Les assureurs doivent également s’appuyer sur les communautés pour faire des bénéfices.
Les acteurs du secteur de l’assurance dans
la zone CIMA (Confédération international des marchés d’assurance),
sont unanimes sur le fait que l’impulsion des Etats est une condition
essentielle pour le développement de la micro-assurance dans la zone. Surtout, qu’en Afrique seul 1% de la
population a accès aux produits de la micro-assurance. Secrétaire générale(SG) de la CIMA, Jean-Claude
Ngbwa, souligne que l’accompagnement de l’Etat peut se faire à travers la
promotion des sociétés de micro-assurance.
« Il s’agit pour l’Etat d’apporter
un appui aux populations concernées par les contrats de micro-assurance », précise le SG. CEO de la société Inet
consulting, Gaspard Kepseu, estime qu’une exonération fiscale sur les produits
de la micro-assurance,
pourrait stimuler les assureurs vers cette nouvelle branche d’assurance. L’on a appris qu’à la CIMA qu’un cadre de
concertation avec les administrations fiscales des différents pays de la zone a
été mis en place pour trouver les aménagements.
La subvention ou le financement des primes des micro-assurances,
constitue également pour les experts un pan nécessaire pour la mise en place de
la micro-assurance. Le SG de la
CIMA, souligne par exemple, que dans certains Etats de la zone CIMA, les primes
de micro-assurance sont
subventionnées parfois au-delà de 50%. Et, « cela permet aux compagnies
qui pratiquent la micro-assurance
de mieux se déployer », indique Esther Tiako, Vice-présidente la
Fédération des sociétés d'assurances de droit national africaines (Fanaf).
Attractivité
Au sein de l’Association des sociétés d’assurance
du Cameroun (ASAC), les experts soutiennent que la micro-assurance ne pourra être attractive que si des efforts
importants et des démarches innovatrices sont faits. Il s’agit notamment de, la
réduction des coûts administratifs pour les assurés et
les assureurs, la sensibilisation des populations à faibles revenus pour les
aider à comprendre la valeur de l'assurance, le
renforcement des capacités des assureurs à développer et vendre des produits
adaptés.
Directeur des assurances à la direction générale des affaires
économiques du ministère des Finances du Bénin, Urbain Philippe Adjanon,
souligne qu’il est primordiale que dans les Etats de la zone CIMA, un plan
global de sensibilisation, de formation et d’information de tous les acteurs de
l’industrie soit mis en place « impérativement » afin d’établir des
bases solides pour l’expansion du secteur de la micro-assurance. Cette sensibilisation permettra aussi de corriger la
méconnaissance généralisée de la population quant au mode de fonctionnement de
l’assurance.
Agir sur les masses
Cependant, avec ces appuis financiers et techniques de
l’Etat, les compagnies d’assurances ne pourront trouver leurs bénéfices dans la
micro-assurance qu’en agissant
principalement sur les masses. Il s’agit notamment des communautés, des regroupements
de personnes de même métier, des associations… Car, comme l’explique Fragman
Alain Ouattara, commissaire contrôleur en chef des assurances à la CIMA, en micro-assurance il faut réfléchir en
termes d’effet de volumes. En d’autres mots, il faut qu’il y ait une population
couverte relativement importante. « Plus le volume d’assurés
est important, plus la compagnie peut faire des bénéfices », précise
l’expert. Ce dernier, comme plusieurs autres assureurs dans la zone CIMA,
estiment aussi que les Etats devraient capitaliser le développement de la micro-assurance en s’appuyant sur le
mobile-assurance. Mais, une fois de plus, les Etats
devraient mettre en place la réglementation adéquate. Et, les compagnies de
la micro-assurance pourraient
créer des partenariats publics-privés pour booster leurs produits…
Christelle Kouétcha
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