Des produits laitiers non certifiés en circulation au Cameroun

Les aliments lactés vendus sur le marché ne sont pas reconnus par l’Anor.

Agriculture: la tomate en conserve, chasse gardée de l’importation au Cameroun

Depuis la fermeture de la Société des conserveries alimentaires du Noun, le Cameroun est dépendant de l’importation. Pourtant le pays dispose d’un potentiel de production de tomate qui n’est pas exploité.

Collecte de déchets plastiques: entre désir de conformité et obstacles au processus

Plusieurs acteurs de la gestion des déchets au Cameroun ont encore du mal à s’acquitter du permis environnemental de plus de 10 millions de FCFA exigé par le gouvernement pour exercer cette activité.

Découverte: trois étudiants inventent la machine à éplucher les pommes

Ils envisagent mettre en place un modèle destiné aux ménages.

Hydrocarbures : Les vraies raisons de l’augmentation des prix au Cameroun

La production de la Sonara est devenue insuffisante pour satisfaire la demande nationale, et l’entreprise ne dispose plus d’une trésorerie solide.

13 févr. 2020

Exploitation minière : L’utilisation des armes à feu dans les chantiers est-elle une solution pour gérer les conflits de parcelle dans les chantiers miniers ?


L’artisan minier, Narko TAYO a été interné le 02 mai 2019 aux urgences de l’hôpital régional de Bertoua dans la région de l’Est pour blessures par arme à feu dans ses parties intimes. Le blessé âgé de 42 ans, a été touché par la balle d’un homme en tenue chargé d’assurer la sécurité d’un chantier minier d’une entreprise chinoise, installée à Colomine, dans l’arrondissement de Ngoura région de l’Est. Selon les témoignages concordants, alors qu’il assurait la sécurité du site exploité par l’entreprise chinoise connue par les communautés sous le nom de « Laon » (l’entreprise ayant refusé de donner sa véritable dénomination) l’homme en tenue sur ordres des responsables de l’entreprise chinois de disperser les artisans miniers qui se ruaient sur le site minier à la recherche de l’or, a tiré des coups de feu. Lesdits coups de feu ont traversé un domicile situé non loin du site et transpercé le Sieur Narko TAYO couché sur lit. La balle a traversé la maison construite en matériaux de fortune et atteint la victime dans ses parties intimes.
Selon les témoignages des proches de la victime, elle a été conduite d’urgence au Centre de santé de Colomine. Malheureusement, le cas étant sérieux et le centre de santé ne disposant pas de l’équipement adéquat pour la prise en charge de son cas, la victime a été transférée d’urgence à l’hôpital régional de Bertoua. Des sources proches de la famille, ont confié que 50 000 FCFA auraient  été remis à l’homme en tenue pour le transfert de la victime. Transféré à l’hôpital régional de Bertoua, l’artisan minier a été abandonné par l’homme en tenue sans soins. C’est après pression du délégué départemental des mines pour le Lom et Djerem que l’entreprise va finalement prendre en charge les soins de la victime après plusieurs jours.


Le cas de M. Narko TAYO, illustre l’une des conséquences des conflits récurrents entre les acteurs de la semi-mécanisation et les artisans miniers par rapport à l’exploitation de l’or dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Dans le seul arrondissement de Ngoura, au moins quatre cas similaires à celui de M TAYO ont déjà été enregistrés en moins d’un an. Le 03 Mai 2019 un artisan minier a été mis en détention préventive dans les locaux de la gendarmerie de Ngoura sous le prétexte que ce dernier et ses frères exploitaient dans le permis de la société GRISTON-Colomine Sud dont la responsable de nationalité coréenne est connue localement sous le nom de Madame Park. En effet, on se rend compte que dans une zone comme Colomine où près de 90% de la communauté vit de l’exploitation de l’or, que tous les sites contenant de l’or ont été accaparés par les détenteurs de permis de recherche, les détenteurs des autorisations de l’exploitation artisanale (AEA). Ceci, au détriment des communautés n’ayant pour principale source de revenu que l’activité de l’or. Le décret d’application du Code minier de 2016 n’étant pas encore promulgué, ces artisans ne sont pas eux aussi en mesure de demander les autorisations d’exploitation artisanale. Du coup, ces artisans étant à la recherche de leur subsistance quotidienne sont obligés soit de côtoyer les sites miniers exploités par les entreprises, soit d’entrer dans leur chantier minier. 
Bien plus, il se pose la question de savoir pourquoi les entreprises “chinoises“ se sentent-elles obligées de prendre comme gardiens de leurs sites hommes en tenue (des militaires ou gendarmes) armées de fusil chargés de balles réelles, qui pour dissuader les artisans miniers dans leur chantier, tirent sur des personnes sans défense et ne présentant aucun danger pour leur sécurité, à la recherche de leur subsistance quotidienne? Cette dissuasion à l’arme à feu constitue une entorse aux dispositions en lien avec le contenu local dans le code minier de 2016. En effet, le code dans son article 26 al (2) prévoit que l’autorisation d’exploitation artisanale peut être attribuée dans un permis de recherche, même si cette attribution est conditionnée par une approbation préalable, l’on comprend par extension que les populations riveraines elles aussi peuvent exploiter dans lesdits titres.. En le faisant, le législateur a bien voulu reconnaître que l’exploitation artisanale traditionnelle de l’or qui est une activité ancestrale, est la principale source de revenus de ces communautés des zones minières. Par conséquent, le fait que les entreprises minières de la sémi-mecanisation utilisent leur AEA pour s’accaparer des sites miniers et expulser carrément lesdites communautés avec les moyens les moins orthodoxes que les tirs à balles réelles comme ce fut le cas le samedi 02 Mai 2019 à Colomine, ne peut qu’alimenter les conflits.


