Plusieurs autres sont victimes de coupures
faute de n’avoir pas pu régler la facture à temps.
Une semaine sans électricité, c’est le
nombre de temps qu’a passé la famille Toko, au quartier Anguissa à Yaoundé la
semaine dernière. Celle-ci, malgré sa plainte déposée à l’agence Aes-Sonel de
Nkondengui dans la même ville, pour surfacturation sur sa quittance, s’est vue
servir un avis de coupure. La même situation a été vécue par la famille Ayena,
au quartier Deïdo à Douala. Cette fois, la coupure n’a duré que deux
jours. Le patron de la famille, relate que « j’ai été obligé de
faire un sit-in dans les bureaux du chef d’agence de Ndokoti, pour qu’il
commence à étudier ma requête et découvre que j’avais raison »,
raconte-t-il.
Mais, malgré la surfacturation constatée,
le consommateur confie que l’entreprise de production et distribution d’énergie
électrique, lui a demandé de « payer d’abord le montant surfacturé, et que
le surplus va être défalqué sur les autres quittances », confie-t-il.
Heureusement, ce dernier a pu payer l’excédent qui était de 15 000 FCFA.
Pourtant, quatre autres familles rencontrées à Deido, sont depuis un mois déjà
dans l’incapacité de payer le surplus. Reynald Boungue, comptable, en est une
victime. Il confie que la surfacturation du mois de mai, était de près d’un
million de FCFA. Et, aujourd’hui, les quatre locataires de l’immeuble sont
contraints de débourser chacun 250 000 FCFA pour régler « le trop
perçu d’AES-Sonel ».
Les consommateurs doivent donc payer
d’abord et la suite sera vue après. Cette approche, n’est pas du tout
« équitable », selon les associations des consommateurs. Président de
la ligue des consommateurs du Cameroun, Delor Magellan Kamgaing, révèle
d’ailleurs que plusieurs consommateurs, qui payent pour la surfacturation,
n’ont jamais de suite. Pour lui, le consommateur doit refuser de tomber dans ce
piège, obtenir la correction de sa facture avant de payer. « Dès que le
consommateur constate la surfacturation, il faut plutôt demander à ce qu'une
équipe se déplace à votre domicile pour effectuer le bilan de puissance, afin
d'étayer votre argumentaire », conseille-t-il.
Devant toutes ces plaintes des
consommateurs sur la surfacturation, le régulateur du secteur de l’énergie
électrique n’a jamais « sévi ». L’agence de régulation du secteur de
l’énergie électrique (Arsel), qui a pour mission de sanctionner les « égarements »
dans le secteur de l’électricité, na jamais servi de sanctions à AES-Sonel. Un
silence du régulateur qui viole ainsi l’article 3-1 du décret présidentiel
N°99/125 du 19 juin 1999 portant organisation et fonctionnement de l’Agence et
surtout, l’article 72-1 de la NEL (la nouvelle loi N°2011/022 du 14 décembre
2011 régissant le secteur de l’électricité), qui lui prescrit comme principale
mission de « veiller aux intérêts des consommateurs et d’assurer la protection
de leurs droits pour ce qui est du prix, de la fourniture et de la qualité de
l’énergie électrique ». Toute chose qui fait dire au RACE que, « l’Arsel
partage avec AES les dividendes du vol organisé sur le dos des consommateurs »,
s’indigne Denis Nkwebo, Membre co-fondateur de l’association.
Christelle Kouétcha
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