28 avr. 2015

Micro-assurance: Les Etats ont un rôle à jouer pour le développement de ce nouveau type d’assurance en Afrique




Les assureurs doivent également s’appuyer sur les communautés pour faire des bénéfices.

Les acteurs du secteur de l’assurance dans la zone CIMA (Confédération international des marchés d’assurance), sont unanimes sur le fait que l’impulsion des Etats est une condition essentielle pour le développement de la micro-assurance dans la zone. Surtout, qu’en Afrique seul 1% de la population a accès aux produits de  la micro-assurance. Secrétaire générale(SG) de la CIMA, Jean-Claude Ngbwa, souligne que l’accompagnement de l’Etat peut se faire à travers la promotion des sociétés de micro-assurance. « Il s’agit pour l’Etat d’apporter un appui aux populations concernées par les contrats de micro-assurance », précise le SG. CEO de la société Inet consulting, Gaspard Kepseu, estime qu’une exonération fiscale sur les produits de la  micro-assurance, pourrait stimuler les assureurs vers cette nouvelle branche d’assurance. L’on a appris qu’à la CIMA qu’un cadre de concertation avec les administrations fiscales des différents pays de la zone a été mis en place pour trouver les aménagements.

La subvention ou le financement des primes des micro-assurances, constitue également pour les experts un pan nécessaire pour la mise en place de la micro-assurance. Le SG de la CIMA, souligne par exemple, que dans certains Etats de la zone CIMA, les primes de micro-assurance sont subventionnées parfois au-delà de 50%. Et, « cela permet aux compagnies qui pratiquent la micro-assurance de mieux se déployer », indique Esther Tiako, Vice-présidente la Fédération des sociétés d'assurances de droit national africaines (Fanaf).

Attractivité 
 
Au sein de l’Association des sociétés d’assurance du Cameroun (ASAC), les experts soutiennent que la micro-assurance ne pourra être attractive que si des efforts importants et des démarches innovatrices sont faits. Il s’agit notamment de, la réduction des coûts administratifs pour les assurés et les assureurs, la sensibilisation des populations à faibles revenus pour les aider à comprendre la valeur de l'assurance, le renforcement des capacités des assureurs à développer et vendre des produits adaptés.
Directeur des assurances à la direction générale des affaires économiques du ministère des Finances du Bénin, Urbain Philippe Adjanon, souligne qu’il est primordiale que dans les Etats de la zone CIMA, un plan global de sensibilisation, de formation et d’information de tous les acteurs de l’industrie soit mis en place « impérativement » afin d’établir des bases solides pour l’expansion du secteur de la micro-assurance. Cette sensibilisation permettra aussi de corriger la méconnaissance généralisée de la population quant au mode de fonctionnement de l’assurance.

Agir sur les masses 

Cependant, avec ces appuis financiers et techniques de l’Etat, les compagnies d’assurances ne pourront trouver leurs bénéfices dans la micro-assurance qu’en agissant principalement sur les masses. Il s’agit notamment des communautés, des regroupements de personnes de même métier, des associations… Car, comme l’explique Fragman Alain Ouattara, commissaire contrôleur en chef des assurances à la CIMA, en micro-assurance il faut réfléchir en termes d’effet de volumes. En d’autres mots, il faut qu’il y ait une population couverte relativement importante. « Plus le volume d’assurés est important, plus la compagnie peut faire des bénéfices », précise l’expert. Ce dernier, comme plusieurs autres assureurs dans la zone CIMA, estiment aussi que les Etats devraient capitaliser le développement de la micro-assurance en s’appuyant sur le mobile-assurance. Mais, une fois de plus, les Etats devraient mettre en place la réglementation adéquate. Et, les compagnies de  la micro-assurance pourraient créer des partenariats publics-privés pour booster leurs produits…

Christelle Kouétcha  

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