Le Chef de programme politiques,
marchés et TIC au Centre technique de coopération agricole et rurale analyse
l’importance du financement des chaînes de valeur agricole.
Lamon Rutten |
Aujourd’hui, vous encouragez le
financement des chaînes de valeur agricoles (CVA), est-ce que cela signifie que
les financements traditionnels ne sont plus efficaces ?
Les techniques traditionnelles, ont échoué
pour de bonnes raisons. Ainsi, si on parle de financer l’agriculture avec les
techniques de banques agricoles, de crédits subventionnés, ce ne sont pas de
bonnes solutions. Ces techniques ont été essayées dans plusieurs pays, et elles
n’ont pas fonctionné. Aujourd’hui, le financement des chaines de valeurs
agricoles c’est une technique qui est complètement différente des techniques
traditionnelles pour financer l’agriculture. Cette technique rend le
financement beaucoup moins risqué. C’est un modèle qui est nouveau pour les
gouvernements, les banques, les paysans. N’empêche, ce financement est très
attractif. Même, si cette nouvelle technique est peu connue, elle fait déjà ses
preuves dans plusieurs pays africains, comme l’Ouganda, le Kenya.
Effectivement, en quoi consiste
concrètement ce financement des CVA?
Avec le financement des CVA, on
finance certes l’agriculture, mais cela n’est pas directement destiné aux
paysans qui veulent prêter de l’argent. En effet, on finance directement la chaîne de valeur dans laquelle le producteur délivre ses produits. Si l’on
prend par exemple, la chaîne de valeur de riz, le producteur produit le paddy
qui est transformé et vendu comme riz. Un banquier peut financer tout ce
processus, des la production avant même que le paddy existe. Il peut aussi
financer, le stockage, la transformation, puis la vente, Et, c’est seulement au
niveau de la vente que le prêt peut être remboursé. C’est cela qui constitue la
chaîne de valeur et on peut le faire pour tous les produits de base.
Quelles sont les conditions qu’il faut
remplir pour que le financement des CVA soit une réussite?
Il faut que les chaines de valeur soient
mises en place. Il faut que les gens se sentent organiser, pour avoir des
interactions. Puisque, une chaîne de valeur est une relation entre les
producteurs, les acheteurs et les banquiers. La transaction
va dans les deux directions et il faut que cela soit créé. Le secteur privé
peut bien le faire, surtout s’il n’y a pas de politique défavorable, pas
d’intervention négative du gouvernement dans l’agriculture. Les gouvernements
ne doivent pas gêner la création des chaines de valeur agricole. Et, le secteur
privé avec les producteurs, doivent organiser la chaîne afin que les banques
puissant leur financer.
Propos recueillis par Christelle Kouétcha
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