Emmanuel Wafo |
Le
président de l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie
relève les difficultés que les acteurs rencontrent pour respecter les délais de
l’interdiction des plastiques non biodégradables.
A
deux jours de l’entrée en vigueur de la loi interdisant les plastiques non
biodégradables, les opérateurs proposent des compromis, n’est ce pas un peu
tard ?
Nous
croyons que nos compromis vont être pris en compte, car nous avons la foi. Nous
ne le faisons pas seulement parce que nous sommes producteurs, mais c’est parce
que nous pensons véritablement que ce n’est pas pour aller à l’entrave des orientations
du ministère en charge de l’Environnement. Nous ne sommes pas en opposition,
nous savons que nos arguments seront pris en considération dès l’instant où
l’information sera beaucoup plus clarifiée au niveau du ministère. Aujourd’hui,
nous avons organisé un séminaire pour informer nos membres sur ce que l’Etat
attend d’eux. Nous avons aussi profité pour informer les consommateurs, les
distributeurs de ce qui est interdit et de ce qui ne l’est pas. Néanmoins, nous
continuons les démarches vis-à-vis du ministère de l’Environnement et même des
autres ministères de tutelle, pour parvenir à trouver un compromis sur les
arrêtés.
Vous
parlez de graves retombées économiques avec l’interdiction des plastiques non
biodégradables, est-ce qu’au niveau du ministère en charge de l’Environnement a
prévu des mesures compensatoires pour les industriels ?
Les
dernières rencontres que nous avons faits au ministère de l’Economie, de
planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), et au ministère de
l’Industrie, des mines et du développement technologique (Minimidt) étaient les
15 et 16 avril dernier. Il était question de voir comment accompagner les
entreprises qui pourraient être touchées par cette nouvelle directive en faveur
de la réduction des déchets. Je pense qu’à ce niveau, les autres ministères ont
commencé à se poser les questions, et un groupe de travail est d’ailleurs
entrain d’être mise en place entre les différents ministères (Industrie,
Commerce, Environnement, Economie, Emploi), afin de trouver des solutions pour
accompagner les entreprises productrices de plastique actuelle, mais aussi pour
développer la filière.
Quelles
mesures avez-vous prises à votre niveau si jamais la mesure est finalement
appliquée ?
Nous
nous sommes bien préparées, et c’est d’ailleurs pour cela que les entreprises
ont commencé à faire des sachets biodégradables. C’était un point majeur. Mais,
il y a d’autres points sur lesquels certaines entreprises ne sont pas prêtes
car cela demande encore beaucoup d’investissements. Il s’agit notamment du
problème de marquage des emballages plastiques. Cela demande des
investissements pour lesquels les entreprises ne sont pas encore toutes
prêtes. Quelques unes ont déjà acquis les équipements qu’il faut, mais d’autres
non. L’autre point est la problématique du permis environnemental, sur certains
aspects tels que le plan de gestion des déchets externes. Car, il y a un
problème de responsabilité morale des entreprises, quand on leur demande
d’avoir un retour de 80% de leurs déchets plastiques générés post-consommation,
on se demande véritablement si elles peuvent atteindre ce chiffre.
Propos
recueillis par Christelle Kouétcha
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