Les acteurs de la société civile, les
syndicats patronaux et les syndicats de transports affirment n’avoir jamais été
consultés.
Louis Paul Motaze |
Le gouvernement du Cameroun, a donc
finalement décidé seul d’augmenter le prix du carburant et du gaz domestique.
En tout cas, si l’on en croire les acteurs de la société civile, les
responsables des organisations patronales, les associations des consommateurs,
aucune concertation n’a été faite avec les représentants du secteur
privé pour aboutir à une telle décision. Au sein des associations
des consommateurs, telles que la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC), le
Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (Race), les présidents ont
confié n’avoir jamais échangé avec le gouvernement. Ces augmentations des prix
à la pompe n’ont « aucun argument économique sérieux, mais sont sujettes à
provoquer les Camerounais », explique le Race.
Entreprise Cameroun (E-cam), la
Camerounaise des PME (C-PME) confient, en outre avoir été surprises comme tous
les Camerounais au soir du lundi 30 juin 2014, par le communiqué
portant augmentation des produits pétroliers. Président d’E-cam,
Protais Ayangma, joint au téléphone, qualifie la décision du
gouvernement d’unilatérale. Pourtant, cette « décision devait être collégiale,
car le carburant conditionne la totalité de la vie économique d’un pays »,
soutient le président de C-PME, Anselme Kemva. Pour lui, l’augmentation du prix
du carburant et du gasoil, est un coup de massue pour les PME, qui ne
bénéficient pas déjà d’une large couverture d’énergie électrique.
En tout cas, dans cette organisation
patronale, l’on estime que le fléchissement du Cameroun aux exigences du
FMI, « est une stratégie pour créer l’inflation des produits nationaux
et les rendre non compétitifs par rapport aux produits importés qui vont
davantage envahir le Cameroun avec les accords de partenariats économiques ».
Ici, comme au sein des syndicats des transporteurs, le gouvernement devait
rappeler toutes les parties prenantes sur la table des échanges. Car, comme
l’indique le président du Syndicat autonome des taximen du Wouri (Synataw), le
gouvernement est passé en force, pourtant d’autres concertations devaient
suivre, après celles du 02 juin 2012. Et, aux partenaires sociaux de se
demander si l’augmentation du prix du carburant, justifie que les causes qui
motivaient les subventions de ces produits ont disparues. Le gouvernement n’a
pas encore répondu à cette interrogation.
Christelle Kouétcha
Le partenariat public-privé tant vanté par le gouvernement n'est donc qu'une chimère!
RépondreSupprimer