Le
chargé de l’agriculture et du développement rural à la Ceeac dévoile les
contours de la stratégie d’intervention de l’organisme dans le secteur café.
La
Ceeac a mis en place un projet d’intervention dans la filière café, en quoi
consiste cette stratégie ?
La
stratégie d’intervention de la Ceeac dans le secteur café a été élaborée sur la
base d’un constat. Bien que le café soit une filière phare dans l’économie de
nos Etats, il connaît un réel problème au niveau de sa production. La qualité
et la compétitivité du produit sur le marché régional et international font
également face à d’énormes difficultés. Le café produit par les Etats n’a pas
assez de visibilité. La Ceeac a donc élaboré un document de stratégie régional
pour booster cette filière. La réunion de Douala a donc abouti à l’adoption de
ce document. Dans le document, il est recommandé à tous les Etats de mettre en
place, au niveau national, des comités nationaux qui assureront le suivi de la
filière. Au niveau régional, un cadre permanent de concertation devra être mis
en place. Chaque Etat devra aussi avancer dans l’élaboration de son plan
d’action avec des coûts et des échéances précis pour mobiliser les ressources
et relancer la filière, aussi bien au niveau de la production, de la
transformation que de la commercialisation. La demande du produit est
grande ; mais l’offre ne suit pas. Il faut donc relancer la production,
surtout qu’au niveau des pays émergents, le pouvoir d’achat s’est amélioré et
la demande croît.
Qu’est-ce
qui faut concrètement pour améliorer la situation de la filière café ?
La
relance de la production du café dans la région, passera entre autre par la
redynamisation de la recherche et l’appui aux producteurs. Les Etats doivent
mettre en place des stratégies nationales pour offrir aux producteurs des
intrants de qualité. Il faut également organiser les circuits de
commercialisation et l’interprofession tant au niveau national qu’au niveau
régional. Les caféiculteurs ont besoin d’accéder aux sources de financement,
afin que leur production soit réalisée dans le respect des normes. En ce qui
concerne la commercialisation, l’un des premiers obstacles dans la région est
la libre circulation des biens et personnes qui reste encore difficile dans
notre espace. Il est primordial qu’au cours de la mise en œuvre de la
stratégie, l’on veille à ce que les Etats respectent leurs engagements. Ceci
permettra aux producteurs de nouer des échanges gagnant - gagnant.
Comment
appréciez-vous le niveau de transformation du café dans la région et est-ce que
les torréfacteurs sont prêts à affronter le marché international ?
Il
y a des niches de transformation de café dans la Ceeac, mais une bonne partie
de la production brute est exportée vers l’Europe, les Etats-Unis et autres.
Toutefois, pour encourager le secteur de la transformation, les Etats doivent
mette en place des stratégies de sensibilisation pour encourager la
consommation locale du café Afrique centrale. Cela permettra de soutenir les
producteurs qui font face à la concurrence des cafés importés. Cependant, les
torréfacteurs de la sous-région ne sont pas encore prêts pour approvisionner le
marché international. Pour arriver au stade de la transformation des grands
pays de production, il faut acquérir la technologie. Les cafés transformés au
sein de la Ceaac se heurtent encore au problème de labellisation exigé
par le marché international. Il y a des normes que les cafés doivent respecter
pour accéder aux consommateurs internationaux souvent plus exigeants que les
consommateurs locaux.
Propos
recueillis par C. K.
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