A ce stade, il devient plus qu’urgent, de se demander quel est le niveau d’implication des hommes en tenue dans l’exploitation minière ?  Est-ce que le cahier de charge de ces hommes en tenue leur donne le droit de tirer à balles réelles ou pas sur les populations au moindre ordre des commanditaires qui sont très souvent les exploitants miniers ? Quelle est la réglementation en ce qui concerne l’utilisation des armes à feu et plus encore, que prévoit ladite réglementation dans des zones habitées par des populations vulnérables  dans des chantiers miniers ? On se souvient qu’en 2018, à Longa Mali dans la région de l’Est, c’est un exploitant minier chinois qui avait tué par balle un artisan minier dans un chantier de l’entreprise minière chinoise Lu et Lang. Le tireur chinois avait été par la suite tué par les autres artisans à coup de pierres. Cette rixe malheureuse, une fois de plus avait été déclenchée après une dispute de parcelle entre les artisans miniers et les exploitants.

Ainsi, au regard des dégâts causés par l’utilisation de ces armes à feu dans les chantiers miniers, pourquoi utiliser de telles armes dans les chantiers miniers juste pour garder des sites, fût-il d’or ? Si la réponse des autorités en charge de la gestion des ressources minières est affirmative, alors il est plus qu’urgent de mieux définir les modalités d’utilisation de ces armes. D’ailleurs, pourquoi recourir aux hommes en tenue armées pour assurer la sécurité des sites miniers ? N’existent-ils pas d’autres moyens pour sécuriser ces sites ? En tout cas, en ce qui concerne les conflits liés aux parcelles ou espaces, l’expérience du Ghana, devrait sans aucun doute inspirer la gestion de ces conflits et limiter les morts et les blessés des accaparements de terre  par des tirs à balles réelles sur des artisans miniers sans défense. En effet, les autorités ghanéennes ont de concert avec les artisans miniers, les acteurs de la semi-mécanisation et les entreprises minières industrielles ont procédé à la délimitation des parcelles, réservant des parcelles à exploiter par les communautés seules pour préserver leurs moyens de subsistance. Ces zones dédiées aux communautés comme à l’image des forêts communautaires comme c’est le cas dans le secteur forestier ou tout au moins des zones agroforestières constituent des espaces sécurisées pour permettre à des populations établies dans ces localités depuis de très nombreuses années de continuer à assurer leur survie.

Christelle KOUETCHA

Les impacts négatifs de la non-publication du décret d’application du nouveau code minier de 2016



Bientôt quatre (4) ans que les acteurs du secteur minier camerounais sont dans l’attente de la promulgation du décret d’application de loi n°2016/017 du 14 décembre 2016 portant code minier au Cameroun. Depuis que cette promulgation traîne, le secteur minier du Cameroun fait face à beaucoup de difficultés. L’un des problèmes majeurs actuellement réside dans le fait qu’il est encore difficile de scinder l'activité d'exploitation minière artisanale en deux comme le prévoit la loi de 2016. En effet, si le nouveau code  minier de 2016 était appliqué, une bonne distinction entre l’exploitation artisanale et l’exploitation artisanale sémi-mecanisée devrait correctement être faite. Par conséquent au lieu d’avoir aujourd’hui des autorisations d’exploitations artisanales  acquis par des élites  et sous-traitées ou vendues aux entreprises minières étrangères particulièrement chinoises, l’on aurait plutôt eu des entreprises correctement constituées, avec des obligations claires, qui acquièrent des titres d’exploitation artisanale semi-mécanisée (ASM). Et, en ayant ces entreprises comme détenteur d’autorisation d’exploitation artisanale semi-mécanisée un meilleur contrôle sur la base des obligations qui le sont assignées dans le nouveau code minier de 2016, devrait être fait par les agents de la brigade  du Ministère des Mines ; de l’Industrie et du Développement technologique (MINMIDT) et ceux du CAPAM.


Propriétaire réelles méconnues
Bien plus, le fait que le nouveau code minier ne soit pas appliqué, il y a la question de la connaissance des propriétés réelles des titres qui se pose. En effet, le nouveau code prévoit que les propriétaires réelles (ceux qui ont au moins 5% d’action dans les permis et titres miniers) soient connues. Malheureusement, n’étant pas encore valide du fait du décret en attende, il reste difficile de  savoir qui se cache derrière la détention des titres. Pourtant, en connaissant les propriétaires réelles comme prévue dans le code minier de 2016,  cela aidera la société civile à mener efficacement le suivi indépendant des activités minières et aux  agents de contrôle de mieux identifier les personnes physiques ou morales détenteurs des titres et permis miniers au Cameroun. Surtout qu’aujourd’hui, un nombre élevé de titres miniers (Autorisation d’exploitation artisanale et permis de recherche)  sont détenus les élites politiques (députés, sénateurs, maires, chefs de village) qui pour la plupart n’ont pas t les capacités financières et techniques pour exploiter. Ces derniers acquièrent les titres pour les revendre aux exploitants miniers asiatiques particulièrement ceux de nationalité chinoise.
Artisans miniers vulnérables
Il faut relever, qu’en laissant perdurer l’application de l’ancien code minier de 2001, qui stipule que seuls les nationaux doivent obtenir les titres, le gouvernement encourage le système de sous-traitance des titres aux entreprises minières étrangères. Pourtant, si le décret du nouveau code était déjà promulgué ces entreprises étrangères elles même pouvaient demander les autorisations d’exploitation artisanale semi-mécanisée. Et, en le faisant elles-mêmes elles donneront la possibilité aux ministères des mines, ministère de l’environnement de mieux examiner les exigences en lien avec l’exploitation minière. 
La non-promulgation du décret d’application du code minier de 2016 rend également de plus en plus vulnérables les populations riveraines des sites d’exploitation minière, particulièrement les artisans miniers. En effet, avec l’application de l’ancien code minier de 2001, il reste difficile pour ces artisans miniers d’acquérir des autorisations d’exploitation artisanale dont le coût  d’au moins 550 000 FCFA dans l’ancien code. Pourtant, dans le nouveau code minier de 2016, il est juste prévu qu’ils déboursent 30 000 FCFA pour obtenir des autorisations d’exploitation artisanale. Ne disposant donc pas d’autorisation, car couteux, les artisans miniers  plus anciens sur les sites, sont déguerpir par les entreprises minières asiatiques particulièrement chinoises qui exploitent en sous-traitance avec les autorisations obtenues par des camerounais plus nantis. Ces actes dits d’ « accaparement » des sites exploités en premier lieu par les artisans miniers, crées énormément de litiges qui le plus souvent finissent par des morts d’hommes[1].
Illégalité des entreprises minières
Le décret d’application du code minier de 2016 n’étant pas disponible, les entreprises minières en activités dans le sous-secteur de la  semi-mécanisée exploitent en toute  illégale car aucune autorisation d’exploitation minière semi-mécanisée n’est encore attribuée puisque le code minier de 2001 ne prend pas en compte ce type d’exploitation. Le contrôle minier se faisant avec l’ancien code minier de 2001, les contrôleurs du ministère en charge de l’exploitation minière ne peuvent donc pas décider de suspendre ces entreprises parce qu’il n’y a pas la force de loi pour suspendre les activités de ces exploitants qui ne détiennent pas d’autorisation. Ainsi, le fait que ces entreprises n’ont pas d’autorisation exploitation artisanale Semi-mécanisée, l’Etat perd beaucoup d’argent sur les redevances superficiaires. En effet, n’ayant pas acquis les autorisations d’exploitation artisanale semi-mécanisée les entreprises ne paient pas ces redevances superficiaires[2], pourtant elle exploite sur des vastes hectares de terre. Bien plus, ces entreprises minières engagées dans la mine semi-mécanisée continuent de payer 550 000 FCFA pour les autorisations d’exploitation artisanale, conformément au disposition du code minier de 2001. Pourtant, le nouveau code minier de 2016 a prévu que ces entreprises de la semi-mécanisation doivent payer 1.500.000 FCFA pour l’octroi des autorisations d’exploitation artisanale semi-mécanisée et 3.000 000 F CFA pour le renouvellement (Article 171 al2.d code minier 2016). Un gros manque à gagner qui ne favorise pas l'essor du secteur minier. 
Auteurs :
Christelle KOUETCHA et Justin Landry CHEKOUA 


[2] La redevance superficiaires de l’autorisation d'exploitation artisanale semi-mécanisée  est fixé dans le Code minier de 2016 à 50 francs CFA /m2/ an ( Article 173 al1.b)

7 août 2018

Urgence d’arrêter les projets d’installation de centrale thermique à gaz au Cameroun


Du fait du déficit d’énergie, le Cameroun encourage des investissements étrangers pour la mise en place des centrales thermiques au gaz. Pourtant,  ces centrales comportent néanmoins de nombreux dangers... 

