Abandonnés dans la rue, ils sont entraînés par les eaux dans les drains,
caniveaux... et posent des problèmes de santé s’ils ne sont pas collectés et
traités.
C’est la plaie des villes camerounaises. Les bouteilles plastiques,
confisquent les rues, les drains, les jardins publics, les caniveaux, ... Dans la ville de Douala, l’un des coins les plus étouffés par ces
déchets plastiques, particulièrement les bouteilles est sans doute la rivière
située au quartier PK8 à Douala, au Cameroun. Ici, malgré tous les curages
effectués par plusieurs entreprises et associations, les plastiques n’ont
de cesse de dicter leur loi. Elles s’entassent et se mêlent aux autres ordures
ménagères, déversées par la population dans ce drain.
Le spectacle est
plus ahurissant en saison pluvieuse. Ce sont des montagnes de bouteilles
qui débordent les eaux pour encombrer la chaussée. Le mélange de déchets dans
ces eaux, lui ont a donné une couleur noirâtre. Des riverains racontent qu’avec l’abondance des déchets l’on réussit
« souvent » à apercevoir dans les eaux des reptiles.
Des bouteilles étouffent les rivières |
Bouteilles de sociétés brassicoles
La situation est
quasi identique dans le cours d’eau qui traverse le quartier Song-mahop, situé
à l’arrondissement de Douala 3ème à
Douala. Communément appelée « l’eau noir », cette rivière est depuis
toujours sous l’emprise des bouteilles plastiques. Et, quand on y jette un coup
d’œil, ces bouteilles sont essentiellement celles utilisées comme
conditionnement par les sociétés brassicoles et de fabrication d’eau minérale.
Les bouteilles de lait de toilettes des entreprises de cosmétiques, souvent
importées s’y retrouvent également.
Bacs à ordures évités
Depuis l’avènement du commerce des eaux
en sachets, il reste difficile aujourd’hui d’arpenter les rues des quartiers
sans trouver un sachet vide abandonné dans la nature. Les emballages plastiques
importés jouent aussi de leur poids dans la pollution des villes en déchets
plastiques. Et, malgré les quelques bacs à ordures déposés par la Société d’hygiène et
de salubrité du Cameroun (Hysacam) dans les artères des villes, les
consommateurs ne manquent pas d’éviter ces poubelles pour inonder la chaussée
avec des bouteilles. « Il y a un réel problème de mentalité. Aujourd’hui,
les populations ont pris la rue comme un dépotoir. Et, dès que l’on vide sa
bouteille de jus par exemple, le plastique est balancé sur la route. Pareil
quand on vide ses aliments d’un sachets plastiques », relève, Didier
Yimkoua, environnementaliste.
4000 tonnes déchets
Il relever également que la prolifération des
plastiques non-biodégradables, ont des conséquences néfastes tant sur la
biodiversité, que sur la santé. « Les plastiques non-biodégradables
peuvent mettre plus de 400 ans sous terre, pour perdre de sa nocivité. En plus,
quand ils encombrent les drains, l’on fait face par exemple à des
inondations... », souligne l’expert. Selon les statistiques relevées par la Communauté urbaine de Douala (CUD),
la capitale économique du Cameroun, Douala, produit en moyennes 4 000
tonnes de déchets par jour.
10% de déchets plastiques produits par an
Le délégué régional du ministère en
charge de l’Environnement pour le Littoral, Sidi Bare, relève en outre qu’au
Cameroun c’est un total de 6 millions de déchets qui sont produits chaque
année, dont 10% de déchets plastiques. Il avait relevé ces chiffres au cours de
la cérémonie d’un projet d’installation d’une usine de transformation de
déchets plastiques par la société italienne ESED Engineering Group Sarl, en
septembre 2013. Des quantités donc assez suffisante pour mener à bien un projet
de collecte et de recyclage des déchets plastiques.
Christelle Kouétcha
Bonjour,
RépondreSupprimerESED Engineering Group Sarl, septembre 2013... qu'est devenu ce projet? A-t-il avancé?
Bonjour.
SupprimerNous n'avons pas non plus d'information sur ce projet jusqu'à aujourd'hui. Mais rien de ce projet n'est concrètement visible au Cameroun. Cela merite tout au moins une enquête. Merci