L’Agence nationale d’investigation financière
(ANIF) a pris huit ans pour retrouver cet argent blanchi aussi bien par les particuliers que les institutions
bancaires.
Le blanchiment d'argent plombe l'économie |
Depuis la
mise en service de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) en
2006, c’est entre 500 et 600 milliards de FCFA, qui ont déjà été recouvrés dans
les circuits de blanchiment d’argent.
Ces chiffres, ont été révélés par le directeur général de l’ANIF, Hubert
Nde Sambone. C’était, hier lundi 05 mai 2014, au cours du séminaire sur la
coopération internationale entre les Cellules de renseignement financier (CRF).
Cette rencontre organisée par le Cercle des CRF francophones, est une « occasion pour les différentes organismes
francophones de lutte contre le blanchiment des capitaux, de définir les
stratégies pour faciliter les échanges opérationnels entre elles », a
indiqué Jean-Baptiste Carpentier, directeur de l’organisme Traitement du
Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins (Tracfin).
Au Cameroun,
l’argent recouvré par l’ANIF provient aussi bien des particuliers que des
institutions bancaires et des microfinances, apprend-on. Il a été intercepté, à l’issu des déclarations
de soupçons. En 2013, Désiré Geoffrey Mbock, le Secrétaire permanent du Groupe
d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), avait
révélé au cours d’une rencontre sur le blanchiment d’argent en mars 2014, que
l’ANIF avait enregistré au total 250 déclarations de soupçons. Celles-ci,
avaient permis l’ouverture d’enquêtes qui ont conduit, à la transmission de 85
à 90 affaires au procureur de la République.
Cependant, même si
les responsables de l’ANIF n’ont pas
souhaité préciser ce que devient l’argent issu de cette saisie, le reporter a
appris que plusieurs dossiers relatifs aux pratiques de blanchiment d’argent,
sont transmis à la justice, tous les ans. Et, comme l’expliquent les experts de
l’ANIF, le blanchiment d’argent est une action qui consiste à dissimuler de
l’argent acquis de manière illégale (trafic de drogue, corruption fraude
fiscale…), afin de le réinvestir dans des activités légales (par exemple
construction immobilière…). Et, la forme la plus répandue de blanchiment
d'argent s'observe davantage à travers les détournements de deniers publics.
Les blanchiments peuvent aussi se faire
par le biais des placements financiers, des investissements immobiliers et
utilisation des sociétés écran, des transferts des fonds à l'étranger et
investissement direct, de faux gains aux jeux, des virements électroniques…
Christelle Kouétcha
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