9 avr. 2014

Richards Ndongo: Martyrisé par le WWF

Agé de 40 ans, cet autochtone Baka a été copieusement battu par des agents de cette Ong internationale

Richards Ndongo: Martyrisé par le WWF
Richards Ndongo, 40 ans, n’arrive plus à marcher depuis bientôt un an. Originaire du Village Lopango, ce pygmée Baka raconte qu’il a été copieusement battu par des agents de la World Wide Fund For Nature (WWF). La scène s’est produite au mois de mai de l’année dernière. Le Baka, était accompagné de son fils Justin Kema, lorsque les agents de « dobi dobi » (c’est ainsi que les Baka désignent familièrement le WWF) l’ont empoigné dans la forêt. « J’étais allé chercher de la viande en brousse pour manger avec ma famille. Sur le chemin de retour, les agents de WWF, m’ont surpris avec un petit sanglier et m’ont bastonné », raconte-t-il.

Selon son récit, les agents de WWF ont utilisé leur ceinture pour le battre. La tête, le corps, et surtout le pied ont reçu des coups de ceinturon. Justin, le fils, explique que les agents de Wwf ont battu son père pendant plus de deux heures sans relâche. Lui, il a réussi à se cacher dans la forêt pour regarder comment son père était battu : « Je ne pouvais rien. Voir mon père gémir et supplier sans cesse étai insupportable. Je me suis alors enfui pour retourner au village ».
Richards Ndongo, a été dépouillé de son sanglier et laissé pour mort au cœur de la forêt. « J’ai passé plus de cinq jours en forêt. Blessé, je traînais le pied pour arriver. Au village, on me croyait mort », pleure le Baka, tout en confiant « je n’oublierai jamais le visage de cet agent du WWF ».

Affaibli, Richards Ndongo a été conduit d’urgence à l’hôpital par l’épouse du chef du village. « Le pus sortait de partout. Je ne pouvais même pas me lever. J’ai fait plus de deux mois à l’hôpital avant de sortir car il n’y avait plus d’argent. Le mal n’est pas fini, je ne peux plus rien faire. Ni les champs, ni la pêche, ni la chasse. WWF m’a rendu inutile pour mon village et ma famille », se plaint Richards Ndongo.

Il s’insurge contre les restrictions données aux Baka de chasser, alors que dans le même temps, des safaris venus d’Europe pour la plupart tuent des animaux sans pitié et comme ils veulent. « On interdit aux Baka de chasser, mais on laisse les blancs venir tuer des animaux pour le plaisir », se désole Richards Ndongo. Surtout que, constate-t-il, pendant ces safaris, les animaux tués et abandonnés ne doivent pas être touchés par la population. «  Les safaris laissent la viande pourrir en forêt ; pourtant des familles entières ont faim », regrette cet homme, les yeux larmoyants.

Christelle Kouétcha



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