4 avr. 2014

Piles: Comment la contrefaçon handicape Pilcam

Le pionnier de la fabrication des piles électriques a vu ses ventes chutées et les fraudeurs sont de plus en plus agressifs. 

Les affaires de la société camerounaise de fabrication de piles électriques (Pilcam) ne sont « pas au beau fixe ». A en croire, les cadres de cette entreprise, l’un des responsables de cette « situation fragilisant » n’est nul autre que la fraude. « Les piles Hellesens contrefaites sont de plus en plus présentes sur le marché. Nous les détectons pratiquement à toutes nos descentes sur le terrain », relève un directeur de la structure. Difficile pour un profane de déterminer ces piles contrefaites. Tellement le vrai ressemble au faux. « Je n’ai jamais remarqué une différence sur toutes ces piles. Elles ont toute la même couleur », indique Alex Mahop, consommateur.
La contrefaçon est perceptible sur les paquets des piles. Le film (le plastique) qui enveloppe les cartons est très généralement rétractable, car fermé à l’aide d’appareil. Pourtant, le film apposé par Pilcam est plié à la main. En outre, le carton utilisé par les fraudeurs n’est pas bleu foncé comme le véritable carton fabriqué par Pilcam. Pareilles pour les écritures inscrites qui indiquent la marque en rouge. Toutefois, « il reste difficile pour les consommateurs qui achètent les piles en détails de remarquer celles contrefaites. Car, la copie est pratiquement conforme au premier coup d’œil », fait observer un directeur de l’entreprise. Ce dernier révèle qu’après la sensibilisation de l’entreprise auprès de ces gros clients sur comment reconnaitre le faux « les fraudeurs sont passés à la vitesse supérieure en produisant des copies conformes des cartons de piles », précise-t-il.
Cette contrefaçon  a « considérablement » influencé les parts de marché du géant des piles électriques dans la sous-région. Le reporter a appris que depuis pratiquement trois à quatre ans, les ventes de piles ont connu une chute « drastique ». Ainsi, sur les 10 000 à 15 000 cartons de piles Hellesens qu’écoulaient Pilcam autrefois, l’entreprise arrive à « peine » à vendre 5000 cartons par mois. Dans un article publié par le mensuel « Jeune Afrique » en 2006, les responsables de Pilcam relevaient déjà que la contrefaçon a entraîné une chute de 35% des ventes. Conséquence, « plusieurs personnes avaient été mises en retraite anticipée », relate un employé de la structure.
Ces produits contrefaits d’après l’entreprise sont essentiellement distribués dans les grands points d’approvisionnement comme le marché Mboppi. Ils proviendraient des pays comme le Nigéria, apprend-on. A en croire les responsables de Pilcam, des plaintes ont déjà été déposées auprès de l’administration pour que des saisis soient opérées. En vain ! A la délégation régionale du commerce pour le Littoral, Simon Omgba Bélinga, Délégué, indique « n’avoir jamais reçu une plainte de la structure. En plus, je ne pense pas que mes supérieures hiérarchiques ont été informées ».
Pour écouler leurs produits contrefaits, les fraudeurs utilisent comme technique la promotion.  « Nous avons surpris à Nkongsamba, il y a quelques  mois des employés des ces entreprises de contrefaçon qui arboraient des polos et t-shirts estampillés Hellesens pour convaincre les distributeurs à s’approvisionner dans leur cargaison. Nous ne pouvions pas les interpeller car ce n’est pas de notre ressort », relate un contrôleur de la structure. Ce dernier relève d’ailleurs que la plupart des piles contrefaites ne sont pas durables. « En moins de deux semaines ces mauvaises piles commencent à rouiller. Pourtant, une bonne pile alcaline a une plus grande densité d'énergie et une durée de vie plus longue  », précise-t-on à Pilcam.

Christelle Kouétcha

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