Le
contournement de ces TVA par certaines agences internationales est à l’origine des évasions
fiscales.
Depuis
l’imposition de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les commissions des billets d’avions émis par les agences de voyages,
les affaires de ces dernières virent de plus en plus au rouge. Plusieurs
d’entre elles rencontrées, confient que leur portefeuille clients a
considérablement baissé. Les clients, se sont de plus en plus tournés vers les
compagnies aériennes. Celles-ci, étant exonérées de TVA sur les commissions des billets
d’avion, offrent des prix plus abordables que celles des agences de voyages.
« Les clients disent que nous sommes cher. C’est normal, que nous
majorions un peu plus les prix des billets. Sinon, nous allons nous
retrouver avec de maigre commissions qui ne couvrent même pas nos charges »,
explique Georges Tchekemeng, Responsable commercial dans une agence de voyages.
Ce dernier,
explique par exemple que sur un billet d’avion de 500 000 FCFA, la
commission qui est par exemple de 20 000 FCFA, est aujourd’hui réduite à
environ 16 000 FCFA, soit 4000 FCFA de moins. La TVA étant de 19,25%. Les marges bénéficiaires
sont donc réduites. Et, même les contrats avec certaines multinationales qui
font parties de la flotte des compagnies, « ont dû résilier le
contrat et nous avons même de la peine à trouver d’autres qui nous ferons
confiance aujourd’hui », souligne le directeur général d’une agence de
voyages.
Bien plus, l’on
apprend que les agences de voyages non IATA, qui se chargeaient de prospecter
les réservations pour celles agréées IATA, ont pratiquement résilié leur contrat.
Pourtant, comme l’explique le responsable commercial d’une agence de voyages
IATA, ce les « démarcheurs » non IATA, qui permettent aux
agences de voyages d’avoir à leur disposition du cash pour régler les charges
fixes. « Une bonne partie de notre rentrée d’argent viennent de ces
agences non agréées car elles payent en espèce. Pourtant avec les
partenaires comme les entreprises, le paiement est souvent différé,
c’est-à-dire réglé 30 jours après », précise, un cadre de July
Voyages.
En plus
d’handicaper les activités des agences de voyages locales, l’imposition de la TVA sur les commissions des billets
d’avion, entraîne aussi une évasion fiscale. Ceci, dans la mesure où les
billets réservés au Cameroun, sont émis dans les pays étrangers. Du coup,
« les recettes des ventes des billets réservés au Cameroun, sont reversées
dans les banques partenaires de l’Association internationale du transport
aérien (IATA) du pays d’émission. Ainsi, si le billet réservé au Cameroun est
émis au Gabon, c’est la banque agréée IATA au Gabon qui va bénéficier de toutes
ces recettes au détriment du Cameroun », analyse Ngassa Happi, président
du syndicat des agences de voyages et de tourisme du Cameroun (Snavtc).
Les banques
partenaires de l’IATA, contribuent à la mise en place du processus
d’organisation et de régulation des paiements et des facturations de l’IATA.
L’association propose ce service à tous ses partenaires agréés à savoir, les
compagnies aériennes, les agences de voyages, les tours opérators et autres
revendeurs agréés afin de réguler et d'organiser les transactions financières
entre les fournisseurs (compagnies aériennes) et les revendeurs de titres de
transport aérien (billets d'avion).
Christelle
Kouétcha
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