Les organisations de la
société civile ont mis en place un système qui devrait améliorer la crédibilité
des dénonciations des cas d’exploitation illégale des ressources naturelles,
faites par les organisations. Une plateforme a été également créée pour une
efficacité des activités d’observation indépendante externe (OIE).
Les Organisations de la
société civile (OSC) camerounaises accumulent depuis cinq ans aujourd’hui des
expériences dans le cadre de l’observation indépendante externe (OIE) des
forêts. L’OIE, consiste à collecter des données sur les activités forestières potentiellement
illégales et à les transmettre aux autorités compétentes dans le but
d’améliorer l’efficacité des opérations de contrôle forestier. Ces activités
peuvent être pratiquées dans tous les domaines liés aux ressources naturelles
(RN).
Cependant, ces activités restent encore confrontées à d’énormes
problèmes, notamment la multiplicité des méthodes et des stratégies qui ne
concourent pas à crédibiliser les rapports de dénonciations. Bien plus, les
projets d’OIE portés par les OSC, font pour la plupart face à l’accès limité
aux informations forestières de base, la réception tardive des dénonciations,
les longs délais de réaction et l’insuffisance des actions de
plaidoyer-lobbying conduites de manière individuelle par les OSC porteurs de
projets.
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Cubage de billes de bois |
Il est donc question
d’harmoniser les méthodes d’observation indépendante externe. Et,
pour se faire les Organisations camerounaises Forêt et développement rural
(FODER) et Service d'appui aux initiatives locales pour le développement
(SAILD), ont mis en œuvre un Système normalisé d’Observation indépendante
externe (SNOIE). Ce système est développé dans le cadre du projet OE-FLEGT2,
financé par l’Union européenne et la FAO sous fond DFID.
Méthodologies
Ce système devrait permettre
d’harmoniser les méthodologies d’OIE jusqu’à lors différent d’une organisation
à une autre. Le cumule des responsabilités par une seule association, les
conflits observés entre les observateurs et les administrations compétentes à
qui sont transmis les rapports d’OIE, seront « réduis ». Bien plus, le SNOIE,
se veut être un outil qui permettra de réduire le temps et le coût de
l’Observation indépendante externe. « Le Système normalisé
d’observation indépendante (SNOIE) est un ensemble de procédés de surveillance
de l’exploitation des ressources naturelles (RN) basés sur une norme
internationale (ISO 9001 : 2008) comprenant l’observation, la vérification, la
communication, et le plaidoyer. Ce système consiste à documenter et à dénoncer
les violations liées à l’exploitation des ressources naturelles, suivre et
diffuser les décisions des autorités compétentes », explique Ghislain
Fomou, assistant forestier dans le projet OE-FLEGT2.
Le SNOIE comme l’expliquent
ces concepteurs, fonctionne suivant le principe client-fournisseur c’est-à-dire
que les groupes d’acteurs identifient et fournissent les cas présumés de
violation aux OSC locales de la zone concernée qui après observation et
documentation, rédigent un rapport qu’ils adressent à une OSC nationale pour
vérification et si nécessaire, descente sur le terrain pour compléter les
éventuelles informations manquantes. Cette OSC nationale rédige et transmet à
son tour le rapport d’OIE à la coordination du système chargée de communiquer
le contenu aux administrations concernées en charge des RN et au grand public
sous forme de rapports, publication etc.
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Prise de points GPS |
Toujours dans la dynamique
de l’harmonisation des activités d’observation indépendante externe, les ONG
ont mis en place une plateforme qui permettrait aux OSC engagées dans
l’observation indépendante externe de définir les perspectives pour une
efficacité des activités d'observation indépendante menées par la société
civile et les communautés au Cameroun en particulier et en Afrique en général.
Cette plateforme, dénommée les Réunions de Coordination de l’observation
indépendante externe (RC-OIE), a été instaurée depuis 2011 à l’initiative
de FODER, qui, ambitionne depuis quatre ans aujourd’hui d’harmoniser
l’observation indépendante externe au Cameroun. Considérée aujourd’hui comme
l’un des outils pertinents d’amélioration de la gouvernance forestière au
Cameroun et en Afrique, l’OIE pratiquée par plusieurs Organisations de la
société civile (OSC), se positionne de nos jours comme essentielle dans le
cadre de la protection des forêts et l’application effective de la loi 94/01 du
20 janvier 1994 portant régime des forêts.
Projets et missions
L’enjeu principal des RC-OIE
réside donc dans la quête de la crédibilité, de la pertinence et de
l’efficacité des interventions, la recherche de la complémentarité entre les
actions des OSC ; l’harmonisation des méthodologies d’intervention et la
coordination opérationnelle entre les projets d’OIE. Depuis quatre ans, les
sessions organisées dans le cadre de la RC-OIE contribuent à rendre plus
dynamique cette plateforme d’échanges, qui, contribue d’une manière ou d’une
autre aux renforcements mutuels des capacités des OSC membres à travers le
partage d’expériences.
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Cubage de billes de bois |
Selon le rapport annuel 2014
de la RC-OIE, rendu public sur le site internet de FODER (www.forest4dev.org),
plusieurs projets relatifs à l'OIE ont été mis en œuvre en 2014, par les
membres de la coordination de l'Observation indépendante externe. Ces projets
sont au nombre de huit (8) et seulement six (6) sont encore en cours. Deux
autres sont respectivement en voie de clôture et clôturé. Les
organisations de la société civiles membres de la coordination de l’Observation
indépendante externe, ont mené au cours de l’année 2014 plusieurs actions notamment
des missions d’OIE sur le terrain et les actions de renforcement de capacités
des communautés sur l’OIE.
Les missions d’OIE conduites
sur le terrain par les OSC ont été faites individuellement ou conjointement
avec l’administration en charge des forêts, une OSC et/ ou des membres de
communautés. Au cours de ces missions d’OIE, les faits régulièrement
observées sont entre autres, l’exploitation hors limite et/ou dans le domaine
forestier national, l’abandon de billes de bois, le non marquage de souches, le
non-respect des normes d’interventions en milieu forestier, l’abattage de bois
dans l’espace des forêts communautaires.
Christelle Kouétcha
l’harmonisation des méthodologies d’intervention et la coordination opérationnelle entre les projets d’OIE. Un très beau projet qui nécessité d'être vulgariser, plus les personnes concernées seront informées moins l'illégalité fera sont nid dans ce secteur.... Bravo à toi Christelle de participer à cette démarche de vulgarisation et de formation.
RépondreSupprimerMerci @observatoire OHADA
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