Pour y arriver néanmoins, des textes légaux doivent être élaborés et des entreposeurs professionnels doivent être formés.
Le récépissé d'entreposage peut aider à financer les riziculteurs |
Le
problème de financement du secteur agricole reste présent au Cameroun. Ceci,
dans la mesure où l’Etat du Cameroun ne consacre qu’encore que 3% de son budget
à ce secteur. Bien plus, les banques ont encore du mal à faire confiance aux
agriculteurs. Pour elles, l’agriculture demeure un secteur où
« les garanties des agriculteurs ne sont pas fiables ». Mais, pour
les spécialistes du financement agricole, les institutions bancaires peuvent
limiter ses risques en recourant au système de récépissé d’entreposage (SRE).
Chargé
d’Affaires chaines de valeurs agricoles à la Banque Nationale de Développement
Economique (BNDE) au Sénégal, Ibrahima Diakhoumpa, explique que ce système de
financement permet aux agriculteurs d’hypothéquer leur récolte pour avoir accès
au crédit. Il s’exprimait au cours de la conférence sur le financement des
chaînes de valeur agricoles, organisée par le Centre Technique de coopération
Agricole et rurale ACP-UE (CTA) en juillet 2014. D’après le spécialiste, le
récépissé d’entreposage est un financement innovant qui consiste à une
banque à octroyer du crédit à un agriculteur contre un récépissé qui
garantit la disponibilité d’une quantité et qualité précise de denrées non
périssables stockées, comme le riz. Le récépissé est délivré par un
entreposeur. Mais, « ce dernier doit-être bien outillé et disposer d’un
entrepôt de qualité pour que les produits mis en garantie ne soient pas
détruits », précise un expert de la question.
La
marchandise déposée dans l’entrepôt sert donc de garantie pour le prêt.
Et, dans les pays où cela est déjà appliqué, ce système ne permet que
d’octroyer des prêts à court terme qui représente près de 60% de la valeur de
la récolte. En cas d’incendie ou de vol, « L’exploitant de l’entrepôt qui
détient les stocks, garantit la livraison contre le récépissé, et devrait
compenser toute perte de valeur », précise un rapport du Natural Resources
Institute.
L’un
des inconvénients de ce système selon les spécialistes, est sans doute la
difficile accessibilité aux petits agriculteurs. Mais, pour Joseph Nyamba,
agriculteur, il est primordial que ceux de petites plantations s’associent pour
pouvoir supporter le coût de l’entrepôt et de l’assurance qui est souvent
prohibitif. Surtout que comme l’explique les experts, ce système permet aussi à
l’agriculteur de mieux stocker sa récolte et éviter les pertes pos-récoltes.
N’empêche, le cadre légal de ce système doit être défini avant tout mise en
œuvre.
Christelle
Kouétcha
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