4 avr. 2014

Vers un recul de l’exploitation forestière illégale

L’APV –Flegt bien réalisé va permettre aussi d’augmenter les recettes fiscales.

Vers un recul de l'exploitation forestière 
Malgré sa mise en œuvre retardée, l’Accord de partenariat volontaire  relatif à l'application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux du bois et produits dérivés (APV-Flegt), fait désormais partie de l’arsenal juridique qui gouverne le secteur forestier au Cameroun. A en croire les acteurs du secteur forestier, la « bonne » mise en œuvre du processus devrait permettre un recul de l’exploitation forestière illégale qui gangrène le secteur forestier. Dans une étude de l’organisation internationale publiée en 2009, l’on apprend que l’exploitation forestière illégale au Cameroun faisait perdre à l’Etat la somme de 50 milliards de FCFA par an. Un état de chose qui « sera limité avec l’accord, car avec l’APV, il y aura un mécanisme robuste de vérification de la légalité couplé à un système de traçabilité du produit bois du point de coupe, jusqu’au port », indique André Jules Ndouga, Président du syndicat des transformateurs, industriels et exploitants des produits spéciaux (Stiedfs) du Cameroun. La finalité étant de faire « circuler sur le marché camerounais et vers le marché de l’Union européenne du bois légal », explique Jean Avit Kongape, Ingénieur en Chef des eaux et forêts au Minfof.
La promotion au niveau international du système de vérification de la légalité établi dans le cadre du présent accord, va permettre au Cameroun de conquérir le marché de l’UE, qui représente 80% de l’exportation du bois transformé camerounais, apprend-on dans la note d’information de l’accord. Du côté des communautés, les experts expliquent que la mise sur pied de l’APV va améliorer leur accès aux bénéfices de l’exploitation forestière. Membre du comité de suivi de l’APV, André Jules Ndouga, explique par exemple que le Système informatisé de gestion des informations forestières (Sigif II), logiciel qui va être utilisé pour la traçabilité des produits bois, va avoir une interface avec l'administration fiscale pour le suivi du paiement de la Redevance forestière annuelle (RFA). Bien plus, le Sigif II va fonctionner comme « un système bloquant qui oblige les opérateurs économiques à payer leurs redevances pour la suite de la procédure et ce paiement est effectué par virement au compte du Trésor Camerounais, et en toute velléité ce qui constitue une sécurisation optimale des fonds », précise-t-il.
Même si cet accord présente des avantages pour l’économie, il n’en demeure pas moins qu’il constitue un coût supplémentaire, surtout pour les petits porteurs (ventes de Coupe, forêts Communales, forêts Communautaires, produits spéciaux (Bois d’Ebène) et les Autorisations personnelles). « Il faut du matériel informatique, la formation du personnel etc. Pour ce groupe d’acteurs, donc il y aura un coût supplémentaire pour l’obtention du certificat annuel d’exploitation (CAE)», reconnait le président du Stiedfs. Dans un récent article de l’agence de presse Jade Cameroun, le président de la Fédération départementale des forêts communautaires du Haut Nyong, Onésinne Ebongué Ebongué, avait dénoncé le coût de la procédure qui conduit au CAE. Ce dernier estimait à près d’un million pour l’achat des systèmes de localisation mondial (GPS) et le paiement des techniciens pour le géoréfencière de la parcelle annuelle d’exploitation. Pourtant, la simple description des essences ne lui coûtait que 100 000 FCFA. N’empêche « l’APV Flegt c’est la loi et il va falloir s’y conformer », lance un cadre du Minfof.
Christelle Kouétcha

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire