4 juin 2014

David Imbeng: « Les nouveaux contrats d’exploitation exigés par la communauté urbaine de Douala sont suicidaires pour les commerçants »

Le Coordinateur du collectif des commerçants exerçant au marché central, parle des conséquences de la décision du délégué
Comment appréciez-vous les nouvelles dispositions prise par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, au marché Central ?  
David Imbeng
Pas plus tard que lundi dernier (02 juin 2014 Ndlr), nous avons tenu une réunion avec le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. A l’issue de la réunion, il y a une circulaire du délégué du gouvernement qui dit qu’a partir du 1er juin, toutes les attributions données par ces prédécesseurs sont annulées. Nous avons discuté pendant plus d’une heure de temps, mais aucune de nos doléances n’a été prise en compte. Nous avons toujours suivi sans dérogation la pratique instituée par ses prédécesseurs et même lui. Le délégué a même augmenté le prix des attestations d’attribution de 18 000 FCFA à 25000 FCFA, nous avons toujours été en règle. Nous avons été attributaires des boutiques et tous les noms des occupants se trouvent au bureau des régisseurs. Nous sommes surpris que l’on nous dise de faire des demandes pour que l’on nous attribue des boutiques.
Quel peut être les conséquences de ces nouvelles dispositions pour les commerçants ?
Ces mesures sont suicidaires pour les commerçants du marché central. D’un parce qu’on ne peut pas demander à quelqu’un  qui a déjà fait plus de 10 ans dans une boutique, de renégocier un contrat pour seulement 5 ans. Ces boutiques sont comme des petites entreprises. Et, qui peut débourser de l’argent pour une entreprise qu’il exploite seulement pendant 5 ans. Et, pour après espérer que son dossier va être renouvelé. Bien plus, le délégué refuse que les boutiques soit successoral, donc qu’à la mort du propriétaire les enfants, l’épouse ou l’époux du défunt (e) commerçant(e) ne continue pas les activités. C’est une manière simple, de mettre dans la rue des familles. Le délégué a pris la boutique N°12 qui appartenait  à la veuve de notre confrère aujourd’hui elle est dans la rue. Pourtant elle, pouvait bien continuer les affaires  de son mari et payer ses taxes comme il se doit. Il faut même relever que cette boutique a été remise à un ressortissant nigérian, qui occupe déjà une autre boutique n°173  au marché central.  Le plus urgent pour notre marché c’est la réhabilitation de la partie du marché brûlée depuis le 15 décembre 2009. L’autre conséquence de ce contrat, n’est nul autre que les commerçants ne pourront plus bénéficier des prêts dans les coopératives. Car, c’est grâce à la présentation des attestations d’attribution que plusieurs d’entre nous obtenaient des prêts auprès des coopératives pour soutenir nos activités. Sincèrement, quelle est l’institution financière qui va octroyer de l’argent à une entreprise qui n’a que 5 ans d’existence ?
Où en sont les plaintes que vous avez présentées au gouverneur de la région du Littoral au cours de la grève vendredi dernier ?
Nous avons déjà déposé les plaintes dans toutes les structures compétentes en charge de la gestion des marchés. Notamment, le préfet du Wouri, le gouverneur et le Minatd. Actuellement le gouverneur est engagé dans sa tournée économique,  mais il a promis de se pencher sur notre problème après cette tournée. Les autorités sont donc au courant de toutes nos doléances. Nous attendons, leur réaction sur ce problème qui risque de créer un grand désordre au marché central. 
Propos recueillis C.K. 



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