8 avr. 2014

Portabilité: Le service peine à prendre corps au Cameroun

Il permettrait aux consommateurs de changer d’opérateurs de téléphonie mobile en gardant le même numéro.


Ils sont plus d’un consommateur camerounais qui sont obligés de trimbaler au quotidien deux ou trois téléphones portables, dédiés aux trois opérateurs de téléphonie mobile qui sont en activité au Cameroun. Soit, un téléphone pour la puce Orange, MTN et Camtel. Avec l’arrivée des téléphones Dual sur le marché, d’autres consommateurs préfèrent y recourir pour réduire les charges liées aux téléphones. Un encombrement en carte SIM, qui s’explique par le retard du Cameroun dans la mise en œuvre de la portabilité. Ce service, selon les experts en télécommunications, donne la possibilité aux consommateurs de changer d’opérateur tout en conservant un seul numéro.   De manière pratique, il est question par exemple qu’un abonné Orange, MTN ou Camtel et bientôt Viettel, ait la possibilité de quitter un opérateur à un autre en conservant son même numéro de téléphone.  
Cette possibilité peut s'appliquer pour des réseaux fixes ou mobiles. Au Cameroun, le processus tarde encore à être mis en place.  A la  délégation régionale de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) pour le Littoral, l’on justifie ce retard par  le cadre réglementaire sur la portabilité qui est encore récent. En effet, c’est le 14 juin 2012, qu’un décret fixant les conditions de portabilité des numéros mobiles au Cameroun a été signé. Bien avant en 2010, la loi régissant les communications électroniques au Cameroun avait été promulguée.    
Cependant,  ce n'est qu’en 2013 que l'ART lance un avis de consultation internationale pour la fourniture, l’installation et l’exploitation d’une base de données centralisée, en vue de la gestion de la portabilité des numéros mobiles au Cameroun. Cet avis de consultation, a été lancé pour le compte des opérateurs de réseaux mobiles au Cameroun, à savoir MTN et Orange. Les soumissionnaires à cette offre, avait jusqu’au 07 décembre 2013, pour déposer leur offre à la cellule des marchés de l’ART. L’opérateur qui devait assurer ce projet de l’ART, n’est pas encore connu.
Bien que le dépouillement des offres était prévu pour le 21 janvier 2014, une source à l’ART, joint au téléphone confie que les résultats de ce marché vont être connus « dans les tous prochains jours ». LQE a appris que les commissions d’acquisition de ce marché sont encore en train de siéger.
Néanmoins, même si le cadre réglementaire pour la portabilité finit par se mettre en place, il est primordial que des mesures techniques soient prises.  L’ingénieur en télécommunication, Jean Francis Ahanda, explique que pour qu’il y ait portabilité, « chaque opérateur doit adapter et mettre à jour ses infrastructures afin de pouvoir gérer la portabilité que ce soit pour un client qui vient de la concurrence qu’un client qui va à la concurrence afin que ce dernier soit toujours joignable ». Bien plus, le code réglementaire devrait définir « clairement » les modalités de mise en place et les règles de gestion. Ceci, « afin que la portabilité ne soit pas un service offert à la tête du client », précise l’expert.
Surtout qu’il faudra répondre aux questions de qui va payer la portabilité et quel sera le coût de ce service ? Bref, comme le soutient les experts, l'ouverture de la portabilité des numéros mobiles devrait être le fruit d'un long travail de concertation mené par l'ART qui réuni les opérateurs mobiles et les associations de consommateurs afin de trouver un accord pour sa réalisation. Surtout que la portabilité des numéros de téléphone est un autre levier du développement de la concurrence, car elle permettra peut-être le développement d’opérateur Virtuel (MVNO) comme Set Mobile.
Christelle Kouétcha

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