13 mai 2014

Emballages plastiques : 100 000 emplois menacés par l’interdiction

L’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie(AC2P), relève plusieurs manquements sur l’arrêté du ministre en charge de l’Environnement.
L’interdiction des emballages plastiques par le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) ne se passera pas sans conséquences sociales et économiques. L’une des premières conséquences, comme le stipule l’AC2P, va être « inévitablement », la perte d’emploi de plusieurs personnes qui travaillent dans les micro-entreprises spécialisées dans la production des emballages plastiques. Cette association évalue à environ 100 000, les emplois qui vont être ainsi perdus. Un état de chose imputé à la forte pression des sanctions qui vont être infligées aux micro-entreprises et usines locales qui ne pourront pas se conformer à la nouvelle réglementation. Surtout que celles-ci, vont faire face aux importations « frauduleuses  et incontrôlables » d’emballages plastiques qui envahissent l’environnement national.
Bien plus, les professionnels de la plasturgie, estiment que la proscription des emballages plastiques va occasionner des pertes « énormes » des recettes douanières et fiscales. En fait, étant donné que 90% des produits importés sont emballés dans des films plastiques, l’interdiction fera que ces produits, «ne pourront plus entrer sur le territoire nationale », craignent les experts. Pareil, pour les produits agroalimentaires et de première nécessité, qui sont dans leur quasi majorité conditionnés dans les emballages plastiques de moins de 60 microns (lait, sucre, sel…). Et, la conséquence directe de tout ceci est la pénurie alimentaire.
Des impacts qui, comme le soulignent les experts sont consécutifs à un certains nombres de manquements observés dans la réglementation en vigueur.  Ainsi, pour l’AC2P, le Minepded mène depuis le début de sa campagne d’interdiction une mauvaise communication. L’association, relève une distorsion entre l’arrêté conjoint N°004/Minepded/Mincommerce du 24 Octobre 2012 portant réglementation de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables et le décret N° 2012/2809 du 26 Septembre 2012 du Premier Ministre. En effet, dans l’arrêté, les autorités précisent que les emballages de moins de 60 microns doivent être biodégradables. Ceci, contrairement aux propos du Minepded les interdisant purement et simplement. En plus, l’application du principe de biodégradabilité est difficile pour certains types d’emballages plastiques, notamment ceux qui conditionnent les produits qui ont une durée de vie de plus d’un an. Notamment ceux utilisés dans, l’agriculture (sac pépinière, film de serre), l’agroalimentaire (film de protection : biscuit, bonbon, poisson…
Christelle Kouétcha 

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