Dans son rapport de publication des résultats du premier trimestre de l’année 2018, Gaz du Cameroun (GDC), filiale de la junior britannique Victoria Oil and Gas Plc (VOG)[1] annonçait qu’elle mène actuellement des discussions avec trois producteurs indépendants d’électricité pour les débouchés du gaz naturel produit sur le champ gazier de Logbaba. Altaaqa, DPDC et Grenor, qui sont les investisseurs indépendants d’électricité, comptent mettre en service des centrales thermiques à gaz à Douala pour une offre combinée de 440 MW.  Ces autres centrales thermiques au gaz porteront à plus de dix le nombre de centrale thermique à gaz qui se multiplient au Cameroun et sont présentées comme des solutions « idoines » pour résoudre le déficit énergétique du pays. Pourtant, ces centrales thermiques à gaz, sont une très mauvaise nouvelle pour le climat camerounais, et le gouvernement devait y surseoir.


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En effet, en autorisant des investissements pour les projets d’installation de centrale thermique à gaz, le gouvernement contribuera à ce que ces énergies fossiles augmentent les émissions des gaz à effet de serre (GES) responsables du changement climatique. Cette forte augmentation des émissions des GES, viendrais alors faucher l’atteinte des objectifs de réduction de ses émissions de GES de 32% d’ici 2035, comme prévu dans le plan d’action climat du Cameroun soumis à CCNUCC. Dans un rapport rédigé pour le PNUD sur la situation de la production énergétique au Cameroun, en 2014, Dr Gabriel Tchatat[2], PhD. Environment Science and Environment Management PhD avait déjà relevé que depuis 1990 le niveau de dioxyde de souffre[3] (SO2) produits par les énergies électriques à base de fossile combustible comme le gaz étant en pleine croissance. A cette époque, l’on comptait a peine une dizaine de centrale thermique, aujourd’hui le nombre a presque doublé.

Bien plus, malgré les mesures (dénitrification, désulfuration) qui seront prises pour soit disant limiter les dégâts environnementaux des centrales thermiques à gaz, il est important de relever que ces centrales demeurent de véritable poudrière dans la capitale économique du Cameroun. Même si, jusqu’à ce jour aucune explosion n’a encore été enregistrée, il n’en demeure pas moins que la ville reste exposée à ces catastrophes, qui, le plus souvent coûtent chers à l’Etat en terme de perte en vie humaine, de pollution de l’air et de pertes matérielles.

En plus des risques d’émission de GES, d’autres risques pourront se greffer sur la prolifération de ces centrales. En effet, le déploiement de ces centrales pourrait également poser un problème d’approvisionnement en gaz. En effet, à la longue, il faudra augmenter les capacités de stockage de gaz pour subvenir aux besoins de ces centrales et dimensionner les canalisations de gaz dans tout le pays.  La part de la production de l'énergie thermique augmentera donc au détriment des énergies renouvelables. Le retard dans le développement de l’éolien, du solaire, de la biomasse et bien d’autres énergies propres ne cesse de se creuser. Pourtant le Cameron dispose d’un climat écologiquement favorable. Ainsi, en lieu et place de multiplier les projets de centrales thermique à gaz, le gouvernement camerounais devraient se retourner le plus urgemment possible vers les énergies renouvelables. Ces énergies propres, limiteront la pollution et permettront au pays de prévenir l’épuisement des énergies fossiles. Pour y arriver, le pays doit prendre les mesures idoines pour favoriser l’utilisation de ces énergies propres, un bonus écologique serait sans aucun doute un moyen pour attirer les investisseurs dans ce domaine. Ainsi, avec les énergies renouvelables, il y aurait de quoi produire de l’énergie sans en gaspiller inutilement et sans construire de nouvelles centrales polluantes et le paysage énergétique camerounais pourrait changer.

Christelle KOUETCHA




[1]https://energies-media.com/wp-content/uploads/2018/05/VOG_Gaz-du-Cameroun_Results-Q1_2018_FINAL.pdf
[2] Contribution à la préparation du rapport national pour la formulation du livre blanc régional sur l’accès universel aux services énergétiques intégrant le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité energetique (https://www.seforall.org/sites/default/files/Cameroon_RAGA_FR_Released.pdf)
[3] Le dioxyde de soufre (SO2) est un gaz incolore, toxique avec une odeur pénétrante et fortement irritante pour les yeux et les voies respiratoires. Il entraîne une inflammation des bronches avec un spasme qui provoque une altération de la fonction respiratoire. Le SO2 participe à l'acidification de l'air, peut former un brouillard et des aérosols d'acide sulfurique (pluies acides). Les rejets de dioxyde de soufre (SO2) sont dus en grande majorité à l'utilisation de combustibles fossiles soufrés.

3 août 2018

Energies renouvelables: Une alternative incontournable pour améliorer le déficit d’énergie au Cameroun



Disposant d'une nature écologiquement favorable, le Cameroun pourrait couvrir ses besoins énergétiques en exploitant au maximum ses innombrables potentialités sur le plan des énergies renouvelables et réduire les dépenses colossales engagées dans la construction de nombreux barrages hydroélectriques. 

