Des produits laitiers non certifiés en circulation au Cameroun

Les aliments lactés vendus sur le marché ne sont pas reconnus par l’Anor.

Agriculture: la tomate en conserve, chasse gardée de l’importation au Cameroun

Depuis la fermeture de la Société des conserveries alimentaires du Noun, le Cameroun est dépendant de l’importation. Pourtant le pays dispose d’un potentiel de production de tomate qui n’est pas exploité.

Collecte de déchets plastiques: entre désir de conformité et obstacles au processus

Plusieurs acteurs de la gestion des déchets au Cameroun ont encore du mal à s’acquitter du permis environnemental de plus de 10 millions de FCFA exigé par le gouvernement pour exercer cette activité.

Découverte: trois étudiants inventent la machine à éplucher les pommes

Ils envisagent mettre en place un modèle destiné aux ménages.

Hydrocarbures : Les vraies raisons de l’augmentation des prix au Cameroun

La production de la Sonara est devenue insuffisante pour satisfaire la demande nationale, et l’entreprise ne dispose plus d’une trésorerie solide.

17 juin 2014

Environnement: Une ONG apprivoise la jacinthe d’eau à Douala

L’Ong WTG a réussi à rendre bénéfique cette plante aux impacts néfastes dans les cours d’eau.
Des chaises à base de jacinthe d'eau
Débarrasser le fleuve Wouri de la jacinthe d’eau qui bloque les voies de navigation pour les transformer, le projet de l’Organisation non gouvernemental (Ong) Watershed task group (WTG) est louable, mais les financements « manquent énormément pour la promotion de nos produits » confie Aline Sidonie Matsin, programme developper and researcher. En effet, WTG dans sa mission de protection de l’environnement, transforme la jacinthe d’eau en sacs à main, fauteuils, chaises, tables. A l’aide ces plantes, l’Ong produit également du papier, des enveloppes, et de l’engrais naturel.  
A première vue, les meubles installés à l’entrée font croire que la matière utilisée est du raphia. La surprise du visiteur est grande, d’apprendre que la jacinthe d’eau en est la matière première. Des photographies illustrant la collecte de la plante et le tissage des sacs et chaises, contribuent à édifier le visiteur. L’unité de production de l’Ong WTG, installé au quartier Sodiko, emploi une vingtaine de personnes. Les jacinthes récoltées, sont séchées avant d’être maniées.
 Le travail de tissage se fait manuellement. Cette opération peut prendre des heures, voire des semaines. L’on a appris par exemple que le tissage d’une chaise peut prendre deux à trois semaines.  Pour les sacs, il faut en moyenne trois jours avant que l’objet soit rendu. Des perles, des cauris ornent les produits, question d’esthétique. A en croire, Aline Sidonie Matsin, ces objets fabriqués à base de la jacinthe ont une durée de vie moyenne de 20 ans. Cependant, la production de l’équipe de WTG n’est pas encore importante. Aline Sidonie Matsin d’expliquer que l’équipe ne dispose pas encore assez de matériel, et surtout de financement. De même, l’Ong ne disposent pas de site de distribution, d’où les difficultés rencontrée au moment d’écouler les produits fabriqués. Tout s’achète encore sur le site de production à Sodiko.
Depuis 2010, l’organisation perçoit du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), un  financement pour la récolte de des jacinthes. La transformation quant-à elle est effectuée à l’aide des aides collectées auprès de « quelques » partenaires. L’objectif actuel de WTG est d’étendre sa commercialisation et pourquoi pas gagner un marché dans la sous région.
Christelle Kouétcha 

10 juin 2014

Consommation : La transformation laitière artisanale importante

Les produits dérivés du lait sont nombreux mais les structures de fabrication sont faibles.
Les GICs font de leur mieux
Une part importante de la production de lait est autoconsommée. Selon des statistiques relevées dans une étude de l’Acdic en 2006, la production est autoconsommé entre  35 et 60 % selon les zones, voire jusqu’à 80 %. La transformation traditionnelle, est faite aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les structures de transformation de lait, sont pour la plupart réunis en Gic ou en association. La Gic Delfood situé dans l’Adamaoua par exemple, transforme 200 à 300 litres de lait par jour dont 25% de lait cru.
Malgré le caractère artisanal du  matériel utilisé et  les conditions d’hygiène qui ne sont pas toujours respectées, les unités traditionnelles de transformation mettent sur le marché plusieurs variétés de produits laitiers transformés. Les principaux produits proposés sont le lait caillé, le beurre et « l'huile de beurre ». Le lait caillé (principale forme de vente en milieu urbain) se vend sur le marché dans un conditionnement non conventionnel à l’aide d’une unité de mesure traditionnelle, comme les calebasses où des vielles boîtes de yaourt recyclés dans les usines de recyclages informel. Le beurre se présente en boulettes d'environ 30 g, vendues dans les marchés locaux (ruraux et villes secondaires). Il peut également être conditionné dans des pots en plastique et être vendu à la cuillère.  L'«huile de beurre» est utilisée pour «assaisonner» les plats (versé sur le riz au moment de servir).  On le trouve en petite quantité sur les marchés de Ngaoundéré et même de Yaoundé. Les possibilités de conservation et l’offre limitée expliquent le prix souvent élevé de l'huile de beurre (1500 Fcfa le litre).
Les conditionnements de ces produits laitiers ne respectent pas toujours les conditions d’hygiène. Le manque de matériels appropriés pour la conservation et le transport du lait au niveau des exploitations, contraint ceux-ci à utiliser des bidons d’huile de moteur ou ceux ayant servi auparavant au transport du carburant ou d’autres fluides.  La disparition des grandes exploitations de lait au Cameroun ; notamment La Beurrerie de Meiganga (Créée en 1947, elle collectait entre 2 500 à 3 000 litres de lait par jour chez les vendeuses M’bororo des villages de la région). En 1952, sa production de beurre a atteint 40 tonnes avant de tomber à 35 tonnes en 1954, date de sa faillite. Les producteurs de lait souhaiteraient sans doute revoir un tel projet.
Christelle Kouétcha




Lait : La production du Cameroun insuffisante

Les minis laiteries évoluent encore avec des matériels rudimentaires et la demande est forte.
Délégué de la chambre d’agriculture de l’élevage et de la pêche pour le Littoral (Capef), Gilbert Konango, relève que la production du lait au Cameroun, se fait encore de manière rudimentaire. En plus, la production de lait des minis laiteries, ne suffit pas encore pour satisfaire la demande. Les performances de la production laitière restent donc très limitées. En effet, des statistiques de la Fao relevées dans une étude de l’Ong l’Acdic en 2006, la production totale a été estimée à 189 300 mille tonnes toutes espèces confondues en 2005, contre 183 mille tonnes en 1996, soit un accroissement de 3,16 % en dix ans. Toutefois, ces dernières années, la production moyenne s’est stabilisée à 125 000 tonnes.
Selon le Minepia, la consommation de lait et produits laitiers au Cameroun est estimée en moyenne à 24 litres/habitant/an. En exploitant le potentiel existant, la production pourrait fournir 25 litres/habitant/an comparée à la moyenne mondiale qui est, de 45 litres/habitant/an. Mais, on est loin du cap. Selon les experts, la faible performance de la production laitière s’explique entre autres par, le faible potentiel génétique de ces races (1 à 3 l de lait/jour, voire moins durant la période sèche, soit de l’ordre de 450l/lactation contre par exemple 40 à 50 litres/jour pour les vaches Holstein en Europe), Le faible intérêt des éleveurs pour la production et la commercialisation du lait. Le mode d’alimentation des animaux qui n’utilise encore que faiblement les compléments et les fourrages, est aussi un frein.
Malgré le projet d’appui à la filière lait, financé à hauteur de 3,1 milliards de Fca sur 5 ans, les producteurs laitiers se trouvent confrontés à d’énormes difficultés. Le Capef explique que les producteurs de lait sont confrontés à l’insuffisance et parfois le manque de matériels et d’équipements appropriés au niveau des structures d’encadrement, de production et de transformation existantes, une absence totale d’infrastructures de collecte entraînant le manque de débouchés pour les producteurs situés dans les zones difficilement accessibles. « Ces problèmes infrastructurels entraine la détérioration du lait frais avant l’arrivée dans les zones de transformation et même de consommation, réduisant les revenus et la rentabilité de l’activité », précise-t-il. Selon les experts, l’amélioration de la production laitière peut passer par  le rapprochement des structures de transformation des zones de production ; l’encadrement des petits producteurs ; l’amélioration du potentiel génétique des vaches lactantes.

