Le
syndicat des exploitants de débits de boisson indique que le nombre pourrait
être plus croissant sans la pression fiscale subie par les acteurs du
secteur.
Les
débits de boissons ne cessent de foisonner et le nombre recensé au Cameroun est
plutôt révélateur. Actuellement, l’on dénombre au total 300 000 débits de boissons
ouverts sur toute l’étendue du Cameroun, apprend-on auprès du Syndicat des
exploitants des débits de boisson (Synedeboc). Et parmi ces
établissements, la région du Littoral a elle seule enregistre jusqu’à
40 000. Dans la ville de Yaoundé, c’est près de 10 000 bars qui sont
recensés.
Toutefois,
l’on constate que le nombre de ces débits de boisson est de loin supérieur aux
94 000 entreprises recensées au Cameroun, selon les dernières statistiques
de l’Institut nationale de la statistique (INS). Soit trois fois plus
supérieurs au nombre d’entreprises ouvertes au Cameroun.
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Fiscalité
Par ailleurs, l’on apprend
que le nombre des débits de boissons aurait pu dépasser les 300 000 déjà
recensés, au cas où l’on n’enregistrait pas au quotidien des
fermetures. Car, explique le président régional du Synedeboc, Hervé
Nana, plusieurs propriétaires de bars sont aujourd’hui obligés de vendre leur
fonds de commerce. Ceux-ci, étant confrontés à une forte pression fiscale. «Depuis
août 2014, nos membres sont contraints par les agents de payer 100 000
FCFA en terme de taxe sur l’environnement. Ce montant est exorbitant pour la très
grande majorité de nos débits de boisson qui n’ont même pas plus de 20 000
FCFA de fonds de roulement », souligne Hervé Nana.
620 millions de litres de bière
A
en croire ce dernier, plusieurs exploitants de débits de boisson sous l’effet
de la pression fiscale ont même décidé de jouer à « cache-cache »
avec l’administration fiscale. Ainsi, apprend-on, une bonne partie des
propriétaires des débits de boisson ouvrent leur structure à partir du mois
d’octobre et novembre, parce qu’ils attendent les périodes de croissance qui
sont le mois de décembre et les trois premier mois du début d’année. Et, dès
que le 08 mars passe, tous les bars commencent à refermer à cause des pressions
fiscales qui se font ressentir, apprend-on.
Mais, il faut relever que certains
de ces débits de boisson sont situés près des hôpitaux, écoles. Ceci, en marge
de la réglementation. A Douala, la campagne de lutte contre ces débits, est aux
oubliettes, pour le grand bonheur des populations dont la consommation d’alcool
ne cesse de croitre. En 2013, les 300 000 débits de boissons ont contribué
à la consommation de 620 millions de litres de bière au Cameroun, selon
les statistiques des sociétés brassicoles.
Christelle
Kouétcha
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