Au Cameroun, pays d’Afrique Centrale, le déficit énergétique est « criard ». Et, pour pallier ce  déficit, le gouvernement camerounais multiplie la mise en place des projets structurants. Lom Pangar, Memve'ele, Mekim, sont autant de barrages hydroélectriques, qui ont été ouverts. Ils ont été complétés par a centrale à gaz de Kribi. Deux accords de prêts pour la construction du  barrage de Lom Pangar dans la région de l’Est, avaient été signés entre la BAD, la BDEAC et l'Etat du Cameroun, le 18 janvier 2012. Ce barrage d'une capacité de 170 MW, devait être mis en service depuis 2014. Quant au barrage de Memve'le d'une capacité de 216 MW, la mise en service était prévue entre 2016 et 2017. La centrale à gaz de Kribi,  qui devait apporter une capacité additionnelle de 216 MW, devait être livrée courant premier trimestre 2013.

Toutefois, ces ouvrages ne peuvent combler le déficit énergétique de près de 50.000 mégawatt d’électricité relevé au Cameroun. En effet, malgré la réforme intervenue dans le secteur de l’électricité en 1998 et tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics, le taux d’accès à l’électricité au Cameroun reste encore en deçà de la moyenne, soit 48%, avec des grandes disparités entre le milieu rural à 25% et 65% en milieu urbain, selon les statistiques relevés par l’ancien Ministre de l’Eau et de l’Energie,  le Dr Basile Atangana Kouna, en 2017.  

D’ailleurs, pour le patronat camerounais (Groupement inter-patronal du Cameroun, le déficit énergétique est en tête des facteurs qui limitent le développement optimal des entreprises au Cameroun. Selon le GICAM (Groupement interpatronal du Cameroun) : « La demande en énergie électrique des entreprises croit de 8% chaque année alors que l’offre progresse d’à peine 2% ». Toujours d’après le patronat : « Depuis 2003, les difficultés d’approvisionnement en électricité ont occasionné aux entreprises membres des pertes estimées à plus de 60 milliards de FCFA, soit plus d’un point du taux de croissance annuel du pays ».

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La nature pour lutter contre les délestages

Bien plus, du fait de ce déficit les populations camerounaises broient du noir avec des délestages intempestifs. Pourtant l’offre en énergie pourrait connaitre un léger mieux, si le pays recourrait aux énergies renouvelables, (ceci au risque de ne pas être au rendez-vous de la sécurité énergétique).  Mais, ces énergies (solaire, éolienne, géothermie, biomasse) sont « peu valorisées », malgré le potentiel dont dispose le pays. Selon le rapport annuel de 2010 du système d’information énergétique du Cameroun (SIE-Cameroun), l’exploitation de l’énergie éolienne au Cameroun par exemple, reste marginale. Pourtant,  le Cameroun dispose d'un potentiel abondant et disponible surtout dans sa partie septentrionale. L'insolation moyenne dans la partie nord du pays est de 5,8 kWh/m2 /jour et dans la partie sud l’irradiation solaire serait de 4 kWh/m2/jour, selon une évaluation de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Pour elle, on observe une insolation moyenne de 4,9 kWh/m2/j.

En plus de son potentiel solaire, le Cameroun jouit d’un patrimoine riche de bois de chauffage. En effet,  d’après les statistiques de l’inspection générale du Minee, le Cameroun dispose de 17,4 millions d’hectares de forêt dense, 1,4 million d’hectare de forêt claire et 06 millions d’hectares de savane boisée. D’après le Ministère des Forêts et de la Faune, plus de 2 millions de tonnes de bois et 375 000 tonnes de charbon de bois sont utilisées chaque année au Cameroun. Les forêts sont surexploitées et se dégradent de plus en plus, surtout  autour des grandes agglomérations comme Maroua, Douala, Yaoundé, etc. Ce qui entraîne une augmentation des températures, des inondations et une perturbation du calendrier des activités agricoles. Pourtant, avec ce potentiel de bois, et avec les  grandes scieries qui génèrent la sciure potentiellement sources d'énergies renouvelables, le Cameroun tient sa solution pour le déficit d’énergie. En outre, en recourant aux énergies fossiles pour faire fonctionner les barrages comme c’est le cas actuellement, le Cameroun ouvre  la voie à l’intensification de l’émission des gaz à effet de serre responsable du changement climatique. Ainsi, développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique permettrait de produire et consommer de l’énergie de manière plus raisonnée et plus « propre » - sans émettre de pollution et sans dégrader l’environnement.




