Depuis l’interdiction des plastiques non
biodégradables, les consommateurs sont contraints de débourser une somme pour
entrer en possession d’un plastique dans les grandes surfaces.
Il faut désormais casser la tirelire pour emballer ses emplettes |
Il faut désormais payer pour voir ses
aliments achetés empaquetés. C’est du moins le constat fait dans les
supermarchés, boulangeries, pharmacies de la capitale économique. Cette
nouvelle formule est mise en pratique, juste quelques semaines après l’entrée
en vigueur de l’interdiction des emballages plastiques non biodégradables au
Cameroun. Cette mesure d’interdiction prise par le ministère de
l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable
(Minepded), ne concerne pour l’instant que les emballages de moins de 60
microns.
En tout cas, que ce soit ceux de 60, 61
microns et même plus, tout se vend désormais dans les commerces. Rien n’est
emballé gratuitement comme cela se faisait avant. Difficile même pour le
consommateur de connaitre si le plastique vendu est biodégradable ou non. C’est
chacun qui fixe son prix au client. Au supermarché Kdo à Bonapriso, alors que
le client débourse 50 FCFA pour obtenir un plastique, à la boulangerie Zepol,
c’est 25 FCFA qui est demandé au client. Et, « vous devez avoir de la
monnaie, sinon vos marchandises vous sont remises sans aucun emballage.
Et tant pis pour vous si vous n’avez pas prévu un sac », s’indigne
Carlos Mbongo. Dans certaines pharmacies par exemple, l’emballage plastique est
facturé à 100 FCFA la pièce.
Ici, comme dans plusieurs autres grandes
surfaces visitées, les propriétaires de ces commerces justifient la nouvelle
facturation par la rareté de l’emballage plastique sur le marché. Certains
confient même qu’ils recourent désormais à l’importation des emballages
plastiques. Dans les marchés, les paquets de plastiques autrefois vendus à 125
FCFA, sont écoulés à 300 FCFA. Et, la quantité est passée de 100 à 25
plastiques. « Si j’achète à ce prix, chaque personne qui
m’achètera les beignets devra débourser au moins 50 FCFA pour le
plastique », tranche Alice Mandjo, vendeuse. Cette stratégie mise en
place par les commerçants, ne surprend aucunement l’Association
camerounaise des professionnels de la plasturgie (Ac2p). Son président, Emmanuel
Wafo, joint au téléphone, soutient qu’elle est l’une des conséquences
immédiates de l’interdiction du Minepded. « Nous l’avons annoncé avant
l’entrée en vigueur de la décision du ministre, les additifs utilisés pour la
fabrication de ces nouveaux plastiques sont couteux, et il faut imputer sur le
prix de revient et même sur le prix de vente au consommateur »,
souligne ce dernier.
Christelle Kouétcha
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