9 juin 2011

Les « maitres » du caoutchouc

Installés au carrefour deux Eglises à Douala, ces récupérateurs des pneus réussissent à gagner leur pain quotidien.

Depuis près d'une heure que l'on bat le pavé, personne ne daigne nous regarder. Les coupeurs de Caoutchoucs sont concentrés à la tache. Seuls des bruits de limes et de couteaux se font entendre. Assis sur une chaise brinquebalante, Ali l'un des travailleurs nous interpelle. « Bonjour madame que voulez-vous... il y a des caoutchoucs de toutes sortes », lance-t-il. Dans cette rue, les coupeurs de caoutchoucs ont élu domicile depuis pratiquement 30 ans. Ils sont plus d'une vingtaine de jeunes qu'il y travaille. Dans ce marché de caoutchouc, diplômés et non diplômés s'y retrouve pour un seul but « arriver à survenir à nos besoins quotidiens »,
Les habitants de Ngodi, les surnomme « les maîtres du caoutchouc »., à cause de leur habileté à exploiter le caoutchouc avec lequel sont fabriquées les roues de véhicules. Des roues qui sont soit ramassées dans les quartiers ou alors achetées auprès des « pneumaticiens ». Le prix varie entre 2500 Fcfa et 5000 fcfa. Toutefois, seuls la chambre à air, la vessie sont exploités sur le pneu. « La carcasse où se trouve ces deux parties sont jetés puisqu'il contient des fils de fer et est difficile à couper. En plus c'est toxique » ; explique Joseph Djotie. C'est à l'aide d'un couteau préalablement limé sur une scie à main, que le pneu est éventré et ses parties disséquées en morceaux.
Les produits recueillis et fabriqués grâce au pneu sont de tout ordre. Le pneu découpé en longueur est étalé et vendu à 100 Fcfa voire 200 Fcfa la pièce. Ces cordes en caoutchouc sont le plus souvent utilisées par les transporteurs pour attacher les marchandises au niveau des porte-bagages. Quelques ménagères les achètent pour allumer le feu de bois. Conducteurs de moto et chauffeurs de taxi sont les clients potentiels de ces « maîtres du caoutchouc ». Ils y trouvent des bavettes ; des cilents-bloques pour les amortisseurs. Les cendres utilisées dans la confection des fauteuils y sont également vendues.
Pour débuter cette activité y faut débourser en moyenne 10.000 Fcfa. Une somme d'argent qui permet d'acheter les couteaux, une lime à main, un tabouret et un parasol pour se protéger des intempéries. La principale difficulté rencontrés par les « coupeurs de fronde », ce sont les multiples blessures causés par le couteau qu'il manipule à longueur de journée. Toutefois grâce à cette activité, plusieurs personnes ont su fonder une famille et avoir un toit pour se loger. Les recettes journalières varient entre 5000 Fcfa et 10.000 Fcfa, selon les commerçants.

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