Aucune
entreprise camerounaise ne s’est encore lancée dans la fabrication de ce
produit.
Les sandales made in Nigeria confisquent les étals |
Les comptoirs au marché Ndokoti à Douala au Cameroun,
ne désemplissent pas des sandales à lanière à base de caoutchouc. Que ce soit
au marché Dacat, ou Monkam, ces babouches communément appelées « sans
confiance », confisquent les étals. Les consommateurs, en ont pour toutes
les couleurs et pour toutes les tailles. Enfants, adolescents et adultes, ont
juste le choix à faire. Ces babouches très usuelles dans les ménages au
Cameroun, sont essentiellement importées du Nigéria, apprend-on auprès des
grossistes du marché Central de Douala. Importateurs de sandales depuis plus de
20 ans, Ernest Kamdem, confie que par mois, ce sont des millions de tonnes
de « tongs » en caoutchouc qui sont déversés au
Cameroun. Ces chaussures sont « pour la plupart fabriquées
localement par des ressortissants nigérians, en particuliers ceux de la
communauté Igbo », nous apprend un ressortissant nigérian.
Néanmoins, certains commerçants confient que quelques
uns de ces produits sont importés de la Chine. Mais « à faible
quantité car les chinois sont plus spécialisés dans la fabrication des
babouches en plastique », précise Antorien Kwendeu, grossiste au
marché Congo. Difficile d’avoir la quantité exacte de ces chaussures « made
in Nigeria » qui confisquent les étals. A la délégation régionale
du Commerce pour le Littoral, le délégué révèle qu’aucun chiffre sur la
quantité de ces produits n’est disponible. Simon Omgba Belinga, soutient
d’ailleurs que « notre intérêt n’y est pas, car ce ne sont pas des
produits de premières nécessités », souligne-t-il. Pourtant, « il
est impossible d’aller dans un ménage sans trouver une paire de ces
babouches », s’indigne un membre de l’association de la Chambre
nationale des consommateurs du Cameroun (Cnacoc). Et, d’après certains
cadres à la délégation du Commerce, plusieurs de ces chaussures « entrent
même frauduleusement dans les frontières du Cameroun ».
Un ressortissant Nigérian joint au téléphone, confie
que le Cameroun est à 80% le principal client des artisans nigérians. Aucune
entreprise locale camerounaise n’exerçe encore dans ce secteur. Et, les
prix de ces chaussures importées ne cessent d’augmenter, comme ceux des produits
de premières nécessités. En effet, en moins de deux ans, le prix de ces tongs
est passé de 350 à 500 FCFA voire 1000 FCFA. Les grossistes justifient cette
hausse, par le coût élevé des taxes douanières qu’ils payent pour les
transporter au Cameroun.
Christelle Kouétcha
Pauvre Cameroun, même pas une usine pour la fabrication des sans confiances? Très grave!
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