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Bénéfique financier

Le potentiel en ressources naturelles énergétiques dont dispose le Cameroun est donc riche et varié, par conséquent, il serait primordial d’encourager les investissements dans ce secteur. Ceci développera la concurrence et les coûts de l’électricité pourraient-être revue à la baisse. Surtout que le marché est assez important. Selon les chiffres de l’Agence d’électrification rurale (Aer), plus de 30.000 villages à travers le pays sont sans électricité. L’Arsel précise que le taux de couverture d’électricité dans les zones rurales au Cameroun est de moins de 5%.  Selon l’Arsel, l’électrification rurale nécessite un investissement de 633 milliards de Fcfa sur les 5.853 milliards de Fcfa d’investissement estimé pour l’électrification au Cameroun. Le régulateur soutient que le secteur privé serait « la solution pour booster ce secteur ».

Le recours aux énergies renouvelables sera également bénéfique sur le plan financier. En effet, en misant sur l’hydroélectricité, les barrages, le Cameroun dépense énormément en infrastructures lourdes qui nécessitent beaucoup de paperasse notamment en terme d’études d’impact environnemental et par ricochet cause des déguerpissements abusifs et sans indemnisation des populations. Pourtant, une rationalisation des différents potentiels de production de l’électricité qu’offre la nature permettrait sans aucun doute de relever le niveau de l’offre en énergie. Avec les centrales photovoltaïques, le Cameroun disposera des relais performants énergétiques et mettrais fin aux coupures d’électricité. Ainsi, au lieu de financer des centaines de milliards de FCFA pour une centrale hydroélectrique, le Cameroun pourrait  utiliser ce financement pour créer une multitude de centre de production d’énergies renouvelables, comme les centrales solaires qui coûtent entre 10 et 15 milliards de FCFA. 

Les énergies renouvelables coûtent  donc moins chers que les générateurs au diesel ou les raccordements à un réseau instable. Mais les subventions faussent les prix et empêchent l’investissement dans les énergies renouvelables. Il faut que ces subventions soient progressivement redirigées vers les projets énergies renouvelables qui bénéficient aux plus pauvres. En outre, les énergies fossiles se raréfient et coûtent de plus en plus chers aux gouvernements qui voient leur balance commerciale de plus en plus déficitaire. Sachant que la consommation sera au moins multipliée par 10 d’ici 2030 en Afrique, la facture énergétique nationale deviendra vite insolvable. Il faut donc anticiper en investissant dès maintenant dans les énergies de demain.

L’exemple marocain peut servir

Pour réussir son envol dans les énergies renouvelables, le Cameroun peut apprendre des autres pays notamment du  Maroc. En effet depuis plusieurs années, le Maroc pour avoir son indépendance énergétique (le pays dépend à 97 % de l’étranger pour son approvisionnement en énergie ndlr) et satisfaire la demande croissante (de 6 à 8 % d’augmentation annuelle des besoins en électricité depuis 1998 ndlr), a pris une décision stratégique en se tournant vers les énergies renouvelables. En 2002, 42 % de la production totale d’électricité a été assurée par les énergies renouvelables (en proportions égales entre le solaire, l’éolien et l’hydraulique).

Selon des observateurs, d’ici 2020 la consommation en énergie primaire du Maroc va doubler et celle de l’électricité tripler par rapport au niveau actuel. Pour atteindre cet objectif, le Maroc a mis en place un bouquet électrique optimisé autour de choix technologiques fiables et compétitifs comprenant le développement à grande échelle des importantes ressources nationales en énergies renouvelables, notamment le solaire, l’éolien et l’hydraulique.

Plusieurs projets dans ce secteur ont déjà été engagés.  Selon le plan Solaire du Maroc,  la construction de 2 GW de capacité de production en électricité solaire est prévue entre 2015 et 2019. Un ambitieux projet de production électrique d'origine solaire d'une capacité de 2.000 mégawatts, sera réalisé d’ici 2020. Le projet sera construit sur cinq ( 5) sites. Le Maroc a également lancé la réalisation d'un parc éolien à Tanger, d'une capacité de 140 MW, et d'un autre à Tarfaya, le programme de l'énergie propre et la station thermo-solaire d'Ain Béni Mathar. Avec ces projets, le Maroc a mis en valeur  son potentiel éolien avec des zones où la vitesse moyenne dépasse les 11 m/s et en énergie solaire avec 3000 heures d’ensoleillement par an et une irradiation moyenne de plus de 5,3 Kwh/m2/jour.

Le Maroc pour atteindre ses objectifs, a mis en place un cadre législatif « favorable ». Ainsi, le pays a par exemple ouvert la concurrence de la production d’origine d’électricité renouvelable. Les producteurs d’énergie renouvelable peuvent avoir accès au réseau d’électricité national. L’exportation de l’électricité renouvelable peut être faite à l’aide du réseau nationale et des interconnexions.

