L’étude menée par la BAD propose des axes aux institutions bancaires
Le transfert d'argent coûte encore chers |
Selon l’étude réalisée par l’ONG Epargne sans frontière, sur la réduction
des coûts des transferts d’argent des migrants, « les coûts des
envois des résidents ne peuvent être réduites que si il y a une diversification
des offres et services », précise Saïd Bourjij, directeur de
l’ONG. Ainsi, l’un des produits préconisés est le mobile banking,
c’est-à-dire le système de paiement assuré par la téléphonie mobile. Comme
avantage de ce produit comme l’expliquent les experts de l’étude, il y a
qu’elle permet un transfert plus rapide dans la mesure où le migrant n’aurait
plus à se rendre aux guichets d’une banque.
Toutefois, précise Naceur Bourenane, expert chez Epargne sans frontière, il
est primordial qu’un système d’identification du client soit mis en place. D’ailleurs
pour gérer les risques d’instabilité monétaire que peut poser le transfert par
mobile, L’on a appris que la banque centrale accorde depuis quelques années des
agréments aux banques pour mettre en place ce produit en partenariat avec les
opérateurs de téléphonie mobile. Comme autre piste pour réduire les coûts de
transferts, les experts proposent la bibancarisation classique qui permet aux
envoyeurs d’argent d’entreprendre toutes sortes d’opérations bancaires et
financières dans leur pays d’origine, à partir de leur lieu de résidence.
Les banques des pays du nord, devenant comme le simple relais. Une position
qui n’est pas souvent acceptée par ces dernières, car « elles
trouvent difficile de sécuriser les flux sur une longue période pour des
projets qui ne seront pas réaliser dans leur pays », fait
observer un cadre d’une banque. Il est donc question que les deux partenaires
trouvent un terrain d’entente gagnant-gagnant. La bibancarisation solidaire
serait également une piste pour réduire les coûts des transferts. Elle permet
une mobilisation structurée de l’épargne dans les pays de résidence en vue de
son injection dans les pays d’origine. Mais comme le précise Saïd Bourjij, il
faut une volonté commune et une démarche concertée entre les opérateurs et décideurs
des deux corridors. Au Maroc par exemple, où la bi-bancarisation est bien
ancrée, plus de 60% du total des dépôts des marocains de la diaspora sont des
dépôts à vue.
Avec la bibancarisation solidaire, les institutions bancaires peuvent
recourir à un livret d’épargne solidaire. Comme l’explique Naceur Bourenane, il
s’agit d’un compte d’épargne rémunéré à des conditions avantageuses. En effet,
une fois que le dépôt dans la compte a atteint un certain niveau, il peut
servir au résident pour contribuer au financement des programmes de
développement dans les domaines prioritaires comme l’éducation, la santé,
l’habitat … « il est suggéré d’ouvrir la souscription de ce livret
d’épargne au binationaux ; car il s’agit d’une mobilisation des ressources
servant à appuyer en premier lieu l’effort collectif des migrants au
développement de leurs pays d’origine », précise l’expert. Le recours
aux autres produits financiers comme les obligations d’Etat, les valeurs
mobilières, sont également à envisager.
Christelle Kouétcha
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