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Les Baka de pauvres victimes |
Les agents du
Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) sèment la terreur au sein des
communautés Baka dans la région de l’Est. Associés dans la lutte
anti-braconnage, ces agents passent outre leur mission et rançonnent les
pygmées. « Comme ils savent que l’on a peur d’eux, ils viennent nous
arracher les produits ou les gibiers sans nous payer ou alors ils vous donnent
ce qu’ils veulent », raconte, Roger Njoumbé, élite du village Lopango.
À en croire ce dernier, les éléments du Bir n’hésitent pas à tirer sur des Baka
lorsqu’ils sont surpris avec un gibier.
Certains Baka, révèlent qu’ils sont
parfois sollicités par ces éléments pour des opérations de braconnage
puisqu’ils connaissent bien la forêt. Des aides qui ne sont pas toujours
payées : « Nous travaillons pour certains patrons du BIR. Nous les
aidons à tuer le gibier et à la fin de la journée ils ne nous payent rien. Même
pas un morceau de viande. Tu ne peux pas te plaindre, sinon tu te mets en
danger. Puisqu’il a tous les moyens pour te coller une étiquette de braconnier »,
relate Roger Njoube, chasseur Baka, très sollicité par les braconniers.
Quelques
prostituées rencontrées dans le village Socambo, à la frontière du Cameroun et
du Congo, confient qu’elles s’assurent toujours d’avoir comme amant des
éléments du BIR, ainsi « comme les pygmées ont peur d’eux, je
vais pouvoir m’approvisionner en macabo, viande boucanée, en plantain… à faible
coût et en grande quantité », indique Darling Kouga* prostituée
venue de Douala. Elle ajoute qu’en compagnie d’un élément du BIR, elle peut
acheter une assiette de « Djasang » (un condiment utilisé dans la
cuisine locale) à 1 000 Fcfa voire 500 Fcfa alors que les pygmées le vendent
normalement à 3 000 Fcfa.
Christelle Kouétcha
*Nom d’emprunt
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