Plusieurs
difficultés freinent encore le décollage définitif de cet accord signé entre le
Cameroun et l’UE.

Ce retard
technique, justifie d’après les responsables du Minfof, le retard pris dans le
processus de délivrance des autorisations Flegt. En effet, d’après la note
d’information de l’accord, c’est depuis 2012 que les premières autorisations
Flegt devraient voir le jour. Le retard accusé par le Cameroun réside aussi
« dans les procédures de délivrance de certaines attestations par des
administrations partenaires, notamment le ministère en charge de
l’Environnement et celui en charge des Travaux publics », indique Jean
Avit Kongape. Un état de chose qui, selon les acteurs de la société civile
s’explique par le fait que tous les ministères impliqués dans le processus ne
travaillent pas en synergie. Selon certains experts du secteur forestier, « sur
le terrain, on ne voit que le Minfof à l’œuvre, pourtant, plusieurs ministères
sont concernés», soutient un expert. En plus, il existe aussi un véritable
problème de sensibilisation du public et même du personnel des administrations
malgré les « quelques » forums déjà organisés, apprend-on. Rien qu’au
niveau de la délégation régionale du Minfof pour le Littoral par exemple, la
vingtaine d’agents rencontrés lundi 13 janvier, sont restés perplexes face à un
exploitant forestier venu avoir des informations sur l’APV Flegt. « Nous
ne savons pas de quoi vous parlez, allez voir au ministère peut-être ils
peuvent mieux vous expliquer », a lancé laconiquement l’un des agents
présent dans les bureaux du chef secteur forêt, absente. Le même constat est
fait à la délégation régionale du ministère en charge de la Protection de
l’environnement. Une situation « incommode », dans la mesure où la
mise en œuvre de l’APV Flegt, exige une sensibilisation de tous les acteurs y
compris les agents des administrations impliquées dans le processus.
D’ailleurs,
dans un rapport sur l’état d’avancement de l’APV en avril 2013, Salomon
Belinga, alors point focal de l’APV Flegt avait bien relevé que l’un des
obstacles à la mise en œuvre est le faible niveau d’appropriation du système
par les personnels du Minfof et l’insuffisance de sensibilisation du public.
Samuel Assembe, du Cifor, relève par ailleurs que l’autre obstacle à l’envol de
l’APV Flegt réside dans le fait que l’UE n’a pas encore tenu complètement ses
engagements notamment financiers, formation, équipement… Au sein de
l’Organisation non gouvernementale Centre pour l'éducation, la formation et
l'appui aux initiatives de développement au Cameroun (Cefaïd), le coordonateur,
Victor Amougou, estime que le processus de mise en œuvre actuel de l’APV Flegt,
ne prend pas en compte les populations autochtones, car « la loi de 1994 et le
draft de texte actuel de la nouvelle loi reste inadaptés aux aspects du
Flegt car « ne prend pas en compte les besoins des peuples autochtones,
pourtant obligatoire dans cet accord », relève-t-il. Cependant, au Minfof, l’on
rassure que la non application de l’APV Flegt « ne veut en rien signifier
que le bois exporté vers l’UE est illégal. Bref, le bois camerounais n'a aucun
problème de nos jours », tranche Charles Zedong, cadre au Minfof.
Christelle
Kouétcha
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