Le délégué du gouvernement exige désormais
aux commerçants des contrats de bail de cinq ans, non successoraux. Ce qui crée
une vive tension.
Un bras de fer entre les commerçants du
marché central de Douala, et le délégué du gouvernement auprès de la Communauté
urbaine de Douala (CUD), est ouvert depuis quelques jours. Fritz Ntonè
Ntonè, a engagé dans cet espace marchand une nouvelle procédure de location de
boutiques. Le délégué, dans des multiples communiqués et descentes « musclées »
au marché central, a sommé les commerçants de désormais s’acquitter de contrats
d’exploitation des boutiques. Ceci, en lieu et place des attestations
d’attribution, qui sont usuelles depuis près de 32 ans dans ce
marché.
D’après l’article 7 du règlement
d’exploitation des boutiques prise par le délégué, les contrats d’exploitation
de boutique ont une durée de validité de 5 ans. Ce délai est jugé « court et
aléatoire » par les commerçants qui « depuis plusieurs années nous avons
des attestations qui nous permettent de fonctionner, de payer nos taxes et de
travailler sur plusieurs années sans problème », s’indigne, Albert Kamo,
commerçant au marché central depuis 10 ans. Avant d’hier lundi 2 juin 2014, les
porte-paroles des commerçants réunis au sein du collectif des commerçants
exerçant au marché central de Douala, ont tenu une réunion avec le délégué du
gouvernement pour exprimer leur mécontentement.
Malheureusement, le délégué n’a pas
souhaité revenir sur sa nouvelle décision, apprend-on auprès du coordinateur du
collectif. David Imbeng, relève qu’avec la nouvelle procédure, les commerçants
après leur décès sont automatiquement dépossédés de leur boutique. Et, aucun
membre de la famille du commerçant défunt n’a le droit de reprendre la gestion
de la boutique. Celle-ci est remise en location. L’on apprend auprès des commerçants
que les marchandises des boutiques n°12, 112, ont déjà été mises à la rue et
les proches des propriétaires expulsés. Bien plus, les commerçants soutiennent
qu’avec l’attribution ces derniers pouvaient percevoir des prêts auprès des
coopératives.
A la CUD, un responsable impliqué dans le
projet souligne que cette décision a été prise, car « les boutiques des marchés
sont des biens publics. En plus, certains commerçants considèrent les boutiques
comme leur patrimoine familial et en dispose même plus d’un », souligne ce
cadre de la CUD. Ce dernier confie, que 914 demandes pour les nouveaux contrats
ont déjà été enregistrées à la CUD. Cependant, au sein des commerçants l’on
affirme ne pas reconnaître ces demandes venues du marché.
Le collectif des commerçants, craigne même
que « les demandes viennent des acquéreurs externes au marché », souligne David
Imbeng, en brandissant une liste de signatures de plus de mille commerçants
contre la nouvelle disposition. Le consensus n’étant trouvé lundi
dernier entre les deux parties, le délégué a réitéré de l’entrée en vigueur ce
même jour de la disposition. Ceci, contrairement aux instructions du
préfet du Wouri, qui « nous a formellement signifié que rien ne doit encore
entrer en vigueur après discussion », indiquent les membres du collectif.
D’autres requêtes et plaintes des commerçants ont déjà été déposées auprès du
ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd),
apprend-on
Christelle Kouétcha
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