3 août 2014

Emballages plastiques: Les consommateurs sous l’emprise de la spéculation

Les ministères en charge de l’Environnement et du Commerce du Cameroun ne se sont plus prononcés sur la situation pour le moins désagréable. 
Cela fait pratiquement trois mois aujourd’hui, que les consommateurs sont contraints de payer les emballages plastiques, pour pouvoir empaqueter leurs marchandises. La situation est devenue coutume depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction du plastique non biodégradable de moins de 61 microns au Cameroun, par le ministre de l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable (Minepded). Dans les supermarchés, boulangeries, et même dans les marchés, il faut débourser une certaine somme d’argent pour emballer sa marchandise achetée. Et pour un « petit gâteau de 200 FCFA, vous pouvez débourser une fois de plus  200 FCFA pour l’emballage », s’indigne Adrien Tiako, ménagère.
Les prix de ces emballages varient d’un commerce à un autre. « Vous pouvez aller dans un supermarché on vous vend un plastique à 50 FCFA, le lendemain dans un autre supermarché le même type de plastique est vendu à 75 FCFA, voire 150 FCFA. On ne sait même pas sur quelle base cela est fixé », déclare Anicet T., comptable.  Au sein de l’Association camerounaise des professionnels de plasturgie (AC2P), la situation actuelle était prévisible. Car, « les intrants pour fabriquer les plastiques de plus de 61 microns, sont plus coûteux », explique un membre de l’association.
L’AC2P, bien avant l’entrée en vigueur de l’interdiction des plastiques non biodégradables, avait dans un communiqué, annoncé la cherté des plastiques sur le marché.  Le ministre en charge de l’environnement avait fait fi des observations. Et depuis « la spéculation » sur les emballages plastiques, Pierre Hélé, n’a plus fait de sortie. Pareille pour son homologue, le ministre du Commerce, qui avait signé l’arrêté conjoint de l’interdiction des plastiques non biodégradables. Un silence qui fait croire à la Ligue camerounaise des consommateurs, que le but du Minepded a été finalement d’arriver à la commercialisation des emballages plastiques. « Le ministre en charge de l’Environnement et  celui en charge du Commerce, ont encouragé la violation de l’article 19 de la loi cadre du 06 mai 2011 qui interdit la vente des produits alimentaires non emballés, à l’exception des produits du cru.», relève Delor Magellan Kamgaing, président de la Ligue. 
A la délégation régionale du Minepded, l’on rejette le problème de la régulation des prix du plastique sur le ministère du Commerce. Pour Célestin Youbara, chef de service de l’information, précise que le rôle du Minepded a été de débarrasser l’environnement des plastiques interdits. Celui-ci, estime d’ailleurs, qu’avec la cherté du plastique « les consommateurs auront la culture de réutiliser le plastique, par conséquent on aura une économie de pollution sur notre environnement ». Pour des responsables à la délégation du Mincommerce pour le Littoral, l’on soutient que l’emballage plastique n’est pas un produit de premières nécessités. Par conséquent, « les opérateurs de la filière plasturgie peuvent fixer le prix comme ils veulent », tranche-t-on, ici.

Christelle Kouétcha

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