Les
produits dérivés du lait sont nombreux mais les structures de fabrication sont
faibles.
Les GICs font de leur mieux |
Une
part importante de la production de lait est autoconsommée. Selon des
statistiques relevées dans une étude de l’Acdic en 2006, la production est
autoconsommé entre 35 et 60 % selon les zones, voire jusqu’à 80 %.
La transformation traditionnelle, est faite aussi bien en milieu urbain qu’en
milieu rural. Les structures de transformation de lait, sont pour la plupart
réunis en Gic ou en association. La Gic Delfood situé dans l’Adamaoua par
exemple, transforme 200 à 300 litres de lait par jour dont 25% de lait cru.
Malgré
le caractère artisanal du matériel utilisé et les
conditions d’hygiène qui ne sont pas toujours respectées, les unités
traditionnelles de transformation mettent sur le marché plusieurs variétés de
produits laitiers transformés. Les principaux produits proposés sont le lait
caillé, le beurre et « l'huile de beurre ». Le lait caillé (principale forme de
vente en milieu urbain) se vend sur le marché dans un conditionnement non
conventionnel à l’aide d’une unité de mesure traditionnelle, comme les
calebasses où des vielles boîtes de yaourt recyclés dans les usines de
recyclages informel. Le beurre se présente en boulettes d'environ 30 g, vendues
dans les marchés locaux (ruraux et villes secondaires). Il peut également être
conditionné dans des pots en plastique et être vendu à la cuillère. L'«huile
de beurre» est utilisée pour «assaisonner» les plats (versé sur le riz au
moment de servir). On le trouve en petite quantité sur les marchés
de Ngaoundéré et même de Yaoundé. Les possibilités de conservation et l’offre
limitée expliquent le prix souvent élevé de l'huile de beurre (1500 Fcfa le
litre).
Les
conditionnements de ces produits laitiers ne respectent pas toujours les
conditions d’hygiène. Le manque de matériels appropriés pour la conservation et
le transport du lait au niveau des exploitations, contraint ceux-ci à utiliser
des bidons d’huile de moteur ou ceux ayant servi auparavant au transport du
carburant ou d’autres fluides. La disparition des grandes
exploitations de lait au Cameroun ; notamment La Beurrerie de Meiganga
(Créée en 1947, elle collectait entre 2 500 à 3 000 litres de lait par jour
chez les vendeuses M’bororo des villages de la région). En 1952, sa production
de beurre a atteint 40 tonnes avant de tomber à 35 tonnes en 1954, date de sa
faillite. Les producteurs de lait souhaiteraient sans doute revoir un tel
projet.
Christelle
Kouétcha
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