22 janv. 2015

Hydrocarbures: Silence du gouvernement camerounais sur la baisse du prix du carburant

Les experts estiment pourtant que les subventions au carburant et les prix à la pompe devraient connaître une baisse avec l'effondrement du prix du baril à l'international.

Le gouvernement maintient toujours la hausse du prix à la pompe
Depuis bientôt sept mois que le cours du carburant à l’international connait une chute drastique, le gouvernement camerounais entretient encore un silence « absolu » sur les dispositions qui peuvent être prises pour profiter ou non de cette chute.  Aujourd’hui, il reste difficile de savoir si les prix à la pompe vont connaitre une baisse, ou alors si les subventions à l’énergie vont être annulées ou pas. Approchée, la Caisse stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), dont  la mission est de faire une étude de marché et proposer au gouvernent mensuellement les prix conseillés des hydrocarbures à la pompe et celui du gaz domestique, n’a toujours pas répondu. Au sein de la Sonara et de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l’on nous indique que c’est cette structure qui doit en principe répondre sur la décision à prendre sur les prix à la pompe.
En tout cas, pendant que le gouvernement camerounais entretien le flou sur sa position sur la baisse du prix du baril, qui est descendu à 47,59 dollars (23, 795 FCFA) hier mercredi, plusieurs pays voisins ont déjà pris des mesures y afférentes. Le Nigéria voisin, premier pays producteur de pétrole en Afrique, a décidé de revoir  à la baisse de 10% le prix du carburant à la pompe depuis lundi. Ceci, même s’il est vrai que le Nigéria raffine localement un pourcentage de sa production et écoule le reste sur le marché international. Ceci, contrairement au Cameroun qui ne consomme pas sa propre production.
Et, même si les prix ne sont pas encore revu à la baisse, des experts du secteur des hydrocarbures estiment que les subventions octroyées par le gouvernement à la Sonara, devraient en principe être réduites voir même « annulées ». « L’Etat verse une subvention à la Sonara pour supporter les manque à gagner de cette société qui vend moins cher que le prix d’achat du carburant à l’international. Mais, aujourd’hui que la Sonara ne paye plus le carburant à environ 89 dollars, mais à pratiquement 40 dollars, on doit automatiquement s’attendre à ce que l’argent qui servait à fermer le manque à gagner soit annulé », analyse un expert en question d’hydrocarbure.  Pour ce dernier, ces subventions devaient en principe être affectées vers d’autres secteurs prioritaires pour le Cameroun. Bien plus, apprend-on, en maintenant le prix à la pompe, les sociétés qui contrôlent le secteur des hydrocarbures au Cameroun, vont se retrouver avec des marges bénéficiaires de près de 50%.
La Banque mondiale, dans un récent  rapport avait recommandé aux pays en voie de développement comme le Cameroun, de profiter de la baisser du prix du carburant à l’international pour réduire les subventions énergétiques qui creusent les déficits publics. Depuis lors, le Cameroun ignore encore les recommandations de cette institution internationale. Pourtant, à en croire, Jacquard Mbapte, petroleum engineer, la baisse des subventions devrait permettre au Cameroun d’avoir des surplus de recettes fiscales. Ainsi, «  le gouvernement gagnerait  à épargner ce surplus de recettes fiscales obtenu lorsque le prix international du pétrole est bas, pour ensuite l’utiliser pour ralentir la hausse du prix à la pompe lorsque le prix international augmente », conclut-il.
Christelle Kouétcha


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