Christelle Kouétcha

Elevage : Le lait camerounais manque sur les étals

Les laits importés dictent leur loi et sont plus valorisés par les entreprises de production laitière.   
Le lait importé dicte sa loi
Selon des statistiques, le Cameroun dispose d’un important patrimoine zoo-technique estimé à plus de 5.600.000 têtes de bovins. Cependant, il est encore impossible de trouver sur le marché du lait « made in Cameroon ». Les bouteilles de lait importées dament le pion sur les étals. Dans les grandes surfaces commerciales, les boutiques, les laits importés sont présentés sur diverses variétés. Ainsi, les consommateurs ont le choix entre le lait écrémé, le lait instantané écrémé, le lait écrémé en poudre… Ce ne sont pas les marques qui manquent parmi ces laits importés ; Coast, Bridel, Even Milk, Milcow, Regilait, Le Président… Ces produits sont importés, de France, d’Allemagne, de la Hollande… 
Selon des statistiques officielles datées de 2006, la production potentielle de lait était estimée à 404 millions  de litres de lait par an.  Un cadre de la Délégation du Ministère de l’Elevage de la Pêche et de l’Industrie Animale, explique que la production traditionnelle constitue l'essentiel de la production nationale. Toutefois, « elle est très difficile à évaluer d’autant que le cheptel est lui-même difficile à estimer », précise Gilbert Konango, Délégué Régional de la Chambre d’Agriculture, de l’Elevage et des Pêches.
Malgré le potentiel de production des laiteries traditionnelles, le lait camerounais n’est toujours pas transformé de manière industrielle. Les petits producteurs laitiers, présents dans la zone soudano-sahélienne (région du Nord et l’Extrême Nord), la zone des hautes savanes guinéennes (l’Adamaoua et l’Est) et la zone des Hauts Plateaux (Ouest-Nord Ouest), essaient tant bien que mal de transformer leur produit. Les laiteries sont donc spécialisées dans la fabrication de lait écrémé caillé (le Pindidam), de lait entier caillé (Kindimou) ou encore  de beurre (Leebol). Ce lait est vendu de manière informelle dans les marchés.   
Les entreprises de production de lait au Cameroun rencontrées, ont confié qu’elles importent « exclusivement » leurs produits de lait. Un cadre de Nestlé Cameroun révèle que toutes les boîtes de lait Nestlé vendues au Cameroun, sont importées d’Europe.  Le lait camerounais est boudé car « n’étant pas très bien entretenu et suivi. En plus, les techniques pour traire le lait sont aléatoires », fait observer un responsable de ces entreprises. Selon les statistiques, les importations de lait sont passées de 14.000 tonnes à 16.000 tonnes entre 2004 et 2009, soit 14% d’augmentation. Le coût d’importation était passé de 2,8 milliards à 56 milliards de Fcfa.  

