Les
investisseurs dans le secteur doivent disposer de leur propre espace de
production pour espérer approvisionner en permanence le marché.
Plusieurs variétés ont été dévéloppées |
C’est un fait. Le Cameroun est
totalement dépendant de l’importation des tomates en conserve. Pour inverser la
tendance, les ingénieurs agronomes estiment qu’il faut recourir aux
petites unités de production de tomate concentrée. Celles-ci peuvent avoir une
capacité de production de 2 tonnes par jour, comme c’est le cas dans des pays
comme la Chine. A en croire le représentant au Cameroun du cabinet conseil
Bugare, Silver Milenium, la mise en place de ces mini-unités, nécessite en
moyenne un financement de 20 millions de FCFA. Et « il suffit de
faire des voyages en Chine pour s’inspirer. Au lieu d’importer ailleurs, ont
pourra copier et coller ce qui se fait ailleurs », souligne ce
dernier.
Mais, pour une bonne implémentation de
ces mini-unités de production, les ingénieurs agronomes, relèvent que les
promoteurs doivent disposer de leur propre unité de production de tomates. Pour
cela, il faut ouvrir de vastes sites de culture de tomates. Agroconsultant,
Carlos Bouguen, relève qu’il faut au minimum 10 000 ha de terre cultivables
pour espérer disposer de la matière première en permanence et en quantité.
Hors, à cause des problèmes fonciers qui plombent encore le secteur agricole au
Cameroun, l’acquisition des espaces n’est pas aisée. « Les gens
qui ont de l’argent ont déjà acheté une bonne partie des terres ; même les
coopératives avec lesquelles nous avons souhaité travailler dans un projet de
transformation de tomates, n’ont pas assez d’espace pour faire les cultures », fait
observer, Antoine Onana, agroconsultant.
Des solutions d’emballage local, comme
cela se fait en Chine où tout est disponible sur place, sont également à
envisager. Et pour ce faire, les acteurs de la filière tomate, estiment qu’il
faut des programmes de promotion des inventions. Ainsi, Il faut par exemple
encourager les écoles comme Ecole nationale supérieure d'agro-industrie de
Ngaoundéré (Insai), en mettant notamment en place des programmes de financement
des mémoires en lien avec l’agro-industrie, surtout dans le domaine des
équipements, des solutions d’emballages. « Les solutions
étrangères nous sont très coûteuses en termes d’investissements et
d’implémentation, et cela nous rend toujours dépendants des
importations », analyse Antoine Onana.
Quant-à la Société des conserveries alimentaires du Noun (SCAN), les experts
estiment qu’elle ne sera relancée que si la production de la tomate est
encadrée pour être plus importante. Pour Bachirou Ndam, consultant en
développement local, il faudrait redéfinir les objectifs majeurs préalables de
ce projet pour une gestion saine au profit de la communauté productrice de
tomate au niveau local, surtout en ce qui concerne la mise en production
effective de cet outil de développement de grande échelle. Il faudrait par
ailleurs élaborer une « sérieuse » étude sur la
commercialisation post-production des conserves de tomate, ainsi qu’une
politique de gestion des différents intervenants dans la chaîne.
En tout cas, si rien n’est toujours fait
pour relancer cette unité industrielle de production de tomate en conserves,
les machines continueront à tomber en ruine. Ceci, malgré la présence des deux
gardiens qui veillent sur les lieux. Un cadre de la Société national
d’investissement (SNI), explique d’ailleurs que malgré l’entretien qu’apporte
les gardiens autour des lieux, les machines sont en train de prendre un coup de
rouille. Les carcasses des engins, notamment des voitures, des tracteurs et
autres, sont entassées dans les hangars...
Christelle Kouétcha
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