16 avr. 2014

Le miel frelaté pullulent les étals au Cameroun

Les consommateurs sont dupés avec du miel mélangé à plusieurs autres produits.

La cour de la cathédrale Saint Pierre et Paul à Douala, ne désemplit plus de vendeurs de miel. Dès les premières heures de la matinée, les commerçants exposent leurs bouteilles de miel sur les comptoirs. Ici, on trouve toute sorte de miel, notamment le miel noir, le miel brun. A en croire les commerçants, la plupart des bouteilles de miel exposées dans ce marché est achetée auprès des apiculteurs. Cependant, une « grande majorité » de revendeurs s’est lancée dans la fabrication de leur propre miel.
Toutefois, ce n’est pas toujours du bon miel que l’on retrouve dans ces marchés spontanés de miel. Délégué du Gic Apiculteurs et petits métier à Yaoundé, Casimir Ngangue souligne que l’absence des normes de commercialisation du miel handicape la maîtrise de la vente. L’apiculteur précise que les marchés sont inondés par du miel désintégré. En effet, le miel exposé au soleil par les commerçants se « retrouvent vider de leur vitamine A et des enzymes du fait de la forte chaleur. Par conséquent toute la valeur nutritionnelle du miel est détruite », explique-t-il. 
Des techniques pour détériorer la qualité de miel et tromper le consommateur, sont multiples. Casimir Ngangue, révèle que plusieurs commerçants « véreux » utilisent la banane mûre, qu’ils caramélisent et le mélange avec un peu de miel pour augmenter la quantité qu’ils ont acheté. « A première vue on pense que c’est du miel, mais à la longue cela va se fermenter et peut se transformer comme du sucre », précise-t-il. La papaye, et le sucre sont aussi utilisés pour frelater le miel, apprend-on. Les apiculteurs relèvent que cette prolifération des miels mélangés, se justifient par l’abondance des commerçants dans le circuit de vente, que les apiculteurs. « Le commerce de miel doit être bien suivit et ce n’est que la personne formée en apiculture qui peut respecter les normes », précise le délégué de l’Apipeme, tout en déplorant la non intervention du ministère du commerce qui ne veille par à la qualité de ce produit.
Le commerce du miel est également confronté à une « forte » contrefaçon. Plusieurs Gic d’apiculteurs ont confié que leurs produits, sont copiés par des producteurs véreux. « Les gens mélangent le miel avec des produits inappropriés et y collent nos étiquettes contrefaits. Nous voyons nos clients dupés », confie un apiculteur de l’association des meilleurs miels de la Cemac. Le reporter à appris que le Minepia travaille encore avec les apiculteurs pour établir « clairement » les normes de commercialisation du miel.

Christelle Kouétcha

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