Les promoteurs ont bénéficié de l’appui du
gouvernement, mais comptent encore sur d’éventuels investissements pour mener à
terme le projet.
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Soja |
Le Cameroun a désormais sa première usine
de transformation du soja. Située, à Yato, une localité du département du Moungo,
dans la région du Littoral, l’usine de transformation de l’agropole de
production a été inaugurée le samedi 05 avril dernier, par le ministre de
l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat).
Cette usine qui constitue le 16ème projet agropole du Cameroun,
s’étend sur plusieurs hectares. Elle a été mise en place par le biais d’un
partenariat public-privé (PPP).
Ainsi, d’après les promoteurs, Raymond
Diffo et Yves Kollo Atangana, l’usine a une capacité de transformer annuellement
de 18 000 tonnes. Le soja y sera transformé en en huile végétale et en
tourteau. C’est à Mokolo, une localité située dans le département du Mayo
Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, que le soja transformé y est produit. Cette
unité de transformation va donc révolutionner la production nationale du
tourteau de soja. Et permettre au Cameroun d’effectuer plus de 20
milliards de FCFA d’économie par an sur les exportations, souligne Emmanuel
Nganou Djoumessi, Minepat. Surtout que le Cameroun importe en moyenne 20 000
tonnes de soja par an, pour une valeur d’environ 10 milliards de FCFA.
L’initiative est donc
« louable », souligne la Minepat, car le Soja sert non seulement à
l’alimentation humaine, mais aussi animale. Mais, pour l’heure l’usine n’a pas
encore atteint ses objectifs. Les responsables expliquent que le projet permet
aujourd’hui de produire seulement 3200 tonnes de soja par an à Mokolo, tout
comme l’usine de Yato qui transforme actuellement près de 1400 tonnes de soja
l’an. Une performance qui est encore loin des objectifs fixés à terme pour les
deux étapes de l’Agropole de soja de Mokolo, à savoir une production de 8000
tonnes chaque année et une transformation de 18 000 tonnes par an. La ceinture
industrielle de l’usine étant constituée de champs industriels et de
plantations villageoises, érigées tout autour de l’unité de production.
Pour atteindre leurs objectifs, les
promoteurs ont désormais le regard tourné vers les pouvoirs publics, et même
les investisseurs étrangers. Leurs besoins sont entre autres : l’acquisition de
machines industrielles pour les récoltes, la construction des infrastructures
de développement, tels que les routes et les courants électriques. Les premiers
financements des responsables de ces projets, évalués à 395 millions FCFA, ont
déjà permis d’acquérir les intrants et équipements. Ceux-ci ont également
bénéficié d’un accompagnement de l’Etat à travers le programme Agropoles, qui
s’évalue à près de 262 millions de FCFA. Cet appui, apprend-on du Minepat, a
permis de renforcer le projet en intrants agricoles, pool d’engins, unités de
stockage, construction de radiers et de forages.
Mais, « il en faut plus pour
relever la production et améliorer la transformation. Beaucoup de travail reste
à faire. Mais l’avenir est promoteur car un grand pas vient d’être franchi en
matière de production et de transformation du soja dans notre pays »,
souligne Raymond Diffo. L’accompagnement de l’Etat, s’inscrivant dans la
première phase du projet, qui était la production. Les activités de cette phase
avaient été lancées le 13 juillet 2013 à Mokolo.
L’usine de transformation de soja, constitue donc la seconde phase du projet
agropole. Et, à en croire les responsables, les appuis sollicités permettront
d’améliorer certes la production et la transformation du soja, mais pourront
accélérer la croissance et générer des emplois aux jeunes camerounais. En
effet, l’usine de transformation de Soja de Yato, va générer 154 emplois
directs et 4600 emplois indirects.
Les programmes agropoles sont
opérationnels au Cameroun, depuis 2012. A en croire le Minepat, c’est une
enveloppe financière de 9 milliards de FCFA, qui a déjà été déboursé par le
gouvernement pour le financement de ces projets. Ces programmes portent sur les
filières végétales, animales, halieutiques et forestières. Et s’inscrivent dans
le cadre de l’opérationnalisation du Document de stratégie pour la croissance
et l’emploi (DSCE) et du Document de stratégie de développement du secteur
rural (Dsdsr). A termes, ces agropoles ont pour objectif cumulé de produire,
8000 tonnes de soja, 2 928 000 poulets de chair, 34 800 porcs, 1800 tonnes de
poissons, 251 250 000 œufs de table, 3500 tonnes de riz Paddy, 17 099 tonnes de
maïs, et 26 000 tonnes d’ananas… Bien plus, ce programme, est l’une des
réponses aux aspirations du gouvernement qui, à l’horizon 2020, entend mettre
en œuvre un vaste programme d’accroissement de la production en vue de
satisfaire les besoins alimentaires non seulement des populations, mais aussi
des agro-industries.
Christelle Kouétcha