Elle devait en
principe apporter des améliorations favorables pour les travailleurs au
Cameroun, contrairement à l’actuel qui ouvre les brèches aux abus.
Cela fait déjà
trois ans, que le code du travail du Cameroun, devait en principe être soumis à
une relecture. En 2014, les syndicalistes, les travailleurs, ont attendu que le
ministre du Travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona, présente au cours
de la session ordinaire de l’Assemblée nationale au mois de décembre 2014, les différentes modifications
qui doivent être apportées à ce code qui date de 23 ans. Ce code voté en 1992,
est considéré aujourd’hui par les organisations syndicales comme ne
reflétant plus les réalités économiques actuelles.
Les revendications syndicales pas encore étudiées |
Un code de 23 ans d'âge
D’ailleurs,
l’on apprend qu’au cours de la dernière rencontre tripartite avec le ministre
du Travail au début de l’année 2014, que les syndicats ont demandé au
ministre de nettoyer le code du travail des restrictions issues de la situation
de la crise économique pour l'adapter à la situation économique actuelle du
pays. « Ce code du travail date de 1992. Et, cette année
correspond à la date de maturité du code du travail, mais en réalité on
l’a préparé depuis les événements de 90. A cette époque le Cameroun traversait
une crise économique grave. A la faveur de celle-ci, on a lâché les
mesures contraignantes faites aux employeurs pour protéger les employés. Par
exemple, il faillait une longue procédure pour arriver au licenciement, les
droits à payer aux employés étaient très élevés. Mais, avec la crise on a
libéralisé pour que l’employé négocie son contrat avec
l’employeur. « Le code n’est plus automatique comme celui de
1974, où avec la catégorie et le salaire fixé était déjà défini en fonction du
diplôme présenté », souligne Jean Marie Ndi, président de la
Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC).
Les
concertations pour la modification du code du travail est en cours depuis 2013.
Les avancées ne sont pas encore visibles en tout cas. Et, entre temps, le code
du travail actuel continue de faire des restrictions aux conditions de travail
des travailleurs.
Un code figé
Avocat au Barreau du Cameroun, Me Boniface Mbiaga, explique
qu’en plus de la libéralisation qu’a offerte le code du travail, il n’est plus
adapté au contexte actuel du monde du travail. L’avocat relève pas exemple, la
non prise en compte de l’évolution numérique dans le monde du travail. « Notre
code est resté figé. Les relations de travail numérique ne sont pas
intégrées. Pourtant, aujourd’hui nous sommes au niveau par exemple des
signatures numériques du contrat du travail », analyse-t-il. Ceci, non
sans relever que la relecture du code de travail devait même intégrée les
situations de guerre, surtout avec la crise que traverse le Cameroun avec la
guerre contre la secte islamiste Boko Haram.
Bref, « il faut que le
mouvement législatif arrête d’être figé. Dans d’autres pays, après cinq ans ont
modifie des dispositions dans le code du travail en fonction de la situation du
pays », relève Prospère Kamdoum, avocat stagiaire.
Le contrat de travail pas toujours respecté |
Revendication des syndicats
Dans le domaine
du droit de revendication des travailleurs, les syndicats estiment que le code
du travail de 1992, ne donne pas une marge « considérable » aux
syndicats et aux délégués du personnel. Ainsi, les organisations syndicales
estiment entre autres que les articles 6 à 14 et 20 à 22 de la loi 92/007 du 14
août 1992 portant code de travail soient modifiés et complétés par des
propositions des syndicats.
Il s'agit notamment de, la suppression du greffe des syndicats
pour libéraliser la reconnaissance légale des syndicats et le confier à
l'inspection du travail du ressort dudit syndicat, la reconnaissance et la
protection des responsables syndicaux.
Bien plus, les syndicats exigent que
l’on corrige les faiblesses de l’actuel code qui ne donne pas trop de mesures
contraignantes pour les employeurs, notamment sur les mesures de sécurité, de
santé, de conditions d’hygiène et de travail, de paiement des droits de
travail...
Christelle
Kouétcha
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire