9 juin 2011

Abdou Yendé: 18 ans d’expérience et toujours démuni.

Abdou Yendé est l’un des anciens dans le commerce des objets d’art à Bonanjo.

La galerie d’art de Abdou Yendé n’est pas cachée. L’homme d’une trentaine d’année expose ses objets d’art dans une vieille bâtisse à l’entrée de Bonanjo à Douala. Chaque matin, il prend la peine à l’aide d’un tissu, de nettoyer ces objets qui passent des jours sous les intempéries. « Je n’ai plus la force de les faire rentrer », regrette-t-il.
Il se contente alors de les couvrir avec une bâche. Ce fils originaire de Foumban, dans la région de l’Ouest, est dans le métier depuis environ 17 ans. Il a hérité cet art de ses parents et c’est à l’âge de 5 ans qu’il s’intéresse à « tout ce qui est bois », se rappelle-t-il. Abdou conçoit toutes ses œuvres dans son village. Le bois d’ébène et du colatier qu’il utilise est depuis son enfance raboté avec ses mains.
Aujourd’hui, Abdou est mari et père de deux enfants. Ces derniers l’aident actuellement dans toutes ces tâches. Son épouse à qui il a appris le travail, se charge au quotidien « d’écraser » la terre qui sert à fabriquer des objets en terre cuite dès son retour au village. Pendant ce temps, il passe des semaines à Douala pour essayer d’écouler les produits finis. Pour faire les objets d’art, il faut de l’énergie. Abdou trouve cette énergie dans de la purée d’avocat au lait qu’il adore, et considère comme sa « drogue». Abdou Yendé aime les objets d’art seulement «quand je les vends », rigole t-il.
Dans la galerie de «Papa de Bonanjo», comme l’appellent affectueusement ses clients, il y en a de tout: des masques, lits, tabourets et statuettes faites en bois ou en terre cuite. Les objets d’art moderne parsèment également ces étals. Quelques pièces rares utilisées dans les villages Tikar autrefois, font également partie de sa collection notamment les poupées porte-bonheur et les statuettes d’intronisation.
Vendre les objets d’art n’est pas chose facile, reconnaît le vieil homme. Il faut de la patience, car « la clientèle est rare », regrette-il. A l’en croire il passe plus d’un mois sans vendre. Il se plaint d’ailleurs de l’absence des touristes dans la ville. Son souhait est que le gouvernement offre la possibilité aux vendeurs d’objets d’art d’exporter ces produits afin de « trouver leur compte ».

1 commentaires :

  1. On peut dire qu'il a sur conserver l'héritage culturel que lui ont légué ses parents. Il fait preuve là d'un bon sens de transmissions de notre identité via les générations. C'est un camerounais qui mérite beaucoup d'encouragement.

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