Il devrait
permettre au bois camerounais d’avoir un label à l’international.
L'APV Flegt peut améliorer la qualité du contrôle forestier |
L’Accord de
Partenariat Volontaire relatif à l'application des réglementations forestières,
la gouvernance et les échanges commerciaux du bois et produits dérivés
(APV-Flegt), est sans doute la solution « idoine » pour le Cameroun pour
améliorer la qualité du contrôle forestier et la transparence du secteur.
Secrétaire général du ministère des Forêts et de la faune (Minfof), Denis
Koulagna, explique que l’objectif général de cet accord est d’assurer que
seules les importations de bois ayant obtenu un certificat de légalité sont
acceptées dans l’Union Européenne (UE). Bien plus, comme l’explique André Jules
Ndouga, membre du comité de suivi de l’APV, cet accord, schématiquement
s’appuie sur deux grands piliers : la légalité du titre ou du produit, et la
traçabilité du produit. Et, c’est la conformité et la vérification de ces
piliers qui conduit à l’autorisation Flegt pour l’exportation des bois et
produits bois vers l’UE.
Cet accord,
signé le 06 octobre 2010, a été sollicité par le Cameroun, vu les inconvénients
du système de référence actuel pour la compilation et le traitement des
informations concernant les principaux titres et les permis forestiers émis par
le Minfof. Ce système est par exemple à l’origine de la faiblesse de la chaîne
de traçabilité du bois, du manque de recoupement par des vérifications sur le
terrain… L’APV accorde donc une importance au contrôle de la gestion
forestière, notamment avec le Système de vérification de la légalité (SVL),
prévu pour limiter les risques d’activités illégales.
Le
certificat de légalité, va donc constituer « un gage du respect des lois
en matière de gestion et exploitation des bois, d'emploi et de sécurité des
personnes, de respect de l'environnement et donne droit à l’exportation
du bois concerné dans l’espace européen », explique Jean Avit Kongape,
Ingénieur en Chef des Eaux et Forêts. Bien plus, cette légalité s’appui aussi
bien sur la loi forestière nationale que sur les conventions internationales
auxquelles le Cameroun adhère. Un certain nombre de conditions à toutes
les étapes de l’exploitation du bois doivent donc être remplies. Ainsi,
l’exploitant forestier doit par exemple inventorier, géo-référencer,
c'est-à-dire préciser la position physique de l’arbre dans la forêt entre
autres et intégrer ces données dans une base de données. Ensuite, il va
être question de suivre le processus d’exploitation du bois depuis la forêt
jusqu'au port d'embarquement, grâce à un système informatique mettant en
réseau tous les intervenants. Le certificat de légalité n’est délivré qu’au
terme de cette étape, précise-t-on au Minfof.
Tous les
produits forestiers sont couverts dans le cadre de l’APV Flegt, y compris
grumes, bois sciés, contreplaqué, placage, parquet et mobilier comme indiqué
dans l’Annexe de l’APV. Mais, « les grumes de certaines essences sont
interdites à l’exportation et ne recevront pas d’autorisation Flegt », précise
Daniel Ndanga, spécialiste en gouvernance forestière. Ce dernier, explique
qu’avec la mise en œuvre de l’APV Flegt, les ressources forestières vont être
mieux gouvernées. En effet, « dès que le processus sera complètement mis en
œuvre, tous les produits autorisés d’exploitation vont pouvoir être tracés à
l’aide des code à barres », explique-t-il. L’APV ne concerne pas seulement le
bois importé dans l’UE. En effet, comme l’explique le Chargé de programmes
section Développement Rural, Environnement et Société Civile à la Délégation de
l'Union Européenne au Cameroun, Carl Frosio, tout le bois importé au Cameroun, ainsi
que le bois en transit, sera suivi par le système de traçabilité. A
l’importation, il sera vérifié quant à sa légalité et ne pourra entrer que s’il
possède la licence Flegt.
Christelle
Kouétcha
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