Christelle KOUETCHA

4 févr. 2018

Neuf (9) personnes meurent ensevelies dans un trou minier ouvert et abandonné par la société chinoise LU ET LANG à l'Est du Cameroun

Neuf (9) personnes trouvent la mort dans le trou d’un site minier ouvert et non réhabilité de lasociété chinoise d’exploitation minière LU et Lang basée au village Ngoe Ngoe, dans la région de l’Est. L'incident a eu lieu ce samedi 30 décembre 2017, à 2 heures du matin.
Ils ont été surpris par un éboulement de terre alors qu’ils s’attelaient à faire le « Ngueré[1] » dans un des trous béants d’environ 200 mètre crée par l’exploitant minier Lu et Lang.
Les victimes s’étaient agglutinées dans ce trou abandonné pour faire du « Nguéré », qui, est une pratique qui consiste pour les riverains à descendre dans les trous laissés béants par les exploitants miniers pour récolter les restes de gravier pour en extraire de l'or. Quatre des corps retrouvé ont été enterré au village Ngoe Ngoe du fait de leur obedience musulmanes, deux autres ont été conduits sur meiganga à la morgue et trois autres corps ont été confiés aux familles qui vivent au village Ngoe Ngoe.

C'est dans le site de cette même entreprise chinoise (Lu et Lang) que des corps de quatre artisans miniers du village Ngoengoe, avaient été trouvés ensevelis (cf pièce jointe journal repères).
Avec ces autres 9 personnes décédées, le compteur du nombre personnes décédées dans les trous miniers et dénombrées par FODER, monte à 43 personnes en l’espace de 10 mois.
Cet autre accident, démontre à suffisance que la réhabilitation des trous miniers est plus qu’urgent. Depuis trois ans, l’association Forêts et Développement Rural (FODER), aux côtés d’autres partenaires de la société civile, fait campagne en faveur de la restauration des sites miniers ouverts par les exploitants dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Depuis lors, rien n’est encore fait.
Pour cet accident qui à coûté la vie aux 9 camerounais ; « Au moins des poursuites pour homicide involontaire devraient être ouverte contre cette entreprise. Au delà de l'administration locale qui doit assurer l'ordre public, le Ministère public doit se saisir de ce cas ». Laurence Wete Soh, juriste au sein de FODER
Durant la période de 2012 à 2014, au moins 250 chantiers miniers ont été ouverts et non réhabilité par les 65 entreprises de la mine semi-mécanisée dans la région de l’Est du Cameroun.
Le délégué régional des mines est descendu dimanche, 31 décembre 2017 sur le site du drame. Le responsable de l’entreprise chinoise et son interprète étaient absents. A en croire les habitants de Ngoe Ngoe, les chinois ont profité de la nuit du drame pour évacuer une partie de leur matériel. « Nous avons aperçu dans la nuit un camion qui chargé des bagages », a confié un leader de la communauté. Le délégué régional avant de partir à réitérer que l’entreprise devra prendre toute les mesures pour entièrement réhabilité le site. Il faut préciser que sur ce chantier minier, en plus des trous ouverts et abandonnés, la société chinoise Lu et Lang a bloqué la circulation d’un cours d’eau avec la boue provenant du lavage d’eau. Le fleuve « bâton » ne circule plus et plusieurs animaux ont déjà trouvé la mort dans ce cours d’eau envahi par la boue. L’on parle même d’enfants mort dans ce fleuve désormais obstrué par la boue d’or déversée par la société Lu et Lang.
Il faut relever que ce drame arrive deux jours après une rencontre tripartite organisée entre le sous préfet de Ngoura, la société Lu et Lang et les communautés, mais qui ne s’est pas tenue car l'entreprise n'a pas honoré le RDV, sous prétexte de ne pas comprendre le français. Pourtant, ces entreprises disposent toujours des interprètes. En plus, de déclarer ne pas comprendre le français, ces derniers (accompagnés de militaire qui leur servent de garde de corps) ont d’abord fais savoir que leur patron était en déplacement en chine.
Mais, une descente du sous-préfet en compagnie des forces de l’ordre dans le chantier des chinois a permis de trouver sur place le patron que les employés chinois disaient être en chine. Ramené sur la place de la réunion, le patron a proposé au sous-préfet de renvoyer la réunion a une date ultérieure. Une demande acceptée, malgré le courroux du maire de Ngoura, du chef de canton de Ngoe Ngoe et toute la population unanime pour un arrêt des travaux par la société chinoise. La réunion avait été convoquée à la suite du charnier découvert dans le site de cette société chinoise.
Plus de détails sur les dangers de l'exploitation minière illégale en un clic sur cette video
Liste des personnes décédées
SAMBA 32ANS ,
AMADICO 27ANS ,
HAWA KAÏGAMA 2OANS ,
SALAMATOU 18ANS ,
ATTA GAMBO 41ANS ,
MBELLE FRIDOLIN 22ANS ,
HASSAN ,
SAÏDOU
CHEOU 23ANS


2 sept. 2017

Les entreprises minières doivent agir maintenant pour réhabiliter les chantiers miniers ouverts

Le 29 mai 2017Romain Doua, 26 ans trouve la mort dans le trou d’un site minier ouvert et non réhabilité d’une société camerounaise d’exploitation minière basé à Bétaré Oya. Le jeune père de famille, est surpris par un éboulement de terre alors qu’il s’attelait à faire le « Ngueré[1] » dans un des trous béants crées par l’exploitant minier. Alors que les deux femmes et les six enfants de Romain Doua, enterrent leurs mari et pères, une semaine après, la petite Fleur âgée de 8 ans élève au CE1 est engouffrée dans un autre site minier ouvert à Colomine (Ngoura).
Romain, Fleur… ils sont nombreux à avoir perdu la vie dans les trous béants laissés par les sociétés minières et bien connues de l’administration en charge de l’exploitation minière. Dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, les entreprises minières impliquées dans l’artisanat mécanisé et l’exploitation minière industrielle abandonnent les chantiers miniers ouverts, allant à l’encontre des clauses environnementales contenues dans leur cahier de charges conformément au code minier. D’après le cahier des charges annexé aux autorisations artisanales d’exploitation : « réhabiliter un site c’est remettre les sols et zones perturbés en conditions stables de sécurité, de fertilité et d’aspect visuel acceptable ».

Creusez il y a de l’Or, mais refermez derrière vous
En plus des décès enregistrés, les riverains de ces chantiers miniers ouverts et abandonnés sont exposés à plusieurs problèmes environnementaux, parmi lesquels la pollution de l’eau, la destruction des rivières, des champs agricoles… Qui refermera ces trous béants ? La question a encore été posée à Bertoua au cours d’un atelier d’échanges sur la Politique nationale pour la promotion d’un secteur minier artisanal et à petite échelle durable au Cameroun, tenu du 10 au 12 mai 2017, organisé par l’association Forêts et Développement Rural (FODER) et l’organisation World Wide Fund for Nature (WWF). Le code minier est clair là dessus : «la fermeture de ces trous est de la responsabilité de l’entreprise minière». Mais, les entreprises se défendent auprès des autorités locales notamment les maires qu’elles versent de l’argent dans les fonds séquestres de réhabilitation de l’environnent.

Pourtant, les fonds versés dans ce compte de réhabilitation ne servent que de garantie pour que cela soit fait. L’administration en charge de l’Environnement et celle des mines indiquent que le compte de réhabilitation est inexistant. La question qui se pose est celle de savoir pourquoi n’y a-t-il aucune transparence à ce niveau afin de dégager les responsabilités ? Dans ce secteur personne ne veut reconnaitre sa responsabilité. Et cela est pareil dans la mine industrielle. Conformément aux textes miniers d'avant 2016, notamment le décret de 2002, en ses articles 130 et suivants : « le montant de la réhabilitation est compris entre 0,3 et 1% du chiffre d'affaires brut ». Cependant, avec cinq (5) permis d'exploitation qu'il y a eu au Cameroun, l’on n’a jamais eu connaissance d’un quelconque versement. Ceci, même si certaines entreprises se targuent auprès des autorités locales d’avoir versés leurs fonds. Du moins, si ces entreprises de manière délibérée déclaraient ce qu'elles paient à l'Etat, l'on saurait à qui demander des comptes. La transparence étant en effet une des caractéristiques des entreprises, institutions et organisations responsables.


Des actions urgentes à prendre
Deux ans déjà à ce jour que l’association Forêts et Développement Rural (FODER), aux côtés d’autres partenaires de la société civile, fait campagne en faveur de la restauration des sites miniers ouverts par les exploitants dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Aujourd’hui, quelques entreprises ont fermé les trous à Kombo Laka (Meiganga), Beke (Ketté), SODEPA (Bétaré Oya). Malheureusement la fermeture ne se fait pas selon les règles de l'art. Mais, c'est déjà un pas ! Il ne fait donc aucun doute que toutes ces entreprises minières doivent y mettre du leur pour s’assurer que les trous laissés par leur exploitation soient réhabilités. Les communautés elles-mêmes, bien qu’étant encore des acteurs passifs de l’exploitation minière, doivent davantage s’organiser pour défendre leurs droits… Le passage à l’action est plus qu’urgent car le temps de retour à la normale va être long, si nous gardons le silence. Les actions urgentes selon l’association FODER pour que les sites soient réhabilitées sont :
- Que l'administration retire les autorisations d’exploitations artisanales aux entreprises qui n'ont pas réhabilitées les sites,
Que les entreprises déclarent ce qu’elles ont versé à l’Etat pour la réhabilitation des sites
-  Que les entreprises respectent le cahier des charges qu'elles ont signé avec l'Etat du Cameroun notamment la réhabilitation des sites après exploitation
Sinon Dans cinq, dix, vingt ans il ne restera rien que la terre et des lacs empoisonnés, là où se trouvaient notre vraie richesse, notre patrimoine naturel. Que ferons-nous alors ? Il est grand temps d’agir ! #STOP ILLEGAL MINING.

[1] Le Nguéré est une pratique qui consiste pour les riverains à descendre dans les trous laissés béants par les exploitants miniers pour récolter les restes de gravier pour en extraire de l'or