3 juil. 2014

Augmentation du Carburant au Cameroun : Le secteur privé mis à l’écart des négociations

Les acteurs de la société civile, les syndicats patronaux et les syndicats de transports affirment n’avoir jamais été consultés.  
Louis Paul Motaze
Le gouvernement du Cameroun, a donc finalement décidé seul d’augmenter le prix du carburant  et du gaz domestique. En tout cas, si l’on en croire les acteurs de la société civile, les responsables des organisations patronales, les associations des consommateurs, aucune concertation n’a été faite avec les représentants du secteur privé  pour aboutir à une telle décision. Au sein des associations des consommateurs, telles que la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC), le Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (Race), les présidents ont confié n’avoir jamais échangé avec le gouvernement. Ces augmentations des prix à la pompe n’ont « aucun argument économique sérieux, mais sont sujettes à provoquer les Camerounais », explique le Race.
Entreprise Cameroun (E-cam), la Camerounaise des PME (C-PME) confient, en outre avoir été surprises comme tous les Camerounais au soir du lundi 30 juin 2014, par le communiqué portant  augmentation des produits pétroliers. Président d’E-cam, Protais Ayangma, joint au téléphone, qualifie  la décision du gouvernement d’unilatérale. Pourtant, cette « décision devait être collégiale, car le carburant conditionne la totalité de la vie économique d’un pays », soutient le président de C-PME, Anselme Kemva. Pour lui, l’augmentation du prix du carburant  et du gasoil, est un coup de massue pour les PME, qui ne bénéficient pas déjà d’une large couverture d’énergie électrique. 
En tout cas, dans cette organisation patronale,  l’on estime que le fléchissement du Cameroun aux exigences du FMI, « est une stratégie pour créer l’inflation des produits nationaux et les rendre non compétitifs par rapport aux produits importés qui vont davantage envahir le Cameroun avec les accords de partenariats économiques ». Ici, comme au sein des syndicats des transporteurs, le gouvernement devait rappeler toutes les parties prenantes sur la table des échanges. Car, comme l’indique le président du Syndicat autonome des taximen du Wouri (Synataw), le gouvernement est passé en force, pourtant d’autres concertations devaient suivre, après celles du 02 juin 2012. Et, aux partenaires sociaux de se demander si l’augmentation du prix du carburant, justifie que les causes qui motivaient les subventions de ces produits ont disparues. Le gouvernement n’a pas encore répondu à cette interrogation.
Christelle Kouétcha 


1 commentaires :

  1. Le partenariat public-privé tant vanté par le gouvernement n'est donc qu'une chimère!

    RépondreSupprimer