4 juin 2014

Marché Central de Douala: Les contrats d’exploitation divisent

Le délégué du gouvernement exige désormais aux commerçants des contrats de bail de cinq ans, non successoraux. Ce qui crée une vive tension.
Un bras de fer entre les commerçants du marché central de Douala, et le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD),  est ouvert depuis quelques jours. Fritz Ntonè Ntonè, a engagé dans cet espace marchand une nouvelle procédure de location de boutiques. Le délégué, dans des multiples communiqués et descentes « musclées » au marché central, a sommé les commerçants de désormais s’acquitter de contrats d’exploitation des boutiques. Ceci, en lieu et place des attestations d’attribution, qui sont usuelles depuis près de 32 ans dans ce marché.   
D’après l’article 7 du règlement d’exploitation des boutiques prise par le délégué, les contrats d’exploitation de boutique ont une durée de validité de 5 ans. Ce délai est jugé « court et aléatoire » par les commerçants qui « depuis plusieurs années nous avons  des attestations qui nous permettent de fonctionner, de payer nos taxes et de travailler sur plusieurs années sans problème », s’indigne, Albert Kamo, commerçant au marché central depuis 10 ans. Avant d’hier lundi 2 juin 2014, les porte-paroles des commerçants réunis au sein du collectif des commerçants exerçant au marché central de Douala, ont tenu une réunion avec le délégué du gouvernement pour exprimer leur mécontentement.
Malheureusement, le délégué n’a pas souhaité revenir sur sa nouvelle décision, apprend-on auprès du coordinateur du collectif. David Imbeng, relève qu’avec la nouvelle procédure, les commerçants après leur décès sont automatiquement dépossédés de leur boutique. Et, aucun membre de la famille du commerçant défunt n’a le droit de reprendre la gestion de la boutique. Celle-ci est remise en location. L’on apprend auprès des commerçants que les marchandises des boutiques n°12, 112, ont déjà été mises à la rue et les proches des propriétaires expulsés. Bien plus, les commerçants soutiennent qu’avec l’attribution ces derniers pouvaient percevoir des prêts auprès des coopératives.
A la CUD, un responsable impliqué dans le projet souligne que cette décision a été prise, car « les boutiques des marchés sont des biens publics. En plus, certains commerçants considèrent les boutiques comme leur patrimoine familial et en dispose même plus d’un », souligne ce cadre de la CUD. Ce dernier confie, que 914 demandes pour les nouveaux contrats ont déjà été enregistrées à la CUD. Cependant, au sein des commerçants l’on affirme ne pas reconnaître ces demandes venues du marché.
Le collectif des commerçants, craigne même que « les demandes viennent des acquéreurs externes au marché », souligne David Imbeng, en brandissant une liste de signatures de plus de mille commerçants contre la nouvelle disposition. Le consensus n’étant  trouvé  lundi dernier entre les deux parties, le délégué a réitéré de l’entrée en vigueur ce même jour de  la disposition. Ceci, contrairement aux instructions du préfet du Wouri, qui « nous a formellement signifié que rien ne doit encore entrer en vigueur après discussion », indiquent les membres du collectif. D’autres requêtes et plaintes des commerçants ont déjà été déposées auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), apprend-on

Christelle Kouétcha

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