Christelle Kouétcha

6 juin 2014

SNH : Plus de 175 milliards transférés à l’Etat en quatre mois

La production nationale du pétrole a connu une hausse de 24,58%, au cours de ces mois.
Entre le mois de janvier et avril 2014, la Société nationale des hydrocarbures (SNH),  a transféré dans les caisses du trésor public du Cameroun, 175,67 milliards de FCFA. Ces chiffres ont été communiqués par la société, dans un communiqué rendu public dans l’édition du quotidien nationale bilingue, Cameroon tribune. Cette somme cumulée, représente les ventes effectuées par la SNH au cours de ces quatre derniers mois. Au 30 avril, la SNH révèle avoir vendu pour le compte de l’Etat, 5,042 millions de barils de pétrole brut.
Le prix moyen de vente a été de 105 ,80 dollars (52 900 FCFA), par baril sur la période. L’entreprise qui a tenu son conseil d’administration, le 03 juin dernier, annonce par ailleurs que la production nationale du pétrole brute a connu une hausse 24,58%, au 30 avril 2014. Cette production était de 8,82 millions de barils. Et, comme l’explique le président du Conseil d’administration de la SNH, ce relèvement de la production  est « dû à l’augmentation de la production du champ Disonni, ainsi qu’à la mise en production des champs Padouk et Mvia », précise, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans  un communiqué.
Le champ Mvia a été mis en production en novembre 2013. Ce qui, « confère à la SNH le statut d’opérateur pétrolier à part entière », souligne Ferdinand Ngoh Ngoh. Bien plus, avec le champ de Mvia, situé en onshore dans le bassin Douala-Kribi-Campo, la SNH mise sur une hausse de la production pétrolière en 2014. Surtout qu’en 2013, avaient enregistré une baisse de l’ordre de 4,18%. Les ventes de pétrole brut n’avaient apporté que 434,92 milliards FCFA au budget de l’Etat camerounais au 31 octobre 2013 contre 278,3 milliards FCFA en 2012.
Pour cette année 2014, la SNH table sur des perspectives positives de l’ordre de 25%. Au cours d’une réunion de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, avait révélé,  que le Cameroun envisage  une production pétrolière d’un peu plus 30 millions de barils, en 2014. Ceci, grâce à l’exploitation nouveaux champs pétrolier, l’augmentation du tarif du droit de passage du pétrole tchadien par le territoire camerounais, mais aussi de l’utilisation par le Niger du même oléoduc pour l’évacuation de son pétrole.

Christelle Kouétcha   

Bons de trésor : 20 milliards de soumissions pour le Cameroun

Le Cameroun n’a retenu que 10 milliards de FCFA, comme sollicité sur le marché des titres.
Alamine Ousmane Mey
Les derniers bons de trésor assimilables (BTA) émis par le Cameroun, le 28 mai dernier, a permis de récolter sur le marché des titres, la rondelette somme de 20,35 milliards de FCFA. Les résultats de cette soumission, ont été rendus publics dans un communiqué du ministre des finances, publié sur le site internet de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). Ces soumissions, sont deux fois plus supérieures que la somme recherchée par le Cameroun. En effet, d’après le calendrier des opérations du Trésor camerounais sur le marché de la BEAC, le Cameroun a sollicité pour ces  nouveaux titres à court terme, la somme de 10 milliards de FCFA.
L’augmentation de l’enveloppe des soumissions, s’explique par le taux de couverture de ces créances à court terme, qui a atteint 203,5%. Toutefois, l’on note que cette couverture a connu une baisse par rapport à la dernière émission (14 mai 2014), qui était de 333%. Même si sur cette émission, un seul des 13 spécialistes de la valeur de trésor (SVT) inscrit dans le réseau, n’a pas soumissionné. Et, les fonds requis par le trésor public, ont été levés à un taux limite de 2,05%.    
Les bons de trésors sont assimilables à 52 semaines. Et, l’échéance cours à partir du 29 mai 2015, si l’on s’en tient au communiqué d’annonce du  BTA. Cette émission est la troisième effectuée réalisée par le Cameroun pour le compte du second trimestre 2014. La quatrième a été annoncée, le mercredi 04 juin 2014. Les résultats  vont être connus, jeudi 05 juin 2014. Le montant sollicité par le Cameroun est toujours 10 milliards de FCFA. Cet autre bon de trésor est assimilable à 26 semaines, et l’échéance est à partir du 05 décembre 2014. 
Les Bons de trésors assimilables (BTA), comme l’explique les experts de la finance  sont des opérations à court terme avec une maturité maximale d’un an. Ils constituent l’un des nombreux instruments financiers dont disposent les Etats modernes pour se financer ou refinancer leur dette. Expert bancaire, Bernard Tchokoualeu explique qu’avec les BTA, l’Etat réduit la dépendance à l’endettement extérieur. Les établissements financiers, quant à eux,  on à travers ces titres publics « une possibilité de diversification du portefeuille des actifs financiers et de la gamme des produits de placement susceptibles d’être offerts à leur clientèle », explique-t-il.

