Les
laits importés dictent leur loi et sont plus valorisés par les entreprises de
production laitière.
Le lait importé dicte sa loi |
Selon
des statistiques, le Cameroun dispose d’un important patrimoine zoo-technique
estimé à plus de 5.600.000 têtes de bovins. Cependant, il est encore impossible
de trouver sur le marché du lait « made in Cameroon ». Les bouteilles
de lait importées dament le pion sur les étals. Dans les grandes surfaces
commerciales, les boutiques, les laits importés sont présentés sur diverses
variétés. Ainsi, les consommateurs ont le choix entre le lait écrémé, le lait
instantané écrémé, le lait écrémé en poudre… Ce ne sont pas les marques qui
manquent parmi ces laits importés ; Coast, Bridel, Even Milk, Milcow,
Regilait, Le Président… Ces produits sont importés, de France, d’Allemagne, de
la Hollande…
Selon
des statistiques officielles datées de 2006, la production potentielle de lait
était estimée à 404 millions de litres de lait par an. Un cadre de
la Délégation du Ministère de l’Elevage de la Pêche et de l’Industrie Animale,
explique que la production traditionnelle constitue l'essentiel de la
production nationale. Toutefois, « elle est très difficile à évaluer
d’autant que le cheptel est lui-même difficile à estimer », précise
Gilbert Konango, Délégué Régional de la Chambre d’Agriculture, de l’Elevage et
des Pêches.
Malgré
le potentiel de production des laiteries traditionnelles, le lait camerounais
n’est toujours pas transformé de manière industrielle. Les petits producteurs
laitiers, présents dans la zone soudano-sahélienne (région du Nord et l’Extrême
Nord), la zone des hautes savanes guinéennes (l’Adamaoua et l’Est) et la zone
des Hauts Plateaux (Ouest-Nord Ouest), essaient tant bien que mal de
transformer leur produit. Les laiteries sont donc spécialisées dans la
fabrication de lait écrémé caillé (le Pindidam), de lait entier caillé
(Kindimou) ou encore de beurre (Leebol). Ce lait est vendu de manière
informelle dans les marchés.
Les
entreprises de production de lait au Cameroun rencontrées, ont confié qu’elles
importent « exclusivement » leurs produits de lait. Un cadre de
Nestlé Cameroun révèle que toutes les boîtes de lait Nestlé vendues au
Cameroun, sont importées d’Europe. Le lait camerounais est boudé car
« n’étant pas très bien entretenu et suivi. En plus, les
techniques pour traire le lait sont aléatoires », fait observer un
responsable de ces entreprises. Selon les statistiques, les importations de
lait sont passées de 14.000 tonnes à 16.000 tonnes entre 2004 et 2009, soit 14%
d’augmentation. Le coût d’importation était passé de 2,8 milliards à 56
milliards de Fcfa.
Christelle
Kouétcha
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