Les inventeurs, par manque de financements, finissent par abandonner leurs
œuvres, par ailleurs, dans les écoles celles-ci sont plutôt détruites.
Une égraineuse de maïs |
C’est dans les maisons, les coffres, les magasins, que les inventions
camerounaises, sont désormais stockées. Celles-ci, après des expositions dans
des foires, des salons, sont rapidement transportées dans les domiciles dans
l’espoir d’avoir un preneur. Mais, elles finissent toujours par « ne
jamais trouver preneur et sont empaquetées dans le magasin jusqu’à ce que la
moisissure les encombre », s’indigne un inventeur. A en croire ce
dernier comme tous les autres inventeurs rencontrés, le problème de financement
est à l’origine de cette situation. Bien plus, le soutien apporté par le
gouvernement n’est pas toujours « satisfaisant ». Car, aucun
inventeur camerounais aujourd’hui n’arrive à valoriser comme il le faut les
brevets obtenus auprès de l’Organisation africaine de la propriété
intellectuelle (OAPI). (Les brevets attestent de la paternité de l’inventeur
sur l’œuvre Ndlr). Pourtant, « le brevet n’est intéressant que s’il
conduit à la commercialisation de l’œuvre », souligne, Joël
Ngognang, ingénieur.
Dans les écoles, comme l’école Normale supérieure des enseignements
techniques (Enset), les responsables confient que les prototypes sont très
souvent détruits. Pour cause, « nous n’avons pas un grand magasin pour
contenir tout cela. Et, a un moment donné quand nous avons attendus longtemps,
nous sommes obligés de détruire les inventions, soit pour les améliorer, soit
pour une destruction complète », révèle, le professeur Claude Bekolo,
directeur de l’Enset. Ce dernier, confie d’ailleurs que jusqu’à présent, les
inventions empaquetées dans le magasin de l’établissement, n’ont toujours pas
été sollicitées par les investisseurs. Pareil pour la panoplie d’inventions
déjà brevetées au niveau de l’OAPI. Et, pour les inventeurs, la création
des entreprises spécialisées dans la recherche et le développement, pourrait
être un coup pouce pour donner de la valeur aux inventions locales. Pour cela,
il faut compter sur les éventuels bailleurs de fonds qui ambitionnent investir
dans ce secteur. Surtout que même parmi les entreprises présentes au Cameroun,
L’on a appris auprès du Minimidt, qu’aucune ne dispose d’une cellule ou d’un
département dédié à la recherche et au développement.
Et pour sortir les inventions de l’ornière et mettre les marques
camerounaises sur le marché, les inventeurs soutiennent que l’OAPI, devrait se
lancer dans des co-entreprises et conclure des contrats nécessaires, pour
commercialiser les inventions. Bien plus, le fonds de promotion et des
entreprises innovantes et des incitations fiscales pour favoriser la recherche
scientifique et l'innovation, devrait « rapidement » se mettre en
place. La volonté de créer ce fond avait été soutenue par les ministres
africains en charge de l'Industrie et de la Culture des seize pays membres de
l'OAPI présents aux festivités du cinquantenaire de cet organisme lors d'une
conférence tenue du 11 au 13 septembre 2012, à Yaoundé.
Christelle Kouétcha
oui pour dire que le soutien de l'État est mou, d'autre mécanismes existent cependant pour promouvoir l'innovation
RépondreSupprimerThierry Zogo