2 sept. 2014

Finance: Des solutions pour réduire les coûts de transferts des migrants

L’étude menée par la BAD propose des axes aux institutions bancaires
Le transfert d'argent coûte encore chers
Selon l’étude réalisée par l’ONG Epargne sans frontière, sur la réduction des coûts des transferts d’argent des migrants, «  les coûts des envois des résidents ne peuvent être réduites que si il y a une diversification des offres et services », précise Saïd Bourjij, directeur de l’ONG. Ainsi, l’un des produits préconisés est le mobile banking, c’est-à-dire le système de paiement assuré par la téléphonie mobile. Comme avantage de ce produit comme l’expliquent les experts de l’étude, il y a qu’elle permet un transfert plus rapide dans la mesure où le migrant n’aurait plus à se rendre aux guichets d’une banque.
Toutefois, précise Naceur Bourenane, expert chez Epargne sans frontière, il est primordial qu’un système d’identification du client soit mis en place. D’ailleurs pour gérer les risques d’instabilité monétaire que peut poser le transfert par mobile, L’on a appris que la banque centrale accorde depuis quelques années des agréments aux banques pour mettre en place ce produit en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile. Comme autre piste pour réduire les coûts de transferts, les experts proposent la bibancarisation classique qui permet aux envoyeurs d’argent d’entreprendre toutes sortes d’opérations bancaires et financières dans leur pays d’origine, à partir de leur lieu de résidence.
Les banques des pays du nord, devenant comme le simple relais. Une position qui n’est pas souvent acceptée par ces dernières, car « elles trouvent difficile de sécuriser les flux sur une longue période pour des projets qui ne seront pas réaliser dans leur pays », fait observer un cadre d’une banque. Il est donc question que les deux partenaires trouvent un terrain d’entente gagnant-gagnant. La bibancarisation solidaire serait également une piste pour réduire les coûts des transferts. Elle permet une mobilisation structurée de l’épargne dans les pays de résidence en vue de son injection dans les pays d’origine. Mais comme le précise Saïd Bourjij, il faut une volonté commune et une démarche concertée entre les opérateurs et décideurs des deux corridors. Au Maroc par exemple, où la bi-bancarisation est bien ancrée, plus de 60% du total des dépôts des marocains de la diaspora sont des dépôts à vue.
Avec la bibancarisation solidaire, les institutions bancaires peuvent recourir à un livret d’épargne solidaire. Comme l’explique Naceur Bourenane, il s’agit d’un compte d’épargne rémunéré à des conditions avantageuses. En effet, une fois que le dépôt dans la compte a atteint un certain niveau, il peut servir au résident pour contribuer au financement des programmes de développement dans les domaines prioritaires comme l’éducation, la santé, l’habitat … « il est suggéré d’ouvrir la souscription de ce livret d’épargne au binationaux ; car il s’agit d’une mobilisation des ressources servant à appuyer en premier lieu l’effort collectif des migrants au développement de leurs pays d’origine », précise l’expert. Le recours aux autres produits financiers comme les obligations d’Etat, les valeurs mobilières, sont également à envisager.
Christelle Kouétcha
  

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