16 mai 2014

Emballages plastiques : Spéculation dans les espaces commerciaux au Cameroun

Depuis l’interdiction des plastiques non biodégradables, les consommateurs sont contraints de débourser une somme pour entrer en possession d’un plastique dans les grandes surfaces.
Il faut désormais casser la tirelire pour emballer ses emplettes
Il faut désormais payer pour voir ses aliments achetés empaquetés. C’est du moins le constat fait dans les supermarchés, boulangeries, pharmacies de la capitale économique. Cette nouvelle formule est mise en pratique, juste quelques semaines après l’entrée en vigueur de l’interdiction des emballages plastiques non biodégradables au Cameroun. Cette mesure d’interdiction prise par le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), ne concerne pour l’instant que les emballages de moins de 60 microns. 
En tout cas, que ce soit ceux de 60, 61 microns et même plus, tout se vend désormais dans les commerces. Rien n’est emballé gratuitement comme cela se faisait avant. Difficile même pour le consommateur de connaitre si le plastique vendu est biodégradable ou non. C’est chacun qui fixe son prix au client. Au supermarché Kdo à Bonapriso, alors que le client débourse 50 FCFA pour obtenir un plastique, à la boulangerie Zepol, c’est 25 FCFA qui est demandé au client. Et, « vous devez avoir de la monnaie, sinon vos marchandises vous sont remises  sans aucun emballage. Et tant pis pour vous si vous n’avez pas prévu un sac », s’indigne Carlos Mbongo. Dans certaines pharmacies par exemple, l’emballage plastique est facturé à 100 FCFA la pièce.  
Ici, comme dans plusieurs autres grandes surfaces visitées, les propriétaires de ces commerces justifient la nouvelle facturation par la rareté de l’emballage plastique sur le marché. Certains confient même qu’ils recourent désormais à l’importation des emballages plastiques. Dans les marchés, les paquets de plastiques autrefois vendus à 125 FCFA, sont écoulés à 300 FCFA. Et, la quantité est passée de 100 à 25 plastiques.  « Si j’achète  à ce prix, chaque personne qui m’achètera les beignets devra débourser au moins 50 FCFA pour le plastique », tranche Alice Mandjo, vendeuse. Cette stratégie mise en place par les commerçants, ne surprend aucunement  l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie (Ac2p). Son président, Emmanuel Wafo, joint au téléphone, soutient qu’elle est l’une des conséquences immédiates de l’interdiction du Minepded. « Nous l’avons annoncé avant l’entrée en vigueur de la décision du ministre, les additifs utilisés pour la fabrication de ces nouveaux plastiques sont couteux, et il faut imputer sur le prix de revient et même sur le prix de vente au consommateur », souligne ce dernier.

Christelle Kouétcha

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