Les
produits réalisés par cette association sont plus sollicités par les étrangers que les camerounais.
Les femmes employées à
l’Association des Femmes Handicapées pour l’Intégration Totale au Développement
(AFHALITD) sont prises pour des « folles » par leur entourage, car
elles fouillent dans les poubelles à la recherche des nylons. Ces plastiques
jetés un peu partout dans la ville, est un secret pour cette association.
Depuis le mois d’Avril 2011, les femmes d’AFALITHD se sont spécialisées
dans un recyclage de plastique, assez extraordinaire. En effet, elles,
s’attèlent à tisser les sachets récupérés.

Les sachets préalablement collectés dans
les marchés, les boulangeries et même dans les établissements scolaires, sont
nettoyés à l’aide de javel, et de détergents pour enlever toute souillure. Le
sachet propre est séché et repassé à la main. Puis, ils sont découpés
avec une technique assez spéciale « Il faut d’abord rouler le plastique.
Ensuite, on découpe de sorte que le sachet devienne une bobine de fil »,
explique, Huguette Hameni, une As dans l’activité. Le sachet découpé, l’on peut
passer au tissage.
Avec leurs crochets, les membres d’AFHALITD fabriquent
presque de tout : porte-clés, sous-tables, sacs, paniers, nappes, boucles
d’oreilles, bracelets, tapis… « On peut tout faire avec ces sachets ;
il suffit d’être créatif », relève Marie Louise Noubissie, présidente
fondatrice d’ AFHALITD. Celle-ci, explique que rien n’est jeté sur le sachet
recyclé. Les déchets qui restent sont utilisés pour rembourrer les porte-clés
et orner les sacs.

Le concept de tissage des sachets, est
plutôt durable. Stéphanie, explique qu’un sac tissé à base de nylon est capable
de faire plus de 10 ans sans être détruit, pareil pour les porte-clés.
« Il suffit juste de ne pas le mettre à proximité du feu »,
précise-t-elle. Pour se lancer de cette technique de recyclage, l’ AFHALITD a
reçu une formation de deux jours donnée par la Fondation Terre Vivante, branche
du Cameroun. « Nous somme l’une des associations qui reçoit les
félicitations du responsable de cette ONG, car nous avons bien maîtrisé le
travail », se félicite Mme Noubissie.

Les produits fabriqués par l’AFHALITD sont
à 90% solliciter par des étrangers. « Les gens ici ne s’intéressent
pas à ces produits pourtant c’est durable et c’est une solution pour lutter
contre la pollution », regrette Mme Noubissie. Toutefois, ses
« filles » essayent tant bien que mal d’écouler les porte-clés
qu’elles proposent à leurs proches. Le manque d’espace dans un marché, sera
pour la présidente de l’AFHALITD l’une des raisons pour laquelle leur activité
n’est pas suffisamment visible. « Nous avons demandé de l’aide à la CUD
pour avoir un espace dans un marché, mais on n’a jamais eu gain de
cause », regrette-t-elle.
Christelle Kouétcha