Les propriétaires des quincailleries
truquent aussi bien sur les épaisseurs, la longueur que la désignation des
produits.
Tôles |
Dans les quincailleries au Cameroun, l’une des plus
grandes tricheries se trouve au niveau du fer. Employé dans une quincaillerie
au quartier Akwa à Douala, Alain Ndoungue, explique que très souvent, il suffit
de changer les étiquettes sur les fers importés pour mieux duper le client.
Ainsi, pour un fer de 8 cm, le quincaillier peut y inscrire la mention de 10
cm. Et, très souvent « cette tricherie s’opère depuis l’importation
avec le fournisseur », confie ce dernier. Le consommateur, qui,
n’arrive pas à faire le distinguo, est très vite dupé. Pareil, sur les tôles.
Ici, les commerçants trafiquent un peu plus sur les épaisseurs. Au syndicat des
industries du Cameroun (Syndustricam), l’on explique par exemple que les
fraudeurs se servent des épaisseurs de tôle de 0,35mm (aluminium) ou 0,25mm
(aluzinc) pour produire les tôles bacs de grande longueur, alors qu’elles ne
peuvent servir qu’à produire des tôles de 2cm et 3cm. Les briqueteries dans les quartiers
inspirent de moins en moins confiance. En effet, à croire quelques charpentiers
et maçons ainsi des consommateurs, ces industries de fabrique de parpaings,
« ont l’habitude de ne pas bien doser les parpaings comme il faut »,
indique Charlemagne Tiani, charpentier et ancien employé dans une briqueterie.
Il explique par exemple que pour la fabrication d’au moins 30 parpaings, qui
nécessite en principe, un sac de ciment et trois brouettes de sable, les
briqueteries n’en mettent que la moitié des deux ingrédients. Mais, il reste
difficile pour le client de s’en rendre compte. Et, ce dernier paye le prix des
parpaings de qualité, pour en avoir de moins bonnes.
Bien plus, les clients qui ne maîtrisent
pas la qualité des matériaux de construction, sont souvent escroqués sur la
longueur des tôles. Ainsi au lieu de la tôle de 2 et 3cm sollicité par le
client, le vendeur lui livre facilement 1,96cm et 2,93cm. « en 2012,
j’ai été victime de cette situation et c’est mon charpentier qui m’avait montré
la supercherie. Je suis reparti à la boutique, mais le vendeur n’a pas voulu
reconnaître son forfait », raconte Jean Paul Nyanit, une victime. Des
situations, qui poussent certains entrepreneurs à confier l’achat du matériel
de leur maison aux charpentiers. Mais, cela reste un couteau à double
tranchant, car « même ton charpentier peut te prendre de l’argent et
préférer acheter ce qui ne convient pas à ce qui est bon pour ta maison. Juste
pour grignoter le peu d’argent qui est au dessus de la facture », souligne
Marie-Colette Tema, ménagère.
En 2012, au cours d’une opération de
saisie diligentée conjointement par le Syndustricam et le ministère du
Commerce, 6000 tôles frauduleuses avaient été saisies. Celles-ci, ne respectaient ni les dimensions, ni les
épaisseurs. On avait trouvé dans le stock des tôles de moins de 2cm, ou des
tôles de 3 cm avec une épaisseur d’à peine 0,28mm. Pourtant, ce type de tôles
doit avoir une épaisseur de 0,35 millimètres, selon les normes.
Le trafic sur les tôles est également
perceptible au niveau des spécifications et des désignations. Les
quincailliers, à l’aide d’une couche de peinture grise, repeignent des tôles et
leur donne la spécification de tôles d’acier prélaqué, apprend-on. Et pour
mieux écouler ses produits et réussir à distraire le client sur la qualité, les
quincailleries et grande surface recourent très souvent à des ventes
promotionnels. En ce moment, « le consommateur est juste content de
débourser moins cher pour avoir un produit, et manque le plus souvent le
réflexe de contrôler la qualité », analyse un professionnel du
marketing…
Christelle Kouétcha
AU CAMEROUN IL EXISTE AU MINISTERE DU COMMERCE LE CONTROLE DE QUALITE ET DE NORME.FINALEMENT ON NE SAIT A QOI SA SERT CEST POURQUOI CE FLEAU NE FAIT QUE PRENDRE LE LARGE.ON DIRAIT UN LIBERTINAGE DE FAIRE N IMPORTE QUOI.PAUVRE CAMEROUN
RépondreSupprimerPas étonnant de voir des immeubles s'écrouler.Mais que fait l'ANOR ?N'est-ce pas sa mission de s'assurer de la qualité des produits qui sont servis aux consommateurs
RépondreSupprimeril faut d'abord que l'anor fixe même les normes camerounaises dans ce domaine, comme dans plusieurs autres.
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