La
plupart d’entres elles sont de mauvaise qualité et sont issues de la
contrebande.
Les piles importées dictent leur loi |
Difficile de fait un pas ce jeudi matin au
marché Mboppi, sans trouver sur les étals des piles étrangères. Ce ne sont pas
les marques qui manquent. Le consommateur a donc le choix entre les piles de
marque G., T., P. et bien d’autres. Il y existe aussi de différentes couleurs,
notamment les piles de couleur bleue, noire et marron. Ces piles sont aussi
bien des piles alcalines (elles
sont fabriquées sous forme de cylindres et de boutons assurant la compatibilité
avec les piles zinc-carbone NDLR) que des piles salines (NDLR).
Délégué régionale du commerce pour le
Littoral, Simon Omgba Belinga, relève que la plupart de ces piles importées
proviennent des pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Toutefois, « il
faut relever que certaines de ces marques peuvent bien être issues de la
contrefaçon », précise-t-il. Ce dernier, souligne cependant qu’aucune
saisie de piles contrefaites n’a encore été opérée au niveau du Littoral. Les
consommateurs quant à eux, se plaignent au quotidien de la mauvaise qualité de
ces piles importées vendues sur le marché.« Il y a des piles
électriques que vous pouvez plier juste au touché. Certaines d’entre elles, ne
mettent même pas deux jours dans un appareil et commencent à moisir », s’indigne
Georges Nganko, électricien. D’après les experts, la durée de vie d’une pile
alcaline est comprise entre 50 et 60 heures. Elle est de 20 à 25 heures pour
une pile saline.
Dans les associations de consommateurs,
les responsables ont encore de la peine à déterminer la norme qui régit ce
produit. Sur le site internet de l’Agence des normes et de la qualité (ANOR),
la liste des normes obligatoires et même homologuées ne précise à aucun moment
quelle est la norme que les piles électriques doivent respecter. D’ailleurs,
sur un bon nombre de ces piles importées, aucune indication de norme n’est
inscrite. Cependant, à en croire les responsables de la société camerounaise de
fabrication de piles électriques (Pilcam), l’une des normes internationales qui
devraient être inscrites sur les piles électriques n’est nulle autre que la
norme IEC (International Electrotechnical Commission). Fondée en 1906, cette
norme, est « le premier organisme au monde pour la préparation et
la publication de normes internationales pour toutes les technologies
électriques, électroniques et connexes. Elles sont connues collectivement comme
électrotechnique», explique-t-on sur le site de l’organisme.
L’entrée des piles importées dans les
marchés sont également douteuses. Dans un rapport publié en 2005, la Cellule de
lutte contre le commerce illicite au Groupement Inter-patronal du Cameroun
(Gicam), avait relevé que les piles importées non marquées sont souvent
dissimulées dans d’autres marchandises pour « échapper au contrôle de la douane
». Selon les chiffres relevés par cette cellule, 765 cartons de piles issues de
la contrebande avaient été saisies dans les marchés Mboppi, et les
régions du Nord et de l’Extrême nord cette même année.
Certaines de ces piles importées, activent
une forte concurrence « déloyale » sur le marché.
Pilcam, le leader dans la fabrication des piles salines au Cameroun, a encore
du mal à concevoir que « les prix de ces piles importées
soient trois fois plus bas que celles vendues localement », s’indigne-t-elle.
Le lot de quatre piles d’origine chinoise par exemple, est vendu à 100 FCFA
contre 300 FCFA pour les piles Hellesens produites localement. « Si
on prend en compte les cours mondiaux du zinc ou du manganèse, ce prix de vente
permet à peine de payer les coûts de fabrication. Il est donc très plausible
que ces piles importées n’ont pas la quantité de matière normale », relève
un expert du secteur électronique.
Christelle Kouétcha
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