Neuf (9) personnes
trouvent la mort dans le trou d’un site minier ouvert et non réhabilité de lasociété chinoise d’exploitation minière LU et Lang basée au village Ngoe Ngoe, dans la région de l’Est.
L'incident a eu lieu ce samedi 30 décembre 2017, à 2 heures du matin.
Ils ont été surpris par un éboulement de terre alors
qu’ils s’attelaient à faire le « Ngueré[1] » dans un des trous béants d’environ
200 mètre crée par l’exploitant minier Lu et
Lang.
Les victimes s’étaient agglutinées dans ce trou abandonné
pour faire du « Nguéré », qui, est une pratique qui consiste pour les riverains
à descendre dans les trous laissés béants par les exploitants miniers pour
récolter les restes de gravier pour en extraire de l'or. Quatre des corps
retrouvé ont été enterré au village Ngoe Ngoe du fait de leur obedience
musulmanes, deux autres ont été conduits sur meiganga à la morgue et trois
autres corps ont été confiés aux familles qui vivent au village Ngoe Ngoe.
C'est dans le site de cette même entreprise chinoise (Lu
et Lang) que des corps de quatre artisans miniers du village Ngoengoe, avaient
été trouvés ensevelis (cf pièce jointe journal repères).
Avec ces autres 9 personnes décédées, le compteur du
nombre personnes décédées dans les trous miniers et dénombrées par FODER, monte
à 43 personnes en l’espace de 10 mois.
Cet autre accident, démontre à suffisance que la
réhabilitation des trous miniers est plus qu’urgent. Depuis trois ans,
l’association Forêts et Développement Rural (FODER), aux côtés d’autres
partenaires de la société civile, fait campagne en faveur de la restauration
des sites miniers ouverts par les exploitants dans les régions de l’Est et de
l’Adamaoua. Depuis lors, rien n’est encore fait.
Pour cet accident qui à coûté la vie aux 9
camerounais ; « Au moins des poursuites pour homicide involontaire
devraient être ouverte contre cette entreprise. Au delà de l'administration
locale qui doit assurer l'ordre public, le Ministère public doit se saisir de
ce cas ». Laurence Wete Soh, juriste au sein de FODER
Durant la période de 2012 à 2014, au moins 250 chantiers
miniers ont été ouverts et non réhabilité par les 65 entreprises de la mine
semi-mécanisée dans la région de l’Est du Cameroun.
Le délégué régional des mines est descendu dimanche, 31
décembre 2017 sur le site du drame. Le responsable de l’entreprise chinoise et
son interprète étaient absents. A en croire les habitants de Ngoe Ngoe, les
chinois ont profité de la nuit du drame pour évacuer une partie de leur
matériel. « Nous avons aperçu dans la nuit un camion qui chargé des bagages »,
a confié un leader de la communauté. Le délégué régional avant de partir à
réitérer que l’entreprise devra prendre toute les mesures pour entièrement
réhabilité le site. Il faut préciser que sur ce chantier minier, en plus des
trous ouverts et abandonnés, la société chinoise Lu et Lang a bloqué la
circulation d’un cours d’eau avec la boue provenant du lavage d’eau. Le fleuve
« bâton » ne circule plus et plusieurs animaux ont déjà trouvé la
mort dans ce cours d’eau envahi par la boue. L’on parle même d’enfants mort
dans ce fleuve désormais obstrué par la boue d’or déversée par la société Lu et
Lang.
Il faut relever que ce
drame arrive deux jours après une rencontre tripartite organisée entre le sous
préfet de Ngoura, la société Lu et Lang et les communautés, mais qui ne s’est
pas tenue car l'entreprise n'a pas honoré le RDV, sous prétexte de ne pas
comprendre le français. Pourtant, ces entreprises disposent toujours des
interprètes. En plus, de déclarer ne pas comprendre le français, ces derniers
(accompagnés de militaire qui leur servent de garde de corps) ont d’abord fais
savoir que leur patron était en déplacement en chine.
Mais, une descente du sous-préfet en compagnie des forces
de l’ordre dans le chantier des chinois a permis de trouver sur place le patron
que les employés chinois disaient être en chine. Ramené sur la place de la
réunion, le patron a proposé au sous-préfet de renvoyer la réunion a une date
ultérieure. Une demande acceptée, malgré le courroux du maire de Ngoura, du
chef de canton de Ngoe Ngoe et toute la population unanime pour un arrêt des
travaux par la société chinoise. La réunion avait été convoquée à la suite du
charnier découvert dans le site de cette société chinoise.
Plus de détails sur les dangers de l'exploitation minière
illégale en un clic sur cette video
Liste des personnes
décédées
SAMBA 32ANS ,
AMADICO 27ANS ,
HAWA KAÏGAMA 2OANS ,
SALAMATOU 18ANS ,
ATTA GAMBO 41ANS ,
MBELLE FRIDOLIN 22ANS ,
HASSAN ,
SAÏDOU
CHEOU 23ANS