Christelle Kouétcha 

4 juin 2014

Marché Central de Douala: Les contrats d’exploitation divisent

Le délégué du gouvernement exige désormais aux commerçants des contrats de bail de cinq ans, non successoraux. Ce qui crée une vive tension.
Un bras de fer entre les commerçants du marché central de Douala, et le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD),  est ouvert depuis quelques jours. Fritz Ntonè Ntonè, a engagé dans cet espace marchand une nouvelle procédure de location de boutiques. Le délégué, dans des multiples communiqués et descentes « musclées » au marché central, a sommé les commerçants de désormais s’acquitter de contrats d’exploitation des boutiques. Ceci, en lieu et place des attestations d’attribution, qui sont usuelles depuis près de 32 ans dans ce marché.   
D’après l’article 7 du règlement d’exploitation des boutiques prise par le délégué, les contrats d’exploitation de boutique ont une durée de validité de 5 ans. Ce délai est jugé « court et aléatoire » par les commerçants qui « depuis plusieurs années nous avons  des attestations qui nous permettent de fonctionner, de payer nos taxes et de travailler sur plusieurs années sans problème », s’indigne, Albert Kamo, commerçant au marché central depuis 10 ans. Avant d’hier lundi 2 juin 2014, les porte-paroles des commerçants réunis au sein du collectif des commerçants exerçant au marché central de Douala, ont tenu une réunion avec le délégué du gouvernement pour exprimer leur mécontentement.
Malheureusement, le délégué n’a pas souhaité revenir sur sa nouvelle décision, apprend-on auprès du coordinateur du collectif. David Imbeng, relève qu’avec la nouvelle procédure, les commerçants après leur décès sont automatiquement dépossédés de leur boutique. Et, aucun membre de la famille du commerçant défunt n’a le droit de reprendre la gestion de la boutique. Celle-ci est remise en location. L’on apprend auprès des commerçants que les marchandises des boutiques n°12, 112, ont déjà été mises à la rue et les proches des propriétaires expulsés. Bien plus, les commerçants soutiennent qu’avec l’attribution ces derniers pouvaient percevoir des prêts auprès des coopératives.
A la CUD, un responsable impliqué dans le projet souligne que cette décision a été prise, car « les boutiques des marchés sont des biens publics. En plus, certains commerçants considèrent les boutiques comme leur patrimoine familial et en dispose même plus d’un », souligne ce cadre de la CUD. Ce dernier confie, que 914 demandes pour les nouveaux contrats ont déjà été enregistrées à la CUD. Cependant, au sein des commerçants l’on affirme ne pas reconnaître ces demandes venues du marché.
Le collectif des commerçants, craigne même que « les demandes viennent des acquéreurs externes au marché », souligne David Imbeng, en brandissant une liste de signatures de plus de mille commerçants contre la nouvelle disposition. Le consensus n’étant  trouvé  lundi dernier entre les deux parties, le délégué a réitéré de l’entrée en vigueur ce même jour de  la disposition. Ceci, contrairement aux instructions du préfet du Wouri, qui « nous a formellement signifié que rien ne doit encore entrer en vigueur après discussion », indiquent les membres du collectif. D’autres requêtes et plaintes des commerçants ont déjà été déposées auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), apprend-on

