Les ministères en charge de
l’Environnement et du Commerce du Cameroun ne se sont plus prononcés sur la situation pour
le moins désagréable.
Cela fait pratiquement trois mois
aujourd’hui, que les consommateurs sont contraints de payer les emballages
plastiques, pour pouvoir empaqueter leurs marchandises. La situation est
devenue coutume depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction du plastique non
biodégradable de moins de 61 microns au Cameroun, par le ministre de
l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable
(Minepded). Dans les supermarchés, boulangeries, et même dans les marchés,
il faut débourser une certaine somme d’argent pour emballer sa marchandise
achetée. Et pour un « petit gâteau de 200 FCFA, vous pouvez débourser une
fois de plus 200 FCFA pour l’emballage », s’indigne Adrien
Tiako, ménagère.
Les prix de ces emballages varient d’un
commerce à un autre. « Vous pouvez aller dans un supermarché on vous
vend un plastique à 50 FCFA, le lendemain dans un autre supermarché le même
type de plastique est vendu à 75 FCFA, voire 150 FCFA. On ne sait même pas sur
quelle base cela est fixé », déclare Anicet T., comptable. Au
sein de l’Association camerounaise des professionnels de plasturgie (AC2P), la
situation actuelle était prévisible. Car, « les intrants pour
fabriquer les plastiques de plus de 61 microns, sont plus coûteux »,
explique un membre de l’association.
L’AC2P, bien avant l’entrée en vigueur de
l’interdiction des plastiques non biodégradables, avait dans un communiqué,
annoncé la cherté des plastiques sur le marché. Le ministre en charge de
l’environnement avait fait fi des observations. Et depuis « la spéculation »
sur les emballages plastiques, Pierre Hélé, n’a plus fait de sortie. Pareille
pour son homologue, le ministre du Commerce, qui avait signé l’arrêté conjoint
de l’interdiction des plastiques non biodégradables. Un silence qui fait croire
à la Ligue camerounaise des consommateurs, que le but du Minepded a été
finalement d’arriver à la commercialisation des emballages plastiques. « Le
ministre en charge de l’Environnement et celui en charge du Commerce, ont
encouragé la violation de l’article 19 de la loi cadre du 06 mai 2011 qui
interdit la vente des produits alimentaires non emballés, à l’exception des
produits du cru.», relève Delor Magellan Kamgaing, président de la
Ligue.
A la délégation régionale du Minepded,
l’on rejette le problème de la régulation des prix du plastique sur le
ministère du Commerce. Pour Célestin Youbara, chef de service de l’information,
précise que le rôle du Minepded a été de débarrasser l’environnement des
plastiques interdits. Celui-ci, estime d’ailleurs, qu’avec la cherté du
plastique « les consommateurs auront la culture de réutiliser le
plastique, par conséquent on aura une économie de pollution sur notre
environnement ». Pour des responsables à la délégation du
Mincommerce pour le Littoral, l’on soutient que l’emballage plastique n’est pas
un produit de premières nécessités. Par conséquent, « les
opérateurs de la filière plasturgie peuvent fixer le prix comme ils
veulent », tranche-t-on, ici.
Christelle Kouétcha
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