Plusieurs
consommateurs sont victimes chaque mois de surfacturation sur leur facture
d’électricité.
Des quittances qui fâchent |
Romuald T. a
passé un mois de mai dernier plutôt tumultueux. Cet expert comptable, a
partagé son quotidien entre les allées et venues à son lieu de service, et à
l’agence AES-sonel de Ndogpassi, à Douala au Cameroun. Pour cause, le
consommateur, qui a coutume de payer une facture de 25 000 FCFA, s’est
retrouvé avec une facture de 96 000 FCFA. Et, « c’est par un
message d’Orange money (service de e-banking utilisé par Aes-Sonel pour
limiter les fils d’attente devant les caisses Ndlr), que j’ai été informé de la
supercherie », raconte-t-il. Il n’est pas d’ailleurs, la seule
victime. Arold G., locataire dans un immeuble au quartier Makepe, et ses
colocataires, ont reçu au mois de mai une facture de 2 millions de FCFA. Ce qui
est plus de dix fois supérieur à la consommation de ces derniers, qui se
situe apprend-on à 75 000 FCFA en moyenne. « Nous avons cru que
notre immeuble a consommé toute l’énergie de Douala », ironise, ce
dernier.
Cette
surfacturation, est également ressentie auprès des entreprises. Quelques
promoteurs de petites et moyennes entreprises rencontrés, confient qu’au mois
d’avril et de mai, la facture d’électricité est arrivée avec un surplus de près
de 10%, sur la consommation habituelle. Promoteur d’un cabinet audit
comptable à Akwa, Stephane Nkoa, explique que pour la facture d’avril sa
structure s’est vue se servir une facture de 62000 FCFA, au lieu de 30 000
FCFA comme à l’accoutumé. Une requête de l’entreprise auprès de l’entreprise de
production et de distribution d’énergie électrique a été déposée auprès de
l’agence Aes-Sonel, d’Akwa, apprend-on.
Dans cette
agence, ainsi que celles de Ndogpassi, Ndokoti, et Dakar, des cadres
rencontrés, confient que ce type de problème est très récurrent. Ici, l’on
apprend que des requêtes pour des problèmes de surfacturation sont constamment
déposées dans leurs agences respectives. Le 10 mai dernier, aux
environs de 10 heures, L’on a pu rencontrer à l’agence de Ndogpassi, cinq
clients AES-Sonel, venus se plaindre de la surfacturation. L’un d’entre eux,
Romain T., munis de ses dernières factures, était très remonté contre les
agents AES-Sonel présents. « Il me font perdre du temps. Mon fils est venu
ici, avec les anciennes factures pour leur démontrer que l’on a été surfacturé.
Mais tout ce qu’on trouve à lui dire c’est que nous devons payer. Je ne peux
pas payer pour une consommation supposée », s’indigne-t-il.
Pour ce
dernier, la facture est passée de 25 000 FCFA à 200 000 FCFA. Bien
plus, l’on apprend que c’est grâce à cette surfacturation du mois de mai, qu’il
découvre qu’il est victime de cette « arnaque » depuis le mois de
mars et d’avril. Concrètement, durant deux mois, j’ai eu des surfacturations
2 000 FCFA, pour chaque mois. « Je ne reçois pas les factures
depuis trois mois, donc c’est par le biais d’Orange money que je suis informé
et je règle. Il a fallu que le chef d’agence ressorte mes factures d’antan pour
qu’ensemble nous découvrons que je paye plus que ce que je ne consomme »,
relate Romain T.
Même si au sein
d’AES-Sonel on n’a pas souhaité donner de manière chiffrée le nombre de
plaintes de surfacturations enregistrées, les associations des consommateurs
elles, affirment en recevoir en quantité importante. C’est le cas du Réseau
associatif des consommateurs de l’énergie (RACE). Membre co-fondateur du Race,
Denis Nkwebo, révèle qu’au sein du RACE, les requêtes pour surfacturation
se comptent par milliers. A la Ligue camerounaise des consommateurs, Delor
Magellan Kamgaing, révèle que ces plaintes de surfacturation occupent la
deuxième position, après les coupures intempestives d'électricité. En 2013, un
rapport de cette association, avait relevé que chaque mois, les factures de
consommation sont systématiquement majorées entre 1 et 3% de leur valeur
réelle. L’étude du RACE, avait réalisée sur des quittances de 58 usagers à
Douala et à Yaoundé.
Christelle
Kouétcha
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