Christelle Kouétcha

David Imbeng: « Les nouveaux contrats d’exploitation exigés par la communauté urbaine de Douala sont suicidaires pour les commerçants »

Le Coordinateur du collectif des commerçants exerçant au marché central, parle des conséquences de la décision du délégué
Comment appréciez-vous les nouvelles dispositions prise par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, au marché Central ?  
David Imbeng
Pas plus tard que lundi dernier (02 juin 2014 Ndlr), nous avons tenu une réunion avec le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. A l’issue de la réunion, il y a une circulaire du délégué du gouvernement qui dit qu’a partir du 1er juin, toutes les attributions données par ces prédécesseurs sont annulées. Nous avons discuté pendant plus d’une heure de temps, mais aucune de nos doléances n’a été prise en compte. Nous avons toujours suivi sans dérogation la pratique instituée par ses prédécesseurs et même lui. Le délégué a même augmenté le prix des attestations d’attribution de 18 000 FCFA à 25000 FCFA, nous avons toujours été en règle. Nous avons été attributaires des boutiques et tous les noms des occupants se trouvent au bureau des régisseurs. Nous sommes surpris que l’on nous dise de faire des demandes pour que l’on nous attribue des boutiques.
Quel peut être les conséquences de ces nouvelles dispositions pour les commerçants ?
Ces mesures sont suicidaires pour les commerçants du marché central. D’un parce qu’on ne peut pas demander à quelqu’un  qui a déjà fait plus de 10 ans dans une boutique, de renégocier un contrat pour seulement 5 ans. Ces boutiques sont comme des petites entreprises. Et, qui peut débourser de l’argent pour une entreprise qu’il exploite seulement pendant 5 ans. Et, pour après espérer que son dossier va être renouvelé. Bien plus, le délégué refuse que les boutiques soit successoral, donc qu’à la mort du propriétaire les enfants, l’épouse ou l’époux du défunt (e) commerçant(e) ne continue pas les activités. C’est une manière simple, de mettre dans la rue des familles. Le délégué a pris la boutique N°12 qui appartenait  à la veuve de notre confrère aujourd’hui elle est dans la rue. Pourtant elle, pouvait bien continuer les affaires  de son mari et payer ses taxes comme il se doit. Il faut même relever que cette boutique a été remise à un ressortissant nigérian, qui occupe déjà une autre boutique n°173  au marché central.  Le plus urgent pour notre marché c’est la réhabilitation de la partie du marché brûlée depuis le 15 décembre 2009. L’autre conséquence de ce contrat, n’est nul autre que les commerçants ne pourront plus bénéficier des prêts dans les coopératives. Car, c’est grâce à la présentation des attestations d’attribution que plusieurs d’entre nous obtenaient des prêts auprès des coopératives pour soutenir nos activités. Sincèrement, quelle est l’institution financière qui va octroyer de l’argent à une entreprise qui n’a que 5 ans d’existence ?
Où en sont les plaintes que vous avez présentées au gouverneur de la région du Littoral au cours de la grève vendredi dernier ?
Nous avons déjà déposé les plaintes dans toutes les structures compétentes en charge de la gestion des marchés. Notamment, le préfet du Wouri, le gouverneur et le Minatd. Actuellement le gouverneur est engagé dans sa tournée économique,  mais il a promis de se pencher sur notre problème après cette tournée. Les autorités sont donc au courant de toutes nos doléances. Nous attendons, leur réaction sur ce problème qui risque de créer un grand désordre au marché central. 
Propos recueillis C.K.