Le président du syndicat national de
l’énergie électrique promulgue ici quelques conseils aux consommateurs
pour leur permettre d’éviter la surfacturation.
Comment appréciez-vous la prédominance des
plaintes des consommateurs sur les cas de surfacturation de leur quittance
d’électricité ?
Julien Foumane |
Il faut dire que la ligne de
conduite d’AES-Sonel est basée sur la tricherie et le sous-entendu. Puisqu’au
niveau de la fonction commerciale, AES-Sonel est consciente de ses limites et
qui sont néfastes. Je le dis d’ailleurs avec autorité, car j’ai été chef
service de l’organisation et des méthodes commerciales à la Sonel et je sais
comment on fait une facture et quels sont les étapes à suivre pour émettre une
facture qui n’est pas contestée par le client. Les américains, ont peut-être
des expériences dans la production de l’énergie électrique, mais la fonction
commerciale reste quelque chose de spécifique qu’ils n’ont pas pu maitriser
jusqu’ici. Il faut prendre des spécialistes. Actuellement, il faut
reprendre à zéro l’organisation commerciale à AES-Sonel. Cette entreprise
ne peut qu’avoir des plaintes pour surfacturation. Puisque, leur
système de facturation, ne permet purement et simplement pas de faire un
contrôle de l’authenticité, de la véracité d’une facture avant émise et remise
aux consommateurs. Il y au moins deux ou trois étapes que l’on doit suivre pour
faire une facture sans controverse, mais qui n’est pas faite dans cette
entreprise. La première étape, consiste à sortir le bordereau de relève. Ce qui
veut dire que toutes les installations qui sont sur le terrain avec compteur ou
pas, sont inscrites sur le bordereau, le système informatique est là pour le
restituer. Ensuite, l’on doit envoyer les releveurs sur le terrain. Ceux-ci,
relèvent les index qu’ils renseignent sur le bordereau. Ces index sont
par la suite saisis et l’on lance le programme informatique qui permet de
déterminer les différents types d’anomalies et les corrige. L’état des
différentes anomalies qui est fait, est connu par le responsable de la
facturation et qui les corrige. L’un des problèmes à détecter
se trouve au niveau des Kilowatt/heure. Si un client qui a l’habitude de
consommer 20 KWH, se retrouve avec 60 KWH, alors il y a un problème. Alors, on
repart sur le terrain pour faire la contre-relève. Il faut que l’on sorte une
facture pour que le chef d’agence valide le bordereau. Sa signature garantit
qu’il se porte garant qu’il n’y aura pas d’erreurs. Il s’approprie donc de la
facturation qu’il va envoyer en destination des consommateurs. Voila ce
qu’AES devrait faire. Avec cette méthode, il y avait moins de plaintes. Et,
chaque mois il doit avoir un rapport de validation des factures
d’Aes-Sonel. Il y a beaucoup à faire dans ce secteur.
A votre avis pourquoi l’ARSEL ne dit pas
son mot sur les surfacturations ?
L’Arsel c’est un gadget que le
gouvernement a créé pour se donner une belle facette dans le processus de
privatisation. Cet organe de régulation, qui devrait faire appliquer le
règlement du service de l'électricité, dont elle est garante, est simplement le
complice de la tricherie d’AES. Et, cela n’est pas surprenant, car elle a
été créée pour n’être qu’une figurante. En fait l’Arsel, il faut fermer
cette histoire. Elle ne peut rien faire. Elle n’est pas répandue dans tout le
pays. Elle a un budget de maximum 2 à 3 milliards qui est insignifiant pour son
fonctionnement. Et, on fait cela pour mieux les neutraliser.
Comment les consommateurs peuvent
déterminer que la quittance d’électricité est surfacturée ?
Le premier contrôle visuel doit
être. Le consommateur doit prendre l’index qui est sur le compteur et le
comparer avec celui sur la facture. Chaque fois que l’index qui est sur la
facture est supérieur à celui sur le compteur, manifestement il y a
surfacturation. Deuxièmement, nous avons pensé que les associations des
consommateurs pouvaient être mises à contribution, pour que chaque fois que les
clients reçoivent les factures, ils vont les rencontrer. Mais, cela sera très
lourd. Les associations de consommateurs doivent se constituer en pool. Ceci,
pour pouvoir dire à AES-Sonel que chaque fois qu’il sort les facturations,
qu’il mette à notre disposition les fichiers informatiques. A travers ce
fichier, les experts que le pool des associations de consommateur va disposer,
pourront dépister toutes les erreurs qui sont plausibles sur la facturation.
Demandez à un consommateur, qui très souvent ne connait ni lire ou écrire de
regarder ces détails, il ne peut pas. Il faut donc que les associations des
consommateurs exigent ce droit. Cela serait bien pour les consommateurs qui ne
peuvent pas individuellement aller vérifier. Quand le pool des associations des
consommateurs, va pouvoir détecter ses erreurs deux ou trois fois, elle pourra
donner l’ordre que les consommateurs ne payent pas leur facture.
Vous avez été chef service de
l’organisation et des méthodes commerciales à l’époque de la Sonel, selon vous,
est-ce que l’approche qui consiste à faire payer les surfacturations par le
consommateur est une bonne démarche ?
C’est une mauvaise démarche parce que,
l’entreprise à l’obligation de donner aux consommateurs une bonne facture. Le
règlement de service stipule que lorsqu’il y a un problème sur la facture, je
dois faire une réclamation écrite. Dès quelle est déposée, la société ne doit
pas couper le courant électrique. Mais, il y a combien de consommateurs qui
peuvent faire une réclamation écrite ? Les associations de consommateurs
doivent exiger les fichiers pour que l’on contrôle la véracité, l’authenticité
et la justesse des facturations au plan national. C’est un petit
programme que l’on doit mettre en œuvre au plan national. Là où il y a
surfacturation on demande à l’entreprise de vérifier.
Propos recueillis par Christelle
Kouétcha
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