27 mai 2014

Industrialisation de la filière tomate: De mini-unités de production de tomates comme solution pour booster le secteur au Cameroun

Les investisseurs dans le secteur doivent disposer de leur propre espace de production pour espérer approvisionner en permanence le marché.
Plusieurs variétés ont été dévéloppées
C’est un fait. Le Cameroun est totalement dépendant de l’importation des tomates en conserve. Pour inverser la tendance, les ingénieurs agronomes estiment qu’il faut  recourir aux petites unités de production de tomate concentrée. Celles-ci peuvent avoir une capacité de production de 2 tonnes par jour, comme c’est le cas dans des pays comme la Chine. A en croire le représentant au Cameroun du cabinet conseil Bugare, Silver Milenium, la mise en place de ces mini-unités, nécessite en moyenne un financement de 20 millions de FCFA. Et « il suffit de faire des voyages en Chine pour s’inspirer. Au lieu d’importer ailleurs, ont pourra copier et coller ce qui se fait ailleurs », souligne ce dernier.    
Mais, pour une bonne implémentation de ces mini-unités de production, les ingénieurs agronomes, relèvent que les promoteurs doivent disposer de leur propre unité de production de tomates. Pour cela, il faut ouvrir de vastes sites de culture de tomates. Agroconsultant, Carlos Bouguen, relève qu’il faut au minimum 10 000 ha de terre cultivables pour espérer disposer de la matière première en permanence et en quantité. Hors, à cause des problèmes fonciers qui plombent encore le secteur agricole au Cameroun, l’acquisition des espaces n’est pas aisée. « Les gens qui ont de l’argent ont déjà acheté une bonne partie des terres ; même les coopératives avec lesquelles nous avons souhaité travailler dans un projet de transformation de tomates, n’ont pas assez d’espace pour faire les cultures », fait observer, Antoine Onana, agroconsultant.
Des solutions d’emballage local, comme cela se fait en Chine où tout est disponible sur place, sont également à envisager. Et pour ce faire, les acteurs de la filière tomate, estiment qu’il faut des programmes de promotion des inventions. Ainsi, Il faut par exemple encourager les écoles comme Ecole nationale supérieure d'agro-industrie de Ngaoundéré (Insai), en mettant notamment en place des programmes de financement des mémoires en lien avec l’agro-industrie, surtout dans le domaine des équipements, des solutions d’emballages. « Les solutions étrangères nous sont très coûteuses en termes d’investissements et d’implémentation, et cela nous rend toujours dépendants des importations », analyse Antoine Onana.
Quant-à la Société des conserveries alimentaires du Noun (SCAN), les experts  estiment qu’elle ne sera relancée que si la production de la tomate est encadrée pour être plus importante. Pour Bachirou Ndam, consultant en développement local, il faudrait redéfinir les objectifs majeurs préalables de ce projet pour une gestion saine au profit de la communauté productrice de tomate au niveau local, surtout en ce qui concerne la mise en production effective de cet outil de développement de grande échelle. Il faudrait par ailleurs élaborer une « sérieuse » étude sur la commercialisation post-production des conserves de tomate, ainsi qu’une politique de gestion des différents intervenants dans la chaîne.
En tout cas, si rien n’est toujours fait pour relancer cette unité industrielle de production de tomate en conserves, les machines continueront à tomber en ruine. Ceci, malgré la présence des deux gardiens qui veillent sur les lieux. Un cadre de la Société national d’investissement (SNI), explique d’ailleurs que malgré l’entretien qu’apporte les gardiens autour des lieux, les machines sont en train de prendre un coup de rouille. Les carcasses des engins, notamment des voitures, des tracteurs et autres, sont entassées dans les hangars...
Christelle Kouétcha 

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