La réglementation et l’absence des statistiques peuvent également
constituer un handicap dans le développement de la micro-assurance en zone CIMA.
Formation impérative
Pour les experts en micro-assurance,
pour pallier la méconnaissance généralisée des populations sur la micro-assurance un plan global de
sensibilisation, de formation et d’information de tous les acteurs de
l’industrie devrait « impérativement » être mis en place. Ceci,
« va permettre de corriger les lacunes et établir les bases solides de
l’expansion du secteur de la micro-assurance »,
soutient jean Luc Fontaine, consultant au cabinet Développement international
Desjardins (DID). Et, en plus de la méfiance des assurés,
les assureurs, vont également faire face aux difficultés d’accès aux clients
cibles. Il va donc falloir pour ces derniers de revoir leurs canaux de
distribution. Ceci, en tenant compte des cultures et des comportements des
clients potentiels.
Les assureurs pourraient dans le cadre du déploiement pour
l’instauration de la micro-assurance,
se heurter à la lenteur de la législation. Par conséquent, « il va
falloir trouver le juste milieu avec la CIMA pour que l’on ne soit pas
confronter à un dilemme entre la volonté d’aider les couches défavorisées
et le temps d’obtenir les agréments. Surtout quand on sait que dans nos pays
l’obtention de ces agréments prend trop de temps », souligne le
directeur général d’une compagnie d’assurance. Bien plus,
les compagnies d’assurances déjà existantes, estiment qu’avec la clause de la
CIMA qui les contraints de solliciter une extension d’agrément pour pratiquer
la micro-assurance, le
développement de modèle d’assurance pourrait être freiné.
Agrément
En effet, ces derniers estiment que le paiement d’un autre agrément, serait
encore un peux excessif comme charge. « On ne peut pas pousser les opérateurs
économiques à l’action et compliquer la réglementation. Quand vous regardez le
niveau d’investissement que l’on demande à une compagnie d’assurances de mettre
pour être agrée. Sincèrement, en combien de temps une compagnie peut avoir le
retour sur investissements. Surtout que la micro-assurance est une nouvelle aventure, et cela constitue une
prise de risque », souligne Raphaël Fute, président de l’Association des
sociétés d’assurance du Cameroun (ASAC).
Ainsi, pour les directeurs des compagnies d’assurances, il est
sans doute plus profitable qu’une compagnie disposant déjà d’un capital social,
de développer simplement un département de micro-assurance avec des comptes séparés. Ces propositions ont été
relevées par la CIMA pour les études d’améliorations. La faible quantité
de données statistiques sur le marché, et même sur les secteurs où sont nichés
les clients potentiels, va constituer un véritable frein dans le déploiement de
la micro-assurance. A en croire les
assureurs, sans ces données il va leur être difficile d’élaborer les primes
justes. On pourra assister à un tâtonnement sur les tarifications.
Christelle Kouétcha
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