Dans les
villages où les exploitants forestiers passent, là où elles existent, les
écoles sont de simples hangars ou des maisons en terre battus où les élèves
sont souvent assis à même le sol.
L’accès à
l’éducation n’est pas chose aisée dans les villages voisins des exploitations
forestières dans la région de l’Est. Plusieurs parmi eux n’ont toujours pas
d’établissement scolaire. Dans le campement Baka de Kanyol, les enfants sont
obligés de marcher sur près de 10 Km pour se rendre à l’école primaire. Les
quelques écoles en fonction sont construites pour la plupart en terre battue,
en planche ou avec des feuilles. Le plus souvent c’est la présence d’un drapeau
dressé dans la cour qui informe de la présence d’une école. Au Village Lopango
à Yokadouma, ce sont les hangars et les vieilles maisons abandonnées qui
servent de salle de classe. « Nous avons demandé que l’on construise
une école dans le cadre de redevance forestière. Un jour on a été surpris que
l’on vienne plutôt nous bâtir ce vieil hangar », regrette Jean Marie
Bandjo, un habitant du campement.
Dans certains villages,
les exploitants forestiers n’ont jamais daigné construire une école. À Dimako
et à Mayos, les établissements scolaires sont l’œuvre des Ong. Les élèves, en
nombre pléthorique, sont assis à même le sol, ou sont assis sept à huit par
banc comme c’est le cas à l’école primaire d’Eboumetoum. Les enseignants
affectés dans cette zone sont constamment absents. Ils se plaignent du mauvais
état de la route et du manque de matériel didactique.
Difficultés
Élite du
village Mayos et ex-conseillère municipale, Georgette Olinga confie que cette
année, les élèves du campement Mayos ont fait près de deux mois sans voir leur
enseignante tellement la vieille route abandonnée par la SFID était
glissante après la tombée des pluies. Certains enseignants affectés dans ces
zones expliquent qu’ils ne disposent pas de garantie de sécurité, ni
d’équipement et de logements nécessaires pour répondre présents à leur poste.
Dans les
villages éloignés du centre-ville, quelques enseignants bénévoles dispensent
les cours, non sans difficultés. Plusieurs de ces écoles saisonnières ne
disposent pas d’équipements et de matériels didactiques : tableaux,
craies, cahiers, livres…
Au village
Monmikouboung (ce qui signifie "petit ruisseau qui garde les
Baka") par exemple, les élèves utilisent un morceau de contreplaqué
comme tableau. En général, les élèves d’ici ont de la peine à se présenter aux
examens officiels, car ils ne sont pas à la page des enseignements. Les élèves
admis dans les classes du secondaire éprouvent d’énormes difficultés à
continuer les études, car près de la moitié des villages de la région de
l’Est ne dispose pas de lycée ni de collège. Plusieurs sont
contraints de se rendre à Yokadouma, Bertoua, Yaoundé ou Douala pour poursuivre
les études. Encore qu’il faille que la famille dispose d’assez d’argent.
Christelle
Kouétcha
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