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8 avr. 2014

Soja: Une usine de transformation voit le jour au Cameroun

Les promoteurs ont bénéficié de l’appui du gouvernement, mais comptent encore sur d’éventuels investissements pour mener à terme le projet.


Soja
Le Cameroun a désormais sa première usine de transformation du soja. Située, à Yato, une localité du département du Moungo, dans la région du Littoral, l’usine de transformation  de l’agropole de production a été inaugurée le samedi 05 avril dernier, par le  ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). Cette usine qui constitue le 16ème projet agropole du Cameroun, s’étend sur plusieurs hectares. Elle a été mise en place par le biais d’un partenariat public-privé (PPP).
Ainsi, d’après les promoteurs, Raymond Diffo et Yves Kollo Atangana, l’usine a une capacité de transformer annuellement de 18 000 tonnes. Le soja y sera transformé en en huile végétale et en tourteau. C’est à Mokolo, une localité située dans le département du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, que le soja transformé y est produit. Cette unité de transformation va donc révolutionner la production nationale du tourteau de soja. Et permettre au Cameroun d’effectuer plus de 20  milliards de FCFA d’économie par an sur les exportations, souligne Emmanuel Nganou Djoumessi, Minepat. Surtout que le Cameroun importe en moyenne 20 000 tonnes de soja par an, pour une valeur d’environ 10 milliards de FCFA.
L’initiative est donc « louable », souligne la Minepat, car le Soja sert non seulement à l’alimentation humaine, mais aussi animale. Mais, pour l’heure l’usine n’a pas encore atteint ses objectifs. Les responsables expliquent que le projet permet aujourd’hui de produire seulement 3200 tonnes de soja par an à Mokolo, tout comme l’usine de Yato qui transforme actuellement près de 1400 tonnes de soja l’an. Une performance qui est encore loin des objectifs fixés à terme pour les deux étapes de l’Agropole de soja de Mokolo, à savoir une production de 8000 tonnes chaque année et une transformation de 18 000 tonnes par an. La ceinture industrielle de l’usine étant constituée de champs industriels et de plantations villageoises, érigées tout autour de l’unité de production.
Pour atteindre leurs objectifs, les promoteurs ont désormais le regard tourné vers les pouvoirs publics, et même les investisseurs étrangers. Leurs besoins sont entre autres : l’acquisition de machines industrielles pour les récoltes, la construction des infrastructures de développement, tels que les routes et les courants électriques. Les premiers financements des responsables de ces projets, évalués à 395 millions FCFA, ont déjà permis d’acquérir les intrants et équipements. Ceux-ci ont également bénéficié d’un accompagnement de l’Etat à travers le programme Agropoles, qui s’évalue à près de 262 millions de FCFA. Cet appui, apprend-on du Minepat, a permis de renforcer le projet en intrants agricoles, pool d’engins, unités de stockage, construction de radiers et de forages.
Mais, « il en faut plus pour relever la production et améliorer la transformation. Beaucoup de travail reste à faire. Mais l’avenir est promoteur car un grand pas vient d’être franchi en matière de production et de transformation du soja dans notre pays », souligne Raymond Diffo. L’accompagnement de l’Etat, s’inscrivant dans la première phase du projet, qui était la production. Les activités de cette phase avaient été lancées le 13 juillet 2013 à Mokolo. L’usine de transformation de soja, constitue donc la seconde phase du projet agropole. Et, à en croire les responsables, les appuis sollicités permettront d’améliorer certes la production et la transformation du soja, mais pourront accélérer la croissance et générer des emplois aux jeunes camerounais. En effet, l’usine de transformation de Soja de Yato, va générer 154 emplois directs et 4600 emplois indirects.  
Les programmes agropoles sont opérationnels au Cameroun, depuis 2012. A en croire le Minepat, c’est une enveloppe financière de 9 milliards de FCFA, qui a déjà été déboursé par le gouvernement pour le financement de ces projets. Ces programmes portent sur les filières végétales, animales, halieutiques et forestières. Et s’inscrivent dans le cadre de l’opérationnalisation du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) et du Document de stratégie de développement du secteur rural (Dsdsr). A termes, ces agropoles ont pour objectif cumulé de produire, 8000 tonnes de soja, 2 928 000 poulets de chair, 34 800 porcs, 1800 tonnes de poissons, 251 250 000 œufs de table, 3500 tonnes de riz Paddy, 17 099 tonnes de maïs, et 26 000 tonnes d’ananas… Bien plus, ce programme, est l’une des réponses aux aspirations du gouvernement qui, à l’horizon 2020, entend mettre en œuvre un vaste programme d’accroissement de la production en vue de satisfaire les besoins alimentaires non seulement des populations, mais aussi des agro-industries.
Christelle Kouétcha