23 janv. 2015

Les déchets plastiques emprisonnent l’environnement au Cameroun

Abandonnés dans la rue, ils sont entraînés par les eaux dans les drains, caniveaux... et posent des problèmes de santé s’ils ne sont pas collectés et traités.

C’est la plaie des villes  camerounaises. Les bouteilles plastiques, confisquent les rues, les drains, les jardins publics, les caniveaux, ... Dans la ville de Douala, l’un des coins les plus étouffés par ces déchets plastiques, particulièrement les bouteilles est sans doute la rivière située au quartier PK8 à Douala, au Cameroun. Ici, malgré tous les curages effectués par plusieurs entreprises et associations, les plastiques n’ont  de cesse de dicter leur loi. Elles s’entassent et se mêlent aux autres ordures ménagères, déversées par la population dans ce drain.  

Le spectacle est plus ahurissant en saison pluvieuse.  Ce sont des montagnes de bouteilles qui débordent les eaux pour encombrer la chaussée. Le mélange de déchets dans ces eaux, lui ont a donné une couleur noirâtre. Des riverains racontent qu’avec l’abondance des déchets l’on réussit « souvent » à apercevoir dans les eaux des reptiles. 

Des bouteilles étouffent les rivières


Bouteilles de sociétés brassicoles 

La situation est quasi identique dans le cours d’eau qui traverse le quartier Song-mahop, situé à l’arrondissement de Douala 3ème  à Douala. Communément appelée « l’eau noir », cette rivière est depuis toujours sous l’emprise des bouteilles plastiques. Et, quand on y jette un coup d’œil, ces bouteilles sont essentiellement celles utilisées comme conditionnement par les sociétés brassicoles et de fabrication d’eau minérale. Les bouteilles de lait de toilettes des entreprises de cosmétiques, souvent importées s’y retrouvent également.  

Bacs à ordures évités 

Depuis l’avènement du commerce des eaux en sachets, il reste difficile aujourd’hui d’arpenter les rues des quartiers sans trouver un sachet vide abandonné dans la nature. Les emballages plastiques importés jouent aussi de leur poids dans la pollution des villes en déchets plastiques. Et, malgré les quelques bacs à ordures déposés par la Société d’hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam) dans les artères des villes, les consommateurs ne manquent pas d’éviter ces poubelles pour inonder la chaussée avec des bouteilles. «  Il y a un réel problème de mentalité. Aujourd’hui, les populations ont pris la rue comme un dépotoir. Et, dès que l’on vide sa bouteille de jus par exemple, le plastique est balancé sur la route. Pareil quand on vide ses aliments d’un sachets plastiques », relève, Didier Yimkoua, environnementaliste. 


Des bouteilles étouffent les rivières

4000 tonnes déchets 

Il relever également que la prolifération des plastiques non-biodégradables, ont des conséquences néfastes tant sur la biodiversité, que sur la santé. « Les plastiques non-biodégradables peuvent mettre plus de 400 ans sous terre, pour perdre de sa nocivité. En plus, quand ils encombrent les drains, l’on fait face par exemple à des inondations... », souligne l’expert. Selon les statistiques relevées par la Communauté urbaine de Douala (CUD), la capitale économique du Cameroun, Douala, produit en moyennes 4 000 tonnes  de déchets par jour. 

10% de déchets plastiques produits par an

Le délégué régional  du ministère en charge de l’Environnement pour le Littoral, Sidi Bare, relève en outre qu’au Cameroun c’est un total de 6 millions de déchets qui sont produits chaque année, dont 10% de déchets plastiques. Il avait relevé ces chiffres au cours de la cérémonie d’un projet d’installation d’une usine de transformation de déchets plastiques par la société italienne ESED Engineering Group Sarl, en septembre 2013. Des quantités donc assez suffisante pour mener à bien un projet de collecte et de recyclage des déchets plastiques.


Christelle Kouétcha

2 commentaires :

  1. Bonjour,

    ESED Engineering Group Sarl, septembre 2013... qu'est devenu ce projet? A-t-il avancé?

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    1. Bonjour.

      Nous n'avons pas non plus d'information sur ce projet jusqu'à aujourd'hui. Mais rien de ce projet n'est concrètement visible au Cameroun. Cela merite tout au moins une enquête. Merci

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