7 oct. 2014

Récépissé d’entreposage: un système de financement que le Cameroun peut intégrer


Pour y arriver néanmoins, des textes légaux doivent être élaborés et des entreposeurs professionnels doivent être formés.
Le récépissé d'entreposage peut aider à financer les riziculteurs

Le problème de financement du secteur agricole reste présent au Cameroun. Ceci, dans la mesure où l’Etat du Cameroun ne consacre qu’encore que 3% de son budget à ce secteur. Bien plus, les banques ont encore du mal à faire confiance aux agriculteurs.  Pour elles, l’agriculture demeure un secteur  où « les garanties  des agriculteurs ne sont pas fiables ». Mais, pour les spécialistes du financement agricole, les institutions bancaires peuvent limiter ses risques en recourant au système de récépissé d’entreposage (SRE).
Chargé d’Affaires chaines de valeurs agricoles à la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) au Sénégal, Ibrahima Diakhoumpa, explique que ce système de financement permet aux agriculteurs d’hypothéquer leur récolte pour avoir accès au crédit. Il s’exprimait au cours de la conférence sur le financement des chaînes de valeur agricoles, organisée par le Centre Technique de coopération Agricole et rurale ACP-UE (CTA) en juillet 2014. D’après le spécialiste, le récépissé d’entreposage  est un financement innovant qui consiste à une banque à octroyer du crédit à un agriculteur  contre un récépissé qui garantit la disponibilité d’une quantité et qualité précise de denrées non périssables stockées, comme le riz. Le récépissé est délivré par un entreposeur. Mais, « ce dernier doit-être bien outillé et disposer d’un entrepôt de qualité pour que les produits mis en garantie ne soient pas détruits », précise un expert de la question.
La marchandise déposée  dans l’entrepôt sert donc de garantie pour le prêt. Et, dans les pays où cela est déjà appliqué, ce système ne permet que d’octroyer des prêts à court terme qui représente près de 60% de la valeur de la récolte. En cas d’incendie ou de vol, « L’exploitant de l’entrepôt qui détient les stocks, garantit la livraison contre le récépissé, et devrait compenser toute perte de valeur », précise un rapport du Natural Resources Institute. 
L’un des inconvénients de ce système selon les spécialistes, est sans doute la difficile accessibilité aux petits agriculteurs. Mais, pour Joseph Nyamba, agriculteur, il est primordial que ceux de petites plantations s’associent pour  pouvoir supporter le coût de l’entrepôt et de l’assurance qui est souvent prohibitif. Surtout que comme l’explique les experts, ce système permet aussi à l’agriculteur de mieux stocker sa récolte et éviter les pertes pos-récoltes. N’empêche, le cadre légal de ce système doit être défini avant tout mise en œuvre.
Christelle Kouétcha

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire