23 mars 2016

Le financement; un frein au développement de la culture Bio au Cameroun

Les opérateurs fonctionnent le plus souvent avec des financements propres qui ne sont pas toujours suffisants et handicapent la production.

Les opérateurs de la filière biologique sont de plus en plus confrontés au crucial problème de financement. Daniel Hamaha, est responsable du Gic Espérance à Njombé, spécialisé dans la production et la transformation des produits Bio. Il confie qu’il arrive à la société de ne pas trouver des moyens nécessaires pour satisfaire la commande des clients. « Nous avons perdu des gros clients, il y a quelques mois. Le Gic  n’a pas pu avoir des financements pour réaliser le travail », raconte-t-il. 

Depuis plusieurs années, il n’existe pas d’établissement spécialisé dans le financement de l’agriculture, ce qui handicape bon nombre de ces producteurs de produits bio. « Autrefois, nous avions le Fonds national de développement rural au Cameroun (FONADER) qui fonctionnait et finançaient plusieurs activités agricoles. Mais depuis la disparition de cet établissement, chaque opérateur se démerde comme il peut. Nous ne percevons même pas les subventions de l’Etat », s’indigne Jean Martin Tetang.


Les banques en dépit de leur surliquidité (qui a augmenté de près 1000 milliards de Fcfa en 2013) sont accusées par des producteurs de produits biologiques de ne pas suffisamment faire des prêts.

Plusieurs agriculteurs bio financent leurs activités avec des fonds personnels, d’autres, par contre, font donc appel aux Ongs internationales et à des bailleurs de fonds étrangers ou des clients étrangers pour leur venir en aide financièrement.  C’est le cas du Gic Espérance de Njombé qui est soutenu par l’Ong le Relufa et ses partenaires étrangers.


 Ces financements aussi minimes soient-ils permettent de pré financer les campagnes de production ou les achats des intrants agricoles. Dans les banques, les responsables expliquent que financer les agriculteurs bios est un réel risque pour la banque, car la plupart de ces entrepreneurs évoluent dans l’informel. Plusieurs ne détiennent même pas de titre foncier, pourtant cette propriété foncière peut servir de garantie pour ces banques. 


En 23 ans d’activité la société Biotropical, par exemple a réussi à avoir pour la première depuis son existence, un prêt de 186 millions de Fcfa accordé par la SGBC, le biais de la garantie Arise ; un service de cette banque. Le titre foncier de l’entreprise avait été mis en garanti.


Toutefois, les agriculteurs biologiques n’ayant pas de solution nationale de financement, quelques uns ont donc recouru à une solution panafricaine de financement dénommé le CEDEXA, instrument de financement panafricain, qui sert de garantie pour les agriculteurs qui souhaiteraient prêter de l’argent aux établissements bancaires conventionnels pour pouvoir garantir leur prêt.


Sans financement, ni subvention de l’Etat, les agriculteurs font face à des coûts de production très élèves et précaires. Plusieurs de ces agriculteurs ne disposent pas de laboratoire d’analyse de pesticides, ni de terminal fruitier. 

Il existe qu’un seul laboratoire public ; le laboratoire Pasteur. Mais celui-ci, n’est pas outillé pour les analyses de pesticides qui sont pourtant exigé dans les cahiers de charge. Ce qui contraints les producteurs à débourser d’importantes sommes d’argent pour des prestations dans les laboratoires privés étrangers (Paris-Dakar…) pour des analyses physico-chimiques et microbiologiques.


Christelle Kouétcha

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire