Les experts
estiment pourtant que les subventions au carburant et les prix à la pompe
devraient connaître une baisse avec l'effondrement du prix du baril à l'international.
Le gouvernement maintient toujours la hausse du prix à la pompe |
Depuis
bientôt sept mois que le cours du carburant à l’international connait une chute
drastique, le gouvernement camerounais entretient encore un silence
« absolu » sur les dispositions qui peuvent être prises pour profiter
ou non de cette chute. Aujourd’hui, il reste difficile de savoir si les
prix à la pompe vont connaitre une baisse, ou alors si les subventions à
l’énergie vont être annulées ou pas. Approchée, la Caisse stabilisation des
prix des hydrocarbures (CSPH), dont la mission est de faire une étude de
marché et proposer au gouvernent mensuellement les prix conseillés des
hydrocarbures à la pompe et celui du gaz domestique, n’a toujours pas répondu.
Au sein de la Sonara et de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l’on
nous indique que c’est cette structure qui doit en principe répondre sur la
décision à prendre sur les prix à la pompe.
En tout cas,
pendant que le gouvernement camerounais entretien le flou sur sa position sur
la baisse du prix du baril, qui est descendu à 47,59 dollars (23, 795 FCFA)
hier mercredi, plusieurs pays voisins ont déjà pris des mesures y afférentes.
Le Nigéria voisin, premier pays producteur de pétrole en Afrique, a décidé de
revoir à la baisse de 10% le prix du carburant à la pompe depuis lundi.
Ceci, même s’il est vrai que le Nigéria raffine localement un pourcentage de sa
production et écoule le reste sur le marché international. Ceci, contrairement
au Cameroun qui ne consomme pas sa propre production.
Et, même si
les prix ne sont pas encore revu à la baisse, des experts du secteur des
hydrocarbures estiment que les subventions octroyées par le gouvernement à la
Sonara, devraient en principe être réduites voir même « annulées ».
« L’Etat verse une subvention à la Sonara pour supporter les manque à
gagner de cette société qui vend moins cher que le prix d’achat du carburant à
l’international. Mais, aujourd’hui que la Sonara ne paye plus le carburant à
environ 89 dollars, mais à pratiquement 40 dollars, on doit automatiquement
s’attendre à ce que l’argent qui servait à fermer le manque à gagner soit
annulé », analyse un expert en question d’hydrocarbure. Pour ce
dernier, ces subventions devaient en principe être affectées vers d’autres
secteurs prioritaires pour le Cameroun. Bien plus, apprend-on, en maintenant le
prix à la pompe, les sociétés qui contrôlent le secteur des hydrocarbures au
Cameroun, vont se retrouver avec des marges bénéficiaires de près de 50%.
La Banque
mondiale, dans un récent rapport avait recommandé aux pays en voie de
développement comme le Cameroun, de profiter de la baisser du prix du carburant
à l’international pour réduire les subventions énergétiques qui creusent les
déficits publics. Depuis lors, le Cameroun ignore encore les recommandations de
cette institution internationale. Pourtant, à en croire, Jacquard Mbapte,
petroleum engineer, la baisse des subventions devrait permettre au Cameroun
d’avoir des surplus de recettes fiscales. Ainsi, « le gouvernement
gagnerait à épargner ce surplus de recettes fiscales obtenu lorsque le
prix international du pétrole est bas, pour ensuite l’utiliser pour ralentir la
hausse du prix à la pompe lorsque le prix international augmente »,
conclut-il.
Christelle